Marions-les !
par siatom
vendredi 6 juillet 2012
Marions-les, marions-les
Je crois qu'ils se ressemblent
Marions-les, marions-les
Ils seront très heureux ensemble
Cette ritournelle chantée par Gréco au début des années 2000 annonçait elle comme les hirondelles le printemps ? Était-elle de manière assez subliminale un manifeste pour le mariage gay ?
En tout cas, lorsque par masochisme ou désœuvrement, ou les deux à la fois, je me mis en tête d’écouter le discours de politique générale, tout ce qu’il y a de plus normal, du premier ministre, j’aurais du être enthousiasmé par l’annonce de la confirmation de la mise en place en 2013 du mariage gay et du droit à l’adoption pour les heureux mariés.
Pourquoi ne le fus je pas ? Les raisons en sont multiples, par égoïsme sans doute, pas concerné en tant qu’hétérosexuel marié depuis des décennies, manque d’empathie, ou pire encore une phobie insidieuse venant s’ajouter aux nombreuses dont je souffrais depuis mon enfance : en vrac la gérontophobie et son corollaire, la gérascophobie, la nyctalophobie ,et la pire d’entre elles parce difficile à prononcer mais aussi à admettre : l’ ithyphallophobie qui est la peur panique de voir des pénis en érection.
Cette dernière phobie induit-elle automatiquement l’homophobie docteur ? C’est aller vite en besogne. Par exemple j’aime beaucoup de nombreux sports et les sportifs qui vont avec et pourtant je ne les pratique pas, ni les uns, ni les autres. Non, ce qui motive cette réserve à l’annonce de cette avancée sociétale majeure saluée par l’ensemble de la population Française selon les sondages, c’est cette sorte de soumission à l’air du temps, sans doute de crainte de s’enrhumer, qui semble envahir toute la société, interdire tout débat sous peine d’excommunication.
Se revendiquer différent, l’exprimer bruyamment le jour de la « Gay Pride » se réclamer en même temps anti conformiste et formaliste, subversif et normatif est révélateur d’une certaine pensée schizophrénique.
Ce n’est d’ailleurs pas le moindre paradoxe que de voir cette réforme portée par la gauche et l’extrême gauche quand le mariage a longtemps été considéré par les intellectuels de cette mouvance comme une institution bourgeoise. Simone de Beauvoir n’hésitait pas à la juger comme aussi répugnante que la prostitution. Notons par souci d’objectivité qu’une bonne partie de la droite approuve cette réforme.
Tandis que les nouvelles générations d’hétéros boudent le mariage et optent pour le Pacs, produit jetable au même titre que la vaisselle ou le briquet, les partisans du néo mariage (entre autres Clémentine Autain) nous expliquent sans rire que son ouverture aux gays et au lesbiennes sera un pied de nez à la conception traditionnelle du mariage et donc de nature à modifier profondément son sens. Plus de petit bonhomme en mousse, on ne tournera plus les mouchoirs, exit la danse des canards, encore une tradition qui disparait.
Quelle sera la nouvelle exigence des associations homosexuelles face à la contrainte biologique sinon la procréation par autrui au nom du droit à l’enfant et non du droit de l’enfant ?
Mais je ne veux pas conclure sur une note pessimiste et souhaite apporter ma pierre à l’édifice de la société en mouvement. Comme il n’est pas question d’être taxé de biphobie je suggère à nos élus de réfléchir au mariage bi afin de ne pas contraindre les bisexuels à renoncer à l’une de leurs inclinations sexuelles. On pourra alors emprunter au langage musical : trio, quatuor etc..pour nommer ces unions.
Même si en la matière je n’ai pas de religion affirmée, je suis obligé de constater la victoire du communautarisme dont je ne suis pas sur qu’il soit compatible avec notre pacte républicain.