Mettre fin à la misère des enfants !

par CHALOT
mardi 25 octobre 2011

UNE URGENCE NATIONALE :

METTRE FIN A LA MISERE DES ENFANTS

«  La pauvreté n’est pas naturelle. Ce sont les hommes qui la créent et la tolèrent, et ce sont les hommes qui la vaincront. Vaincre la pauvreté n’est pas un acte de charité, c’est un acte de justice »

(Nelson Mandela)

Sur l'agglomération Melun Val de Seine, des bénévoles , militants et militantes d'associations familiales assurent des permanences « surendettement ».

Il s'agit d'étudier les dossiers des personnes qui se présentent et de les aider, si cela s'avère nécessaire à remplir des dossiers de surendettement pour la commission qui siège tous les quinze jours à la Banque de France.

La plupart des personnes sont des surendettés « passifs » qui, de toutes façons ne peuvent pas faire face aux dépenses incompressibles ( logement, assurance, impôts locaux, électricité et la nourriture élémentaire).

Beaucoup sont désespérés et nous expliquent les difficultés rencontrées par leurs enfants ...Ils renouvellent peu leurs vêtements, ne partent pas en vacances et sont quelque part « honteux » d'aller avec leurs parents au Secours Populaire pour obtenir des colis d'urgence...

Eh pourtant ! Ceux qui devraient avoir la honte, ce sont les responsables politiques qui laissent s'installer et perdurer une société duale où les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres.

Nous rencontrons aussi des familles au bord de l'expulsion de leur logement, menacés par un huissier qui n'hésite pas à venir faire des inventaires et à culpabiliser les parents devant leurs enfants. .

Un jour il faudra peut être ouvrir des permanences de soutien psychologique pour les bénévoles, littéralement cassés après trois heures d'entretien.

C'en est assez !

Le droit à la santé est bafoué !

La France a signé et ratifié il y plus de 20 ans la Convention Internationale des Droits de l'Enfant et celle-ci n'est toujours pas appliquée dans ce beau pays qui est dans le peloton de tête des pays riches.

Les associations de solidarité et les hommes et femmes de terrain ne cessent de le dire, de le répéter, voire même de le crier :

Il n'est pas possible, qu'ici, en France dans un des pays les plus « développés »(?) du monde, plus de deux millions d'enfants vivent sous le seuil de pauvreté et survivent dans des conditions déplorables.

Des familles n'en peuvent plus, elles n'ont même pas de quoi soigner correctement leurs enfants malades.

Pour que des médecins prennent des patients relevant de la CMU, il faut que les parents insistent ou acceptent quelques mesures de rétorsion comme celle qui consiste à ne pas vouloir donner de rendez vous.

On vous prend mais sans rendez vous, il suffit de prendre son mal en patience...Des parents préfèrent renoncer au soin et utiliser l'hôpital en cas d'extrême urgence.

Avec la fermeture de services dans les hôpitaux et le développement des cliniques privées avec dépassement d'honoraires., il existe de fait une ségrégation avec une population exclue de certaines interventions pourtant nécessaires.

Le droit à une nourriture saine et équilibrée : ce n'est qu'à la télé dans les spots publicitaires !

La télévision ne cesse de mener une campagne en faveur des repas équilibrés et des cinq fruits à consommer par jour.

Qui peut manger cinq fruits par jour ?

Comment pouvoir établir des repas équilibrés quand ce qui reste dans le porte monnaie ne permet que de cuire des nouilles, du riz et des patates ?

Ne parlons pas de la cantine scolaire, de nombreuses municipalités refusent leur accès aux enfants de chômeurs. Il faut que les deux parents travaillent !

C'est la situation qui existe sur l'agglomération de Melun avec les villes de Dammarie les Lys, Melun et le Mée sur Seine qui pratiquent cette politique ségrégative.

Cette éviction est illégale mais qui portera plainte au tribunal administratif ?

Le droit à l'éducation reste un vœu pieux !

« Certains experts comparent l’impact d’une expulsion sur les enfants aux effets de la guerre », explique Dominique Versini, ex défenseuse des enfants dans son rapport sur la pauvreté des enfants « La précarité mobilise beaucoup les enfants qui sont toujours solidaires avec leurs parents » et « ils n’arrivent pas à se concentrer » à l’école, où les enseignants ne sont pas formés pour cette population, relève-t-elle. Du coup, « l’école n’est pas un lieu d’espoir pour eux »

Avec la quasi disparition de l'école maternelle à deux ans, avec l'entrée plus tardive à l'école dans des conditions pédagogiques difficiles : des classes surchargées, un nombre d'assistantes territoriales insuffisant, des locaux non adaptés, cette école maternelle qui était louée hier par nos voisins, remplit moins bien sa fonction de réduction des inégalités.

Pourtant tout se joue ou presque à la maternelle et comme le démontre avec force le linguiste Alain Bentolila, il y aurait tant à faire :

entre un enfant qui rentre au CP avec un bagage lexical de 2000 mots et celui qui n'en possède péniblement que 300, il y a un gouffre .

Quant à l'article 31 et le droit aux loisirs ? N'en parlons pas !

Les bons CAF sont peu utilisés et pour cause : ils ne compensent qu'une petite partie du coût des cours de judo, de foot ball, de basket...Quant aux vacances durant les petites vacances et même l'été, ce n'est qu'un rêve : les séjours coûtent de plus en plus cher et les aides des CCAS et de la CAF ne couvrent que très partiellement les dépenses occasionnées.

Beaucoup d'enfants restent au bas des HLM à attendre la rentrée des classes.

Comme je l'ai dit et redit, à l'appui d'une expérience de terrain partagé par beaucoup d'autres, il y a là une urgence nationale...

Je n'ai pas dans la manche un remède miracle, ni moi, ni personne mais nous devons tous ensemble, les associations familiales et les associations de solidarité, préparer une conférence nationale contre la pauvreté.

Ensemble, nous pouvons émettre des propositions qui pourraient être portées à nos parlementaires ;

Ensemble nous pourrions préparer une manifestation nationale à Paris pour exiger des actes.

Jean-François Chalot


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