Mobilisation générale pour le RIP contre la privatisation d’ADP
par Laurent Herblay
mardi 18 juin 2019
La majorité est-elle suffisamment inconsciente pour compter sur la barre, certes très élevée, des 4,7 millions de signatures pour échapper à une remise en cause de la privatisation d’ADP ? C’est possible tant elle est enfermée dans sa bulle. Il nous revient donc aujourd’hui de déclarer la mobilisation générale pour la mettre en échec, ce qui me semble parfaitement possible.
Vers une défaite fondatrice de Macron
Bien sûr, un tel seuil pour une pétition peut sembler inatteignable. Mais je persiste à penser que cette bataille peut parfaitement être gagnée, pour deux raisons majeures. D’abord, la cause est juste et tous les jours ou presque, de nouveaux faits montrent le danger qu’il y aurait à vendre cet actif du patrimoine national : par delà la calamiteuse vente de l’aéroport de Toulouse, et le rôle capital d’Aéroports de Paris pour beaucoup de sujets majeurs (infrastructure clé de notre territoire, sas majeur d’entrée et sortie de France), il y a l’énorme patrimoine immobilier d’ADP qu’il vaudrait sans doute mieux conserver dans le périmètre public pour en garder le contrôle et éviter spéculation ou abus.
Sur PolonyTV, Paul Casia rappelle que cette opération reviendrait à « remplacer un monopole public par un monopole privé ». Et le bilan des dernières opérations n’est pas glorieux. L’augmentation à contre-temps complet de 5,9% du prix de l’électricité le 1er juin est même dénoncée par des économistes non alternatifs, comme Henri Sterdyniak. Il rappelle que 40% de la hausse vient des règles de l’UE qui impose à EDF une hausse de ses prix pour que ses concurrents puissent être compétitifs, outre son refus du service public. Ici, « l’UE impose d’organiser une concurrence artificielle ». Une usine à gaz bien démontée par l’économiste dans cette vidéo duMediaTV que je vous recommande.
Ce cap des 4,7 millions me semble parfaitement atteignable. D’abord, il y a plus de deux tiers des Français qui sont opposés à la politique suivie par Macron, dont une majorité très hostile. Finalement, il suffit que 15 à 20% d’entre nous signions cette pétition, et la majorité sera mise en échec. En outre, tous les partis opposés au président sont unis dans cette démarche, un moment unique dans notre démocratie, qui voit le RN, la FI, LR ou le PS appeler à la signer, comme beaucoup d’autres, ainsi que l’avait montré le vote du parlement, rassemblant une coalition à la largeur totalement inédite. Il y a une claire majorité contre ce funeste projet du gouvernement. Il suffit qu’elle se matérialise sur ce site.
Bien sûr, le gouvernement fait de son mieux pour dresser des obstacles à la démarche, entre un site peu ergonomique, une procédure un peu lourde, une absence complète de publicité, contrastant avec ce qui a été fait pour le dit grand débat, et le refus de mettre en place un décompte, qui aurait focalisé l’attention pendant les six mois de la procédure. Mais, malgré tout, il est possible de s’inscrire en suivant les conseils de bons samaritains comme Marianne. Et ces obstacles pourraient bien démultiplier la motivation de tous ceux qui s’opposent au projet au lieu de les démotiver. Chacun doit donc prendre son bâton de pèlerin pour convaincre un maximum de Français de soutenir ce RIP.
Cette démarche nous offre une occasion inespérée d’infliger une cinglante défaite à Macron. Bien sûr, il n’y aura probablement pas de référendum. On peut imaginer qu’il retira son projet si nous sommes plus de 4,7 millions à soutenir le RIP. Mais une telle défaite affaiblirait fortement ce président nuisible. Et la défense du service public me semble un bien beau symbole pour le faire.