Moi, Charlotte, 14 ans, esclave en France
par Denis Thomas
jeudi 14 février 2013
Le cas de cette enfant est la partie émergée de l’Iceberg. Selon le « Comité contre l’esclavage moderne » il est très difficile d’estimer le nombre des victimes dans l’Hexagone « car les faits se déroulent dans le huis clos des domiciles ».
Dans le monde, selon l’ONU, ce sont deux millions de personnes qui sont réduites à l’esclavage chaque année. Le nombre d’individus victimes d’esclavages est impressionnant : ce sont, selon le BIT (Bureau International du Travail), entre 200 et 250 millions adultes qui souffrent de cet état. Un chiffre hallucinant auquel il faut ajouter jusqu’à 300 millions d’enfants de 5 à 14 ans au travail et plus de 250.000 enfants soldats, selon l’Unicef.
Charlotte était déscolarisée et employée par un jeune couple aux tâches ménagères et à la garde des enfants. Elle a été battue à coups de ceinture et s’est enfuie. Le présumé responsable de l’affaire, un homme d’origine ivoirienne a été mis en examen pour violences et « traite d’être humain ». De même qu’un ami du couple, un togolais en situation irrégulière.
MILIEU DIPLOMATIQUE
A lire ces chefs d’accusation, on cauchemarde.
Selon le Comité contre l’esclavage moderne, 20% des victimes de l’esclavage moderne « ont été asservie dans le monde diplomatique ou les beaux quartiers ». Mais ce milieu social n’a pas l’exclusivité de ces horreurs.
L’organisation ajoute que « ces drames sont aussi présents dans les pavillons de banlieue ou les grands ensembles des quartiers défavorisés ». La méthode est quasiment toujours la même : privation des papiers d’identité, menaces, intimidation ajoutées à des conditions de travail et d’existence effroyables.
Ce sont les voisins qui, la plupart du temps, signalent ces situations d’esclavages domestiques. Ou bien les urgences des hôpitaux …