N’oublions pas non plus l’intégrisme juif !

par CHALOT
mercredi 2 novembre 2011

L'intégrisme musulman est souvent, à juste titre vilipendé et dénoncé.
A part les tenants du relativisme culturel, tous les défenseurs des droits de l'homme demandent et exigent que les femmes puissent être libérées de l'emprise des religieux.
Ceci étant dit et rappelé, il ne faut pas oublier que d'autres intégrismes sévissent et réduisent les femmes à des objets.
Ce sont tous les intégrismes qu'il faut combattre et ceci sans faiblesse.

Si vous n'avez pas encore lu le livre  :"Tirs croisés : La laïcité à l'épreuve des intégrismes juif, chrétien et musulman " de Caroline Fourest et de Fiammetta Venner, n'hésitez pas à le faire, il n'a pas malheureusement pris une ride....

Et pour compléter et plonger dans la réalité de l'intégrisme juif, voici un roman à découvrir :


« Et te voici
permise à tout homme »
roman d'Eliette Abecassis
Éditions Albin Michel
août 2011
198 pages
17 €


Une prison sans barreau !

Eliette Abecassis nous fait découvrir la réalité de la vie d'une femme juive orthodoxe, qui à Paris même subit des lois religieuses qui ne sont contraignantes que pour les femmes.
Anna et Simon sont divorcés. Cette séparation légale ne suffit pas pour permettre à Anna de fréquenter un autre homme et même de se remarier.
Si son ex mari ne délivre pas le « guet », elle reste religieusement mariée et si elle se remarie, ses nouveaux enfants seront considérés comme des bâtards ainsi que leurs descendants durant dix générations !
Si une femme attend le divorce religieux que son mari ne lui accorde pas : elle ne peut pas avoir de relations affectives et sexuelles avec un autre homme à moins de commettre un acte adultérin.
C'est une loi absurde et inhumaine qui ne s'impose qu'à ceux et à celles qui l'acceptent, certes mais tout refus de cet ordre religieux peut conduire la « contrevenante » à être bannie de sa communauté, voire de sa famille.
C'est le prix à payer !
Que faire ?
Avec talent, l'auteure nous conduit dans le sillage de cette jeune femme et nous fait partager ses doutes, ses craintes et même ses quelques espérances.
Elle aime intensément un autre homme Sacha.
« Le désir était une déchirure, une fulgurante, une onde, un frisson qui parcourait tout mon corps, montait, ne cessait de monter. J'étais une funambule sur un fil. »
Ce livre est à la fois une superbe histoire d'amour émouvante et tendre et à la fois une chronique sur l'esclavage « moderne » de ces femmes enfermées dans une prison moyen moyenâgeuse.
La quatrième de couverture de ce roman se limite à une seule phrase forte et pleine « Femme ? Épouse ? Non. Tu es Agouna. Enchaînée, ancrée, enlisée ».

Anna saura-t-elle trouver le bonheur en faisant sauter le verrou de la bêtise ?
C'est un réel suspense dramatique et humain qui dès les premières pages donne l'envie au lecteur d'aller jusqu'au bout sans même s'interrompre.

Jean-François Chalot

Agouna (pluriel agounot) veut dire littéralement "ancrée", il s'agit d'une femme ancrée à son mari, dont on ne sait pas s'il est vivant ou mort.


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