Notre Dame des Landes et la Région Bretagne

par bernard29
mercredi 28 novembre 2012

L'aéroport Notre Dame des Landes devient "un point de fixation" pour une nébuleuses de luttes nationales qui trouvent là l'opportunité de s'exprimer toutes ensemble ; anticapitalistes, agriculture paysanne (! !), écologistes, libertaires, anarchistes et indignés de toutes sortes, de France et de Navarre. C'est un peu comme si tous les combats avaient enfin trouvé un exutoire pour donner leurs mesures qu'ils semblent donc bien incapables de donner ailleurs, parce qu'enfin, il s'agit d'une affaire régionale, voire interrégionale, avant tout.

Sur Médiapart, on a même lu un article demandant au gouvernement de boycotter la conférence de DOHA sur le réchauffement climatique si le projet de Notre Dame des Landes n'était pas retiré. NDDL et Doha. Si on veut résoudre la question climatologique en raison des transports aériens, il suffit de faire payer les voyages entre les métropoles aéroportuaires internationales au même prix que les brestois payent par exemple le voyage Paris-Brest (377 Euros) par rapport à un Paris-Nice (83 Euros).

Le projet de l'aéroport Notre des Landes est présenté localement de deux manières, les avantages des deux étant sensés concourir à l'économie de la proposition ; la première étant le déplacement, du Sud au Nord, d'un aéroport au sein d'une l'agglomération nantaise, la seconde étant celle de l'implantation dans la région du grand Ouest, d'une plate-forme aéroportuaire internationale. 

Aujourd'hui, dans la contestation du projet, la problématique de l'aménagement du territoire de l'ouest est semble t'il laissée de côté. C'est sans doute moins excitant qu'un nouveau Larzac, mais c'est une question prioritaire dans ce dossier. 

J’ai été Conseiller Régional de Bretagne (mandat 1992-1998), au moment de la décision d’engager le projet de ligne TGV Le Mans Rennes concomitamment avec celle de Le Mans- Nantes. Lors de la session du Conseil régional de 1997, j’avais été le seul à voter contre ces projets (adopté à l’unanimité moins une voix), et la raison essentielle de mon vote négatif, était que ces lignes TGVs et autre choix ferroviaires, ignoraient superbement et volontairement le projet d’Aéroport International de Notre Dame des Landes.

Aujourd’hui, nous constatons donc que la Région Bretagne1 est engagée dans le syndicat mixte inter-collectivités2 pilotant ce projet d’Aéroport. A l’heure de la mise en place par le Premier Ministre d’ « une commission de dialogue » aux fins d’explications et d’informations sur ce dossier. Le silence du Syndicat Mixte et des deux conseils régionaux concernés ne cessent d’impressionner. A tout le moins, il leur revenait de proposer eux-mêmes cette « commission dialogue ».

Il aurait pu sembler logique et responsable que les porteurs d’un projet d’aménagement sur le territoire du Grand Ouest assument et explicitent eux-mêmes leurs décisions et choix régionaux. 

En effet, de deux choses l’une ;

Quoiqu’il en soit, la contestation actuelle de NDDL semble être une formidable opportunité pour nos élus de Loire Atlantique et de Bretagne de s'expliquer sur leur vision intermodale de l'aménagement du territoire du Grand Ouest. 

Les élus régionaux doivent s'expliquer et donc saisir le Syndicat Mixte pour lancer un Grand Débat public sur le Grand Ouest, a la limite ponctué par un référendum territorial selon l'art 72-1 alinéa 2 de la constitution.

A tout le moins, l’organisation de cette grande explication publique sur Notre Dame des Landes dans le cadre de « la commission dialogue » doit émaner des Conseils Régionaux voire du Syndicat mixte Inter-collectivités qui les réunit. Si tous ces éléments sont mis sur la table lors du débat, alors les citoyens pourront décider en toute connaissance de cause lors de la consultation référendaire éventuelle.

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1 il faut remarquer que "EELV les verts" sont membres de la majorité dans les deux conseils régionaux (plusieurs vice présidents) et le Front de gauche (PC) posséde les vice-présidences des transports dans les deux régions.

2 Ce syndicat regroupe 15 collectivités territoriales et groupements de collectivités (EPCI) répartis en trois collèges :


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