Nous n’échapperons pas à la liberté !
par YoannNotedEsprit
lundi 1er août 2016
Asservir, se servir... SERVIR (suite). La note fondamentale du Service réside dans le BEAU, le VRAI, le BIEN de l'ensemble, piliers d'une nouvelle civilisation émergente
NOUS N’ÉCHAPPERONS PAS À LA LIBERTÉ !
(Suite de Asservir, Se Servir, Servir)
Le mois dernier, j’ai diffusé un article sur le thème du pouvoir et du service. En voici la suite, dans laquelle j’aimerais développer « Servir », et insister sur la relation entre le Service et le Beau.
Asservir, Se Servir
Nous avions vu que ces comportements étaient autant de champs de conscience et d’épreuves que les humains passaient collectivement, telle une initiation de groupe (le groupe pouvant être à échelle variable ; ici l’humanité tout entière) en vue de progresser vers un nouvel état d’être et de vivre ensemble ; qu’aux premiers temps, la relation à l’autre était duelle et s’effectuait par l’asservissement, où le dominant exerçait un pouvoir absolu sur ses sujets, réduisant l’autre à la dépendance totale. Puis ensuite, les méthodes de captation du pouvoir par les élites s’étant « raffinées », les dominants donnèrent le change en cédant un peu de terrain et d’autorité, tout en se faisant plus discrets… Adaptation, transformation. Mais pour que tout reste pareil, il fallait que tout change ! C’est ainsi que la démocratie fit son apparition, inégalement appliquée dans les pays où elle était établie, mais contrastant nettement avec les régimes autoritaires précédents.
Toutefois, bien qu’en régime démocratique (le pouvoir par le peuple), le credo « cause toujours ! » est roi, et une poignée de puissants continuent de diriger le destin du monde. Habilement, égoïstement, ils se servent et tirent les ficelles des opérations humaines en politique, en finance, en économie, par la grande production/distribution, les guerres, etc.
Mais ce modèle de gouvernement est complètement obsolète. Les ambitieux, les puissants, les bien-pensants, tout ce petit monde has been accroché à ses privilèges d’un autre âge, a perdu son lustre.
Le temps des tontons, des parrains et des barons est révolu et connaît en ce moment même ses dernières heures.
D’ailleurs, les événements chaotiques que nous traversons en sont les soubresauts avant le collapsus final. Alors persévérons !
Pourquoi les dominants ont pu dominer aussi longtemps (et pourquoi ils ne le pourront plus !)
En France, patrie ayant posé pour principes fondamentaux la liberté, l’égalité et la fraternité, quel pacte moral avons-nous conclu avec nous-mêmes pour rester à ce point subordonnés et accepter ces inégalités scandaleuses de traitement depuis plusieurs décennies ?
C’est la jouissance matérielle qui a endormi l’humain durant toutes ces années. En s’engageant dans une voie sans issue de société matérialiste, les individus ont dévoué leur existence tout entière à la satisfaction des plaisirs et des jouissances, incités en cela par les politiques aux mains des banques et des industries.
On a fait croire aux hommes et aux femmes qu’avoir du pouvoir d’achat, c’était avoir le pouvoir d’être ce qu’ils voulaient. D’ailleurs, la génération de nos aînés fut pétrie de l’idéal « réussir dans la vie ». Avoir un bon travail, une bonne situation, une bonne paye… À l’extrême, cet idéal de la réussite matérielle (réussir dans la matière) cautionnait le fait de se servir quand il le fallait, au détriment des autres, pour parvenir à ses propres fins. C’est en tout cas le modèle que nos élites nous ont donné en exemple et continuent de nous donner actuellement. Triste legs d’une fin de règne…
Bref, le chloroforme du matérialisme a endormi l’âme humaine, qui, comme la Belle au Bois dormant, fut piquée et plongée dans un long sommeil pendant que d’autres menaient la vie de château. Tiens, cela me rappelle entre autres la politique des patrons de la Silicon Valley (Appel, Google, Twitters) qui interdisent l’usage des nouvelles technologies à leurs enfants, car ils estiment que cela pourrait nuire à leur développement. Voilà qu’ils inventent des outils du divertissement, de la technologie intelligente pour créer et assouvir (en même temps) les désirs matériels des masses, sauf qu’eux ne mangent pas de ce pain là… Curieux, non ?
Revenons-en à notre Belle au bois dormant !
Tout conte porte en lui l’essence d’une vérité intemporelle.
La Belle incarne l’esprit du « Beau ».
Mais attention : la beauté n’est pas le « Beau », car la beauté comporte un caractère trop restreint, trop limité à l’esthétique, donc à la vue et au monde de la forme (ce qui relève de la matière).
Dans l’absolu, le Beau est l’âme d’une chose, son essence même. La Beauté (et je garde la majuscule à escient) exprime la nature authentique, sans artifice, d’une chose ou d’une personne.
Chez l’humain, le Beau est la partie cristalline en lui, la mieux cachée aussi, car précieuse : son âme.
À la fois unique (la diversité est notre richesse) et Une (fort de notre unité), tout être humain est d’abord une âme, c’est-à-dire une conscience, une présence lumineuse, avant d’être une personnalité qui s’identifie aux choses extérieures et matérielles de la vie. Et la période d’évolution collective dans laquelle nous sommes entrés pousse non plus à l’identification aux choses de l’existence, mais à l’identification à l’esprit, à la lumière de l’âme qui éclaire la voie pour une nouvelle civilisation. C’est pour cette raison que les vieux modèles et les vieilles idoles s’effondrent, que les sociétés se transforment et que cette mue va en s’accélérant, malgré la fièvre, malgré la douleur.
L’humanité telle qu’elle était se mourrait, mais une nouvelle lumière point sur elle et œuvre au renouveau spirituel dont elle avait tant besoin.
La crise christique
Aïe ! Aurai-je employé le mot de trop : « christique » ? Celui qui va me faire irrévocablement basculer dans la catégorie new-âge ou dans les âges sombres de la religion ? Non ! Il n’est pas question de religion, ni d’occultisme ici, mais bien de réussir sa vie grâce au concours de l’âme.
Du grec christos (« oint »), le christ en nous est la partie lumineuse, la conscience révélant le Beau en toute chose. Chacun peut donc choisir son champ d’action (son « chant ») et assumer sa responsabilité à son niveau. C’est une fonction que l’on active, que l’on pratique. Nulle intervention du ciel : tout part d’en bas.
Le Beau, ce peut être le beau geste ou la belle parole, telle une main tendue, ou un mot bienveillant d’encouragement. Apporter à l’autre l’opportunité de devenir meilleur plutôt que de chercher à l’écraser (en pensées, ou en actes).
Le beau, c’est aussi montrer l’exemple sans donner de leçon, sans juger. La beauté de l’âme, c’est l’absence de jugement –ce qui ne veut pas dire l’absence de discernement, ni de lucidité. Mais en cessant le jugement, on cesse de s’empoisonner autant qu’on empoisonne la vie de l’autre.
Dans cette nouvelle civilisation de Service à la Vie, il n’est pas question de se faire tondre comme un mouton ! Chacun aura à jauger (non plus juger) s’il doit se montrer sévère et exigeant avec lui-même et avec l’autre, ou tout simplement adopter une attitude silencieuse propice à l’introspection…
Il existe mille et une façons d’être Beau. À chacun de la trouver en Soi (son christos), non plus à l’extérieur.
La véritable Beauté se perçoit, mais ne s’affiche pas
Porter le coup de grâce à la mentalité « se servir » ne revient pas à lutter contre quelqu’un ou quelque chose… Nous pouvons dès à présent choisir de servir au quotidien, dans nos moindres taches, sans plus attendre qu’on nous en donne la permission, comme à l’occasion d’un vote tous les cinq ans.
Ne cédons pas non plus à l’orgueil de vouloir réaliser de grandes choses pour que le monde se transforme : agissons simplement avec les moyens dont nous disposons.
Enfin et surtout, n’attendons plus que l’aide vienne de l’extérieur. Finie l’assistance, finie la croyance en la venue d’un Sauveur, qu’il soit messianique ou politique. Le seul et unique sauveur auquel nous avons tous droit, et maintenant, c’est l’âme en nos cœurs, c’est notre conscience.
Servir la Vie, Servir le Beau
La Belle en nous se réveille, car nous lui donnons humblement le baisemain libérateur qui fait de chacun de nous un authentique Serviteur de la Vie.
Les chevaliers modernes sont les âmes animées par la volonté de bien de l’ensemble. Ce sont des personnes simples, des penseurs éclairés, des enseignants dévoués, les travailleurs respectueux et amoureux de la terre qu’ils cultivent, des artistes inspirés par le Silence plutôt que par les bruits, des chercheurs scientifiques indépendants au service de la vie et non plus au service des lobbies pharmaceutique ou pétrolier, etc.
Toute une nouvelle génération d’individus animés par les hauts principes de Sagesse et d’Amour émergent et font entendre leurs voix, dans de nombreux domaines de notre société : politique, philosophie, médecine, enseignement, recherche, arts, alimentation, énergies, etc. Cette « nouvelle voix » peut paraître encore faible comparée aux vieilles sirènes, mais elle est claire et franche, sans intérêt masqué, sans parti pris (être de gauche, être de droite, être pour ceci, ou contre cela n’a plus d’intérêt). Pour l’entendre, il suffit de détourner notre attention des messages de peur et de nos habitudes, par la conscience.
La seule et vraie Liberté que nous gagnerons en traversant cette « crise », c’est le réveil de l’âme, et par voie de fait, l’accès à notre nature propre. Trouver qui l’on est vraiment. Alors réjouissons-nous, car nous n’échapperons pas à la Liberté !