Oh ! Macron, Omicron : que d’incurie, que de lâcheté !
par LATOUILLE
vendredi 17 décembre 2021
Le 21 novembre je comparais Emmanuel Macron à un général français de la Première Guerre mondiale : toujours en retard d’une bataille.
Le 5 décembre dans un article intitulé « Omicron, mieux vaudrait prévenir » j’écrivais : « Cet article a été écrit le 27 novembre 2021, au lendemain de la déclaration du ministre de la Santé et de l’annonce par l’OMS de l’existence du variant Omicron. Un surcroît de charges m’a empêché de le publier ce jour-là. Je le publie donc aujourd’hui, 5 décembre, un peu dans la précipitation pour qu’il paraisse avant le conseil de défense du lundi 6 décembre qui amènera de nouvelles mesures. Nous verrons si le gouvernement aura enfin adopté une posture de prévention en annonçant des mesures plus restrictives pour les rassemblements et les déplacements des personnes. »
Aujourd’hui, à l’aube du Conseil de défense qui se tiendra cet après-midi du vendredi 17 décembre 2021, force est de constater qu’aucune mesure forte de prévention n’a été mise en place, sans doute par peur d’effrayer l’électorat. À 5 mois de l’élection présidentielle, comme par hasard, Emmanuel Macron nous assène, dans un mouvement de propagande éhontée, que sa stratégie de lutte contre la pandémie de Covid 19 repose désormais sur la confiance qu’il a dans la sagesse et le sens des responsabilités des citoyens. Alors, il a fait dresser par son gouvernement une liste de recommandations ; mais à part la fermeture, inélégante et injuste, des discothèques il n’a pris aucune mesure de prévention. Pire, sa stratégie ne repose que sur la vaccination à propos de laquelle tous les chercheurs et la très grande majorité des médecins disent que si elle est indispensable, elle ne suffira pas à endiguer la pandémie, d’autant moins qu’on est encore dans l’ignorance du mode d’action et de la dangerosité du variant Omicron qui montre qu’il se répand très vite notamment en raison de taux élevés de reproduction et de dispersion. À cela il faut ajouter les craintes des chercheurs en biologie et en virologie qui craignent beaucoup d’une part l’apparition de nouveaux variants mais aussi la survenue de nouveaux virus plus pathogènes.
Alors, il était urgent, lors du dernier Conseil de défense, de prendre des mesures pour freiner la propagation du virus et de ses nouveaux variants. La seule mesure prise fut la fermeture des discothèques alors qu’on laisse ouverts les bars de nuit jusqu’à 2 heures du matin, qu’on ne limite pas l’amplitude horaire des lieux de rassemblement : restaurants, cinémas, théâtres… et qu’on n’interdit pas les colloques et autres réunions en milieux clos, au prétexte que les gens garderaient leur masque. On sait pourtant que si le port du masque est indispensable il ne constitue pas une barrière suffisante ; souvent il est mal porté, souvent il est utilisé pendant plusieurs jours de suite, souvent il est de mauvaise qualité et on sait que si la sphère bucco-nasale est la voie principale d’entrée du virus celui-ci pénètre aussi par d’autres voies comme les yeux.
Dans un entretien au journal £e Monde du 17 décembre l’épidémiologiste et professeur de santé publique Antoine Flahault fait un remarquable point de la situation épidémique et des mesures de prévention qu’il faudrait prendre, voici quelques extraits de l’entretien :
« Question : Puisque le taux de reproduction du virus baisse, a-t-on réellement besoin de renforcer les mesures de restriction ? Oui... Le problème avec Omicron, c’est son taux de reproduction de base est bien plus élevé que celui du variant Delta. Il est probablement supérieur à 10, alors que celui du variant Delta – déjà très contagieux – est compris entre 6 et 8. Cela signifie qu’il faut bien plus d’efforts pour le ramener durablement en dessous de 1. Tout l’enjeu est d’endiguer la vague Delta avant que ne déferle la vague Omicron… Sans efforts supplémentaires, cet objectif me paraît intenable, si on le laissait circuler librement, sans aucune mesure de restriction.
Question : Quelles seraient pour vous les autres mesures à prendre en urgence ? Une des meilleures options actuelles aurait été d’avancer les vacances scolaires… De fait, les écoles restent un très haut lieu de transmission aujourd’hui, et le variant Omicron pourrait prendre racine dans cet environnement.
Ensuite, le télétravail devrait être rendu quasi obligatoire. C’est une forme de confinement, qui réduit les interactions sociales, donc les supercontaminations, notamment dans les salles de réunion, les open spaces et les cantines, hauts lieux de transmission. Et qui allège aussi les transports publics urbains.
Question : Quid de cette mesure que les experts préconisent depuis longtemps : l’aération et la ventilation des espaces clos ? Aujourd’hui, l’aération est une des clés pour lutter contre ce virus, qui se transmet essentiellement par aérosols en milieu clos, dans les lieux bondés et mal ventilés. Aujourd’hui, un restaurant ou un bar qui ne peuvent pas assurer une ventilation efficace sont des lieux dangereux, à très haut risque de transmission. »
Antoine Flahault termine ainsi : « On ne se contamine pas en respirant quelques particules virales, mais en restant longtemps dans des lieux où l’on inhale un air vicié. Une des clés serait, encore une fois, une ventilation très efficace. Si nous ne parvenons pas à améliorer la qualité de l’air que nous respirons, nous allons tous nous contaminer avec Omicron. »
La solution immédiate et urgente consiste donc à limiter l’accès aux lieux contaminant ou pour le moins la durée de séjours dans ces lieux.
Le président de la République prendra-t-il enfin la mesure de la dangerosité de ce virus et de son dernier variant et mettra-t-il enfin en place une vraie et solide stratégie de lutte contre la pandémie ? Le président Macron cessera-t-il de répondre aux attaques du virus qu’une fois que celles-ci sont actives, prendra-t-il les devants pour protéger les citoyens de ce pays au lieu d’attendre on ne sait quel miracle. On a l’impression qu’il agit dans une sorte d’immanence où comme Saint Louis venant poser ses mains sur les écrouelles, la parole sainte du Président suffirait à faire reculer le virus.
En attendant la communication gouvernementale nous engloutit sous la lapidation des non-vaccinés et sous le trafic de faux passes sanitaires. Mais, par exemple, le gouvernement n’a toujours pas mis en place des moyens pour aller à la rencontre des gens isolés notamment dans les milieux ruraux caractérisés par un désert médical. En outre toutes les études montrent qu’il y a un taux incompressible de gens qui refusent la vaccination, entre 5 à 10 % : est-ce en les fustigeant qu’on les amènera vers un centre de vaccination ? De la même façon on met en avant les trafics de faux passes sanitaires dont bien sûr il faut dire que ces pratiques sont aussi honteuses que dangereuses mais en même temps que représentent-elles ? Si on prend le chiffre de 110 000 avancé par le ministère de l’Intérieur, cela représente 0,2 % des vaccinés et seulement 0,16 % de la population française. Aussi stupide que soit la chose à laquelle il faut répondre avec fermeté, il n’y a pas là matière à fouetter un chat ni à nous rebattre les oreilles pour cacher les insuffisances de la politique gouvernementale.
Je clos l’écriture de ce billet ce jour vendredi 17 décembre 2021 à 11h49 avec l’espoir qu’à l’issue du Conseil de défense présidé cet après-midi par Emmanuel Macron le porte-parole du Gouvernement annoncera, enfin, des mesures fortes pour lutter contre « l’invasion » par le variant Omicron.