Pas tout à fait les mêmes
par Annie Batlle
jeudi 7 décembre 2006
Le débat est vif et pas prêt de s’épuiser, entre les hommes et les femmes ; entre les femmes et les femmes mais aussi entre les hommes et les hommes : « les femmes sont elles différentes des hommes ? » Evidemment il ne s’agit plus de savoir si elles ont une âme ni si elles peuvent soulever des gueuses de fonte. Ni si leur capacités d’enfanter en fait des spécialistes des tâches domestiques (encore que) Mais d’évaluer leurs intelligences, leurs qualités, leurs compétences avec en toile de fond l’ arrivée progressive (mais pas massive) de femmes au pouvoir et les interrogations plus ou moins désintéressées qu’elles soulèvent : sont elles aptes à gérer « les affaires » ? Apportent elles un renouveau ? Se comportent elles comme leurs homologues masculin ? Sont elles « les mêmes en pire ? ».
Certaines femmes refusent toute différence sous prétexte que différence et inégalité ont formé si longtemps un couple indissociable et que l’égalité supposerait le même, l’identique. On peut les comprendre : elles redoutent qu’on les renvoie dans leur foyer. Elles appréhendent toute mesure paritariste qui stigmatiserait « leur faiblesse ». Et certains hommes entonnent le même couplet en annonçant qu’ils les respectent trop pour exercer une quelconque discrimination positive à leur endroit. D’autres femmes au contraire affirment d’affirmer une leur spécificité féminine dans le prolongement du féminisme des années 70 qui pour émerger avait dû marquer sa différence par une non mixité.
Heureusement aujourd’hui, et en France en particulier,une majorité croissante d’hommes et de femmes (qui ignorent d’ailleurs pour la plupart les débats théoriques entre « les universalistes » et « les différencialistes ») se retrouvent sur des convictions pragmatiques, reconnaissent les compétences et les facette multiples des hommes et des femmes et l’enrichissement qu’on peut trouver dans la mixité.
Pourquoi n’existeraient ils pas des différences dans la façon de regarder le monde et de se comporter chez la moitié de l’humanité - les femmes- qui ont vécu d’autres expériences que celle des hommes, joué des rôles différents depuis le fond des âges. Elles n’ont pas les mêmes conditionnement éducatifs au départ, et on continue encore dès le berceau à les traiter autrement. Et en quoi cela rendraient il aujourd’hui les femmes inégales en humanité et en citoyenneté de reconnaître qu’elles ne se comportent pas toutes (certaines reproduisant évidemment le modèle dominant) comme des hommes ?. Alors que cette différence constitue une valeur ajoutée, une richesse nouvelle en permettant une diversité des approches et des décisions. Comme dans la vie.
Pour aller plus loin, cf le dossier de la revue Transversales consacré aux femmes.