Patriotisme, nationalisme et chauvinisme

par Robert GIL
vendredi 25 novembre 2011

"Ce que j’ai fait, je l’ai fait pour mon pays", de nombreux dictateurs, de nombreux généraux envoyant des milliers de soldats à une mort certaine, de nombreux tortionnaires violant, torturant de simples civils, ou des présidents bombardant des populations innocentes, se sont réfugiés derrière cette phrase. Par quel miracle le pays ou vous êtes né serait supérieur à tous les autres ? Pourquoi être fier d’être né ici et pas ailleurs ? Il est totalement irrationnel de croire que nos actes sont contrôlés par la géographie, que l’on est meilleur que ceux qui naissent à quelques kilomètres.

Il existe deux phénomènes qui poussent l’être humain vers l’irrationnel : la religion et le nationalisme ; et lorsque les deux se rencontrent, elles donnent naissance à une sorte d'intégrisme. En France cela conduit naturellement à l’islamophobie.

Le discours nationaliste est entièrement aux mains de la droite qui à chaque occasion nous rappelle notre identité. Sur le plan intérieur, on ordonne aux gens issus de l’immigration d’aimer la France, et sur le plan international la France fait souvent allégeance envers les puissances étrangères (les Etats-Unis, Israël ou la bureaucratie européenne). La mascarade continue avec M. Le Pen qui encense la nation, et va chercher une légitimité aux USA auprès d’un ambassadeur israélien !

Ceux qui nous parlent le mieux de la nation, ce sont ceux qui savent faire vibrer la fibre patriotique pour défendre des politiques ultralibérales, et des intérêts privés. Un PDG du CAC40, ou messieurs Bouygues et Lagardère n’ont pas les mêmes intérêts qu’un chômeur ou un rmiste. Les intérêts de chacun se définissent d’abord par des intérêts de classe et non par des symboles ou des frontières. An nom de la nation, les riches demandent aux pauvres de faire des sacrifices, mais eux même menacent de délocalisation si l’on touche à leurs portefeuilles. Pour eux, l’amour de la nation s’arrête à leur compte en banque !

Au cours des dernières décennies, nous avons pu constater que lors des conflits les actes commis sont seulement jugés selon leur auteurs et non selon leur atrocités, car le nationalisme ne désapprouve jamais les atrocités commises par son camp. Alors que l'on devrait se reconnaître dans des principes universels comme les droits de l'homme, des principes politiques comme le partage des richesses, ou des principes philosophiques comme l’acceptation de la difference.

Avec le sport, le nationalisme devient chauvinisme, dans un stade on minimise aussi les fautes de « nos joueurs », par contre on condamne sans appel les fautes adverses. Lorsqu’une équipe nationale atteint une finale, on devient suspect de ne pas regarder. L’amour du sport devient obligatoire et le sportif sert à cautionner un système, à canaliser l'agressivité de la population. Les dirigeants reçoivent d’ailleurs les sportifs à l’Elysée, font l’éloge de leur bravoure, les citent en exemple, et se servent de leur image pour faire la propagande de la leur, « L’amalgame est l’arme des fascistes » dit d’ailleurs Nicolas Sarkozy !

« Le patriotisme », a déclaré le Dr Samuel Johnson, « est le dernier refuge d’une canaille. » L’écrivain américain Ambrose Bierce a corrigé il est, a-t-il dit, « le premier ».

Jean-Louis FERENCE

Article original publié sur Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2011/11/21/patriotisme-et-nationalisme/


Lire l'article complet, et les commentaires