Pour en finir (une bonne fois pour toutes !) avec le racisme
par IGOR SINCLAIR
vendredi 23 novembre 2012
Pour en finir (une bonne fois pour toutes !) avec le racisme.
Dans les années 80, quand j'étais adolescent (dans ce pays où il faisait décidément bon vivre, pardon, ça fait réac, je sais) le racisme était considéré par les gens de ma génération comme le pire des maux ayant jamais assombri l'Histoire de l'Humanité.
Théorisé par Gobineau au XIX ème, puis plus tard par Le Bon ( selon P.-A.Taguieff), ce qui se nommait alors le racialisme se targuait alors d'expliquer le décalage de développement (scientifique, technique, artistique) entre le Nord, le Sud et l'Orient par une différence de nature des qualités caractérisant les différents peuples qui composent humanité, résultant de certains "déterminismes psycho-biologiques".
Une certaine lecture de ces théories ne manqua pas de hiérarchiser les peuples, les ethnies et ce qu'il était à l'époque convenu d'appeler les "races". Le "noir" se retrouva vite caricaturé comme "sauvage" ou arriéré" pour être promu plus tardivement "primitif", et le "jaune" (déjà tout un programme) assimilé à une forme de métastase civilisationnelle. Ce même "statut" que plus tard l'Allemagne nazie attribuera au peuple juif de la diaspora...
De sombres temps ou furent vécus des drames atroces dont chacun - parmi ceux se sentant héritiers de cette récente Histoire - essaie encore d'expier la culpabilité au fond de lui-même. L'Etat français fit d'ailleurs beaucoup depuis pour que personne ne les oublie.
Lors de l'arrivée au pouvoir de F.Mitterrand et du Programme Commun de la gauche, la société commençait à peine à se "diversifier" (sur le modèle des USA puis de ce qui allait devenir le "mondialisme") alors qu'une partie de la jeunesse s'identifiait au mouvement anglais des "skins-heads", allant alors du "white power" (racial tendance KKK) au nationalisme (plus culturel), ou au contraire au marxisme révolutionnaire.
Ce ferment d'idéologie fasciste donnait froid dans le dos aux fils de bourgeois moyens que nous êtions, mais assez vite revêtit un sens tout différent pour les moins favorisés qu'étaient les habitants de ces quartiers qui allaient rapidement devenir des quartiers "sensibles".
Les premiers traitant les seconds de "fachos", le débat sur l'immigration s'en retrouva vite escamotté, aux dépens du PC de Georges Marchais (voir lien en bas de page), et au profit d'un petit parti familial a priori peu sympathique, le FN.
L'immigration se fit alors massive, et d'années en années, le pays changea effectivement de visage. Pour les apologistes du métissage (dont je fus, cela rendait les filles si sexy !) et du multiculturalisme (qui déjà m'enchantait moins), la france et le Monde "s'ouvraient" à l'autre, à "l'étranger", à la différence, et nous allions tous vivre dans un pays qui serait le Monde, devenu à son tour une sorte de "village global".
Le programme semblait plutôt séduisant en terme de débouchés amoureux (avec toutes ces mignonnes "beurettes" et "blackettes" selon la terminologie supposée "cool" de l'époque), tandis qu'il devait permettre également à l'économie mondiale de retrouver, à peu de choses près, le souffle de la reconstruction de l'Aprés-Guerre (en éxagérant à peine).
Il semblera à certains cruel de rappeler ainsi les espoirs que les idéologues et fervents partisans du Nouvel Ordre Mondial - tel qu'on l'appelait alors fièrement (tandis que l'acronyme NWO a maintenant des relents conspirationnistes) firent naître chez ceux de ma génération.
L'effacement des frontières ( geste empreint d'une indéniable esthétique, façon happening d'art contemporain) a finalement bien eu lieu, laissant la voie libre à la circulation pour les peuples, les capitaux et les marchandises. Chacun connaît la suite, et ses conséquences sur la société et l'économie du pays.
Il s'agissait alors de l'évolution irréversible de la planète entière, mais pas pour tout le monde d'un eldorado, comme la suite l'a montré...
La France d'aujourd'hui est ce qu'elle est, et finalement elle dispose d'un potentiel de forces vives bien supérieur à ce qu'il serait si l'immigration n'avait pas connu de telles proportions. Une grande partie de la jeunesse de ce pays est d'origine et de culture arabe. Une autre partie est d'origine africaine. Beaucoup se sentent proches de la foi musulmane.
La cohésion du peuple français semble parfois ne tenir qu'à un fil, tant les niveaux de vie, les habitudes culturelles, le langage, les codes sociaux sont disparates et parfois difficilement compatibles. Et pourtant l'ensemble tient.
Quid du racisme ? Est-il partout ? Au détour de chaque immeuble taggé ? De chaque synagogue ? Heureusement pas.
Mais n'est-il pas compréhensible que le français de souche appauvri (entre autres) par la mondialisation en veuille un peu à un jeune voyou arabe qui le provoque dans la rue ? N'est-ce pas un maigre remerciement au peuple natif de sa terre d'accueil ?
Quant au jeune arabe, pas voyou du tout et s'étant donné la peine de suivre des études malgré le handicap (objectif) de sa culture d'origine, qui risque de ne jamais trouver d'autre boulot que livreur de pizzas (comme le voyou), n'a-t-il pas de raison d'en vouloir aux riches, aux nantis, dont l'aisance semble parfois si peu méritée ? ( voir Jade et Nono en bas de page) . Richesse que l'on prête souvent par habitude dans les "quartiers"(et majoritairement à tort) aux juifs...
Quant au jeune (ou moins jeune) juif, il a le choix entre passer pour un "salaud de sioniste" en étant solidaires de ses correligionnaires pro-israëliens( plus que naturel quand on se ressent comme étant issu d'un peuple en exil, malgré le paradoxe...) ou bien d'un traître en adoptant le point de vue du colonisé crevant sous les bombes à Gaza. Dans les deux cas, risque de conflits inter-(ou intra-) communautaires, voire de passage à tabac si ça dégénère (pro-palestiniens/ anti-sionistes violents - LDJ /Bethar).
Un climat assez délétère où les tensions risquent de s'accroître avec :
1- l' explosion de la précarité qui va continuer à résulter de la mondialisation (que les médias appellent depuis 40 ans la "crise", honte à eux),
2 - la diabolisation de l'Islam (dont les mêmes médias font leur choux-gras, re-honte),
3 - l'aggravation du sanglant conflit entre militaires et civils en Israël/ Palestine (cette fois, concernant les médias : joker !).
Tous ces motifs objectifs de tension inter-communautaires, qui n'ont finalement rien à voir avec le racialisme et ses théories génétiques, pourraient bien conduire le pays à l'éclatement, et pourquoi pas dans certains quartiers à la guerre civile.
Les médias français (toujours eux décidémént !) semblent tout faire pour ne pas éléver le débat et laisser se gangrainer un "conflit de civilisations".
Ne serait-il pas plus constructif d'organiser des assemblées locales citoyennes pour parler de politique (la vraie, celle qui construit le futur), d'économie (cette "science" confisquée par des experts qui n'ont jamais rien prévu) et même de religion (tant de choses sont communes à la plupart d'entre elles), pour maintenir la cohésion nationale, plutôt que de faire à chaque fois référence au R-A-C-I-S-M-E, dont le principe lui-même (voir plus haut) est inconnu de la plupart des gens ?
Quel autre moyen permettrait une prise de conscience collective de la situation et d'identifier ses responsables ?
Soit quelques banques et institutions mondiales dont les représentants sont la classe politique qui se partage le pouvoir depuis 40 ans...
Tiens, au fait, et les francs-maçons dans tout ça ?
Sur Gobineau : http://fr.wikipedia.org/wiki/Essai_sur_l' ;in%C3%A9galit%C3%A9_des_races_humaines
Le Bon : http://fr.wikipedia.org/wiki/Gustave_Le_Bon
G.Marchais, le PC et l'immigration : http://www.youtube.com/watch?v=2YukUr3iN3I&feature=related
Jade et Nono : http://www.marianne.net/Les-aventures-de-Jade-et-Nono_a224128.html