Pour la (re)connaissance de la nouvelle orthographe du français en Haïti

par Bytchello Prévil
mardi 3 mars 2009

Depuis mars 2006, je suis attentivement l’évolution des rectifications orthographiques, communément appelées nouvelle orthographe du français, publiées dans les documents administratifs du Journal officiel (France) du 6 décembre 1990 et recommandées, sans être imposées, par des instances francophones en Belgique, en France, au Québec et en Suisse. Ces nouvelles graphies du français touchent environ *deux-mille mots et visent à clarifier des situations confuses et supprimer des anomalies ou irrégularités.
 
Elles ont été largement prises en compte par le Dictionnaire de l’Académie française (neuvième édition), suivi par les dictionnaires les plus courants. En ce qui concerne la connaissance de ces règles, les Haïtiens sont discrètement en cinquième position après les Belges, les Suisses, les Québécois et les Français (source : Langues et cité, septembre 2006, numéro 7, p. 3), grâce à l’existence de la CARO (Coalition pour l’application des rectifications orthographiques), fondée le 20 mars 2006 en Haïti (www.caro-renouvo.org), membre du Réseau pour la nouvelle orthographe du français (www.renouvo.org).
 
En tant que fondateur de la CARO et citoyen haïtien concerné, j’ai élaboré, à l’occasion de la quinzaine de la francophonie et du troisième anniversaire de ladite Association, le dossier suivant, empreint de véridicité, dans le but de faciliter une prise de position officielle de la part du ministère de l’Éducation nationale (MENFP) en Haïti comme ses homologues de Belgique, France, Suisse, Québec...
 
I- Contexte :
 
 
Toutefois, il faudra s’attendre à ce qu’un temps vienne où la nouvelle orthographe sera bien implantée dans l’usage et remplacera, par une conséquence obligée, l’orthographe traditionnelle comme la substitution du è au é en 1740 dans des mots tels que règle, père, règne etc. (cf. : Troisième édition du Dictionnaire de l’Académie française).
 
 
II- Les faits :
 
Autrefois, la diffusion des réformes orthographiques se faisait auprès des imprimeurs et des gens de lettres. Aujourd’hui, l’orthographe concerne toute la population.
 
L’orthographe française n’a jamais cessé d’évoluer. Les rectifications orthographiques ne sont pas les premières réformes de cette orthographe et ne seront pas, sans doute, les dernières.
 
Les rectifications orthographiques datent de 1990 et sont recommandées officiellement par les instances compétentes francophones en matière de langue française (sources : Journal officiel de la République française, décembre 1990 / www.orthographe-recommandee.info).
 
Comme elles ne sont pas imposées, suivant le principe que l’usage détermine la règle, elles sont diffusées jusqu’à date par cinq associations au niveau de la francophonie, regroupées au sein du RENOUVO (Réseau pour la nouvelle orthographe du français / www.renouvo.org), créé en 2001.
 
Mais cela n’empêche pas à des autorités compétentes francophones en matière de l’Éducation de rappeler, chaque fois que l’occasion se présente, que les enseignantes et enseignants doivent en tenir compte. C’est le cas de Madame Catherine Dupont, l’actuelle directrice des programmes au MELS (Ministère de l’Éducation, du loisir et des sports) / Québec, qui, dans une correspondance responsive reçue le 14 janvier 2009 par l’Association québécoise homologue à la CARO, le GQMNF (Groupe québécois pour la modernisation des normes du français), déclaré ceci : « En situation d’évaluation, les élèves ne sont pas pénalisés s’ils utilisent l’une ou l’autre graphie ».
 
Spécifiquement à Haïti, la CARO (Coalition pour l’application des rectifications orthographiques) fait la promotion des rectifications orthographiques depuis sa création, le 20 mars 2006. Actuellement, les francophones informés et formés sont incalculables dans ce pays ! Des articles ont même été publiés dans des journaux de Port-au-Prince (preuve : Le Matin # 32775, jeudi 10 mai 2007 / Le Matin # 32801, p.15, mercredi 20 juin 2007). Mais jusqu’à date, le MENFP ne s’est pas encore prononcé officiellement sur la question, et les enseignants sont conséquemment dans la plus grande perplexité !
 
 
III- Les attentes :
 
Tout ce qui est attendu, pour le moment, des autorités compétentes du ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP), au regard du présent dossier, c’est la rédaction d’une circulaire, selon laquelle elles informeraient les enseignantes et enseignants que la nouvelle orthographe du français est acceptée, de même que les parents et les médias (de cette prise de position).
 
IV- Les conséquences :
 
§ Aucun ouvrage n’aura besoin d’être réédité. Les deux orthographes peuvent cohabiter sans problème, jusqu’à ce que l’usage tranche ;
§ Aucun besoin immédiat d’enseigner la nouvelle orthographe du français dans les écoles, vu que les dictionnaires les plus usuels en tiennent compte actuellement ;
§ Aucun chambardement dans le système éducatif, ni chez les imprimeurs ni chez les gens de lettres, les rectifications orthographiques étant des recommandations officielles sans être imposées. S’il y aurait un changement en Haïti, ce serait leur acceptation officielle !
 
 
 V- Accompagnement :
 
Le MENFP ne serait pas seul. En effet, la CARO (Coalition pour l’application des rectifications orthographiques) est prête à animer gratuitement des atelier-conférences à l’intention du personnel directement concerné par le présent dossier. Elle pourrait aussi faciliter le perfectionnement de 2 ou 3 employés ou employées au Canada, dans le domaine des rectifications orthographiques.
 
 
VI- Conclusion :
 
Les rectifications orthographiques ont atteint un point de non-retour. Tout ce qui précède démontre clairement que ces nouvelles règles du français s’implantent de plus en plus dans l’usage. En Haïti, elles sont bel et bien connues, grâce à l’existence de la CARO (Coalition pour l’application des rectifications orthographiques) et en raison du fait qu’elles sont intégrées actuellement dans les dernières publications des dictionnaires.
 
L’orthographe du français concerne, certes, toute la francophonie aujourd’hui, mais il revient à des instances compétentes des ministères francophones de l’Éducation de faire des recommandations officielles et de passer des consignes claires à leur personnel enseignant. Cette Association formule donc le vœu que le MENFP *emboite le pas à ses homologues en Belgique, au Canada (Québec, Saskatchewan, Nouveau –Brunswick, Alberta), en France, en Suisse, d’autant plus que la décision de ce ministère ne lèsera aucun élément du système. Les expériences qu’ont faites ces pays-là en sont des exemples illustratifs.
 
Avez-vous remarqué que ce document était conforme à la nouvelle orthographe du français ?
 
 
 
Bytchello Prévil
Président de la CARO
Spécialiste des rectifications orthographiques 
Site Internet : www.caro-renouvo.org
 

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