Pourquoi des gens sont-ils silencieux - voire pire - à propos du 11 Septembre ? PARTIE 19 : la manipulation gouvernementale et le Grand Mensonge (1/2)

par foofighter
lundi 26 octobre 2015

Pourquoi les gens (bien) sont-ils silencieux - voire pire - à propos du 11 Septembre ?

C'est en substance la question que se pose Frances T. Shure, psychologue supportrice du mouvement Architectes et Ingénieurs pour la Vérité sur le 11 Septembre, dans une série d'articles, visibles ICI.

Avec l'aimable autorisation de Frances T. Shure, nous vous proposons une traduction de cette série, dont voici la dix-neuvième partie.

[Ndt : après une pause estivale plutôt longue dans la série originale, cette avant dernière partie, très fournie, sera scindée en deux articles dans cette version française]

Tant qu'une fraction suffisamment importante de la population mondiale n'aura pas pris conscience de la réalité des opérations sous faux drapeaux et autres tromperies véhiculées par les puissants, et qu'en retour elle ne se dressera pas contre leurs auteurs, nous ne ferons, en substance, qu'encourager toujours davantage d'actes de ce genre.

 

En répondant à la question posée par le titre de cet essai, le chapitre précédent, l'exceptionnalisme américain et la foi nationaliste, a défini et établi une distinction entre ces deux locutions, démontré que dans notre histoire la foi nationaliste a souvent pris le dessus sur la foi chrétienne, et expliqué pourquoi ceux qui sont privilégiés au sein de notre système économique et social ont tendance à être réticents à accepter les éléments de preuve qui suggèrent que le 11 Septembre était une opération sous faux pavillon. Dans ce nouveau chapitre, nous poursuivons l'analyse de Mme Shure à la partie 19 : la manipulation gouvernementale et le Grand Mensonge.

 

Souvent, les gens avec lesquels je parle au sujet du 11 Septembre révèlent les raisons pour lesquelles ils ne peuvent appréhender le fait que cela ait pu être perpétré par des membres à l'intérieur du gouvernement. Ils me disent, à quelques variantes près, que cette allégation est « tout simplement trop extrême », que « personne à leur humble avis n'aurait tenté de réaliser quelque chose comme ça », et que « même s'ils avaient été assez fous pour imaginer ou même prévoir un acte aussi maléfique, ils auraient eu trop peur de le réaliser, parce qu'ils auraient été lynchés s'ils avaient été démasqués. »

Les dirigeants despotiques qui planifient et orchestrent les opérations sous faux pavillon comptent sur de telles réactions défensives et sur un raisonnement erroné. Ils sont conscients que le quidam moyen ne peut pas intégrer le fait que ses dirigeants puissent assassiner en masse leurs propres concitoyens pour ensuite en reporter la responsabilité sur une autre entité. La plupart des gens pensent qu'une telle allégation serait trop monstrueuse, trop au-delà, même, des limites de la décence humaine qu'ils puissent admettre.

 

Adolf Hitler

  Certains d'entre nous avons lu la célèbre citation d'Adolf Hitler sur le « grand mensonge ». Souvent cette citation est sortie de son contexte, de sorte que le lecteur croit qu'Hitler plaide fortement en faveur du grand mensonge comme stratégie sans grand risque pour manipuler les citoyens. Je croyais cette interprétation erronée jusqu'à ce qu'un ami me fasse remarquer qu'Hitler reprochait en réalité aux « Juifs » de raconter de tels mensonges démesurés. Après avoir trouvé la source de la citation de Hitler dans Mein Kampf, j'ai découvert que mon ami avait raison.
Adolf Hitler    

 

Néanmoins, je ferai valoir ce qui me semble être une évidence : bien que ces mots étaient en effet une partie de son réquisitoire contre le peuple juif, Hitler lui-même était un adepte du grand mensonge. Plus tard dans cette section, nous verrons que ce chef ignoble n'était pas seul en mesure de commettre des atrocités et ensuite de raconter un énorme mensonge à leur propos afin de cacher la vérité au public. Nous ferons le parallèle entre les grands mensonges nazis et les grandes tromperies entourant les attentats du 11 Septembre 2001.

Voici les célèbres paroles de Hitler :

« Mais il reste aux Juifs, avec leur capacité sans réserve pour le mensonge, avec leurs camarades de combat, les marxistes, à imputer la responsabilité de la chute [de l'Allemagne dans la Première Guerre mondiale] précisément à l'homme qui, seul, avait montré une volonté et une énergie surhumaine dans une tentative d'éviter la catastrophe qu'il avait prévue pour sauver la nation en cette heure de défaite totale et de honte. En plaçant la responsabilité de la perte de la guerre mondiale sur les épaules de Ludendorff ils ont soustrait l'arme du droit moral des mains du seul adversaire suffisamment dangereux pour être susceptible de réussir à traduire les traîtres de la patrie devant la justice. Tout cela a été inspiré par le principe - qui est intrinsèquement vrai - que, dans tout grand mensonge, il y a toujours une certaine force de crédibilité ; parce que les grandes masses de la nation sont toujours plus facilement corrompues dans les couches profondes de leur nature émotionnelle que consciemment ou volontairement ; et par conséquent dans la simplicité primitive de leur esprit, elles sont plus facilement victimes du grand mensonge que du petit mensonge, car elles se disent souvent que les petits mensonges servent les petites choses, mais qu'ils auraient honte de recourir à des mensonges à grande échelle. Il ne viendrait jamais à leur esprit de fabriquer des énormes tromperies, et ils ne croiraient pas que d'autres pourraient avoir l'impudence de déformer la vérité de façon aussi infâme. Même si les faits qui prouvent qu'il en est ainsi peuvent leur être clairement rapportés, ils auront toujours le doute, ils hésiteront, et ils continueront à penser qu'il peut y avoir une autre explication. Malgré que le mensonge scandaleusement décomplexé laisse toujours des traces derrière lui, même après qu'il ait été révélé, c'est un fait qui est connu de tous les experts menteurs dans ce monde et de tous ceux qui conspirent ensemble dans l'art du mensonge. Ces gens ne savent que trop bien comment utiliser le mensonge aux fins les plus viles.

Depuis des temps immémoriaux. les Juifs ont su mieux que quiconque comment le mensonge et la calomnie pouvaient être exploités [sic]. N'est ce pas leur existence même qui est fondée sur un grand mensonge, à savoir, qu'ils sont une communauté religieuse, alors qu'en réalité ils sont une race ? Et quelle race ! Un des plus grands penseurs que l'humanité ait produit a qualifié les Juifs de tous temps avec une déclaration qui est profondément et tout à fait vraie. Schopenhauer appelle le Juif « Le grand maître du mensonge. » Ceux qui ne réalisent pas la vérité de cette déclaration, ou ne veulent pas y croire, ne seront jamais en mesure d'aider la Vérité à triompher. » [1]

De toute évidence, Adolf Hitler accusait irrationnellement tous les Juifs d'être des menteurs de base, capable de dire des « contrevérités colossales. » La question devient maintenant : Adolf Hitler était-il capable lui-même de dire « le grand mensonge » ? Ou était-il innocent dans ces duperies ?

Jetons un oeil aux actions d'Hitler, par opposition à ses paroles. Tout d'abord, nous allons examiner le groupe qu'il a gardé et qu'il a nommé pour son cabinet. Deuxièmement, nous allons étudier ses actions directes pour déterminer si ce chef a promu de gros mensonges.

 

Paul Joseph Goebbels

 

Paul Joseph Goebbels était l'un des plus proches collaborateurs de Hitler. Goebbels soutenait avec fermeté le génocide du peuple juif quand les dirigeants nazis ont mis sur pied leur « solution finale de la question juive » - cet euphémisme abominable qui a conduit à l'extermination de toutes les personnes juives. [2]

En 1933, Hitler a nommé Goebbels au poste de Ministre de l'Instruction publique et de la Propagande, poste qu'il a occupé jusqu'en 1945.

Bien que la chronologie de ces citations est inconnue, Goebbels aurait dit :

Paul Joseph Goebbels      

 

« Imaginez la presse comme un grand clavier sur lequel le Gouvernement peut jouer. » [3]

« La technique de propagande la plus brillante n'aura aucun succès à moins d'un principe fondamental qu'il convient de garder constamment à l'esprit – il faut se limiter à quelques points et les repeter encore et encore. » [4]

« Si vous dites un mensonge suffisamment gros et que vous continuez à le répéter, les gens finiront par le croire. Le mensonge ne peut être préservé que pendant le temps où l'Etat est en mesure de protéger les gens contre les conséquences politiques, économiques et / ou militaires du mensonge. Il devient de fait d'une importance vitale pour l'État d'utiliser tous ses pouvoirs pour réprimer la dissidence, tant il est vrai que la vérité est l'ennemi mortel du mensonge, et que par extension la vérité est le plus grand ennemi de l ' Etat. » [5]

 

 

Hermann Wilhelm Göring

 

Hermann Wilhelm Göring, un autre proche collaborateur du Führer, a été nommé commandant en chef de la Luftwaffe (l'armée de l'air) en 1935, poste qu'il occupa jusqu'aux tous derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. En 1940, Hitler l'a promu au rang de Maréchal du Reich, une distinction spéciale qui l'a propulsé au sommet de toute la Wehrmacht (forces armées de l'Allemagne de 1935 à 1946). En 1941, Hitler a désigné Göring comme son successeur et adjoint dans toutes ses fonctions.

A partir de 1942, cependant, la situation de Göring vis à vis d'Hitler s'est retournée quand la Luftwaffe a manqué à ses engagements et que l'effort de guerre Allemand trébuchait sur les deux fronts.

Hermann Wilhelm Göring    
Dans son livre 'Le Journal de Nuremberg', Gustave Mark Gilbert, qui avait été nommé au poste de psychologue de la prison des détenus Allemands durant le procès de Nuremberg, met en lumière de façon très claire la capacité de Göring à fabriquer de gros mensonges afin de manipuler les citoyens en faveur de la guerre.  
    Gustave Mark Gilbert

 

Au cours de ces procès, Gilbert, un juif américain qui parlait couramment l'allemand, est devenu le confident de beaucoup d'hommes de la direction nazie, dialoguant avec eux dans leurs cellules, la salle à manger et dans d'autres lieux informels. Gilbert a également observé attentivement le comportement des accusés lors des procédures, méticuleusement rédigé ses observations dans son journal, qui est devenu la base de son livre. La citation suivante, bien connue de Hermann Göring, est issue de l'un de ses entretiens avec Gilbert :

Göring : Pourquoi, bien sûr, les gens ne veulent pas la guerre. Pourquoi est ce qu'un pauvres type d'une ferme voudrait risquer sa vie dans une guerre quand le mieux qu'il puisse faire est de revenir dans sa ferme en un seul morceau ? Naturellement, les gens ordinaires ne veulent pas la guerre ; ni en Russie, ni en Angleterre, ni en Amérique, ni d'ailleurs en Allemagne. Cela est très clair. Mais, après tout, ce sont les dirigeants du pays qui fixent la politique et c'est toujours une question élémentaire d’entraîner le peuple, que ce soit dans une démocratie, ou une dictature fasciste, ou le parlement, ou une dictature communiste.

Gilbert : Il y a une différence. Dans une démocratie, les gens ont leur mot à dire à ce sujet à travers leurs représentants élus, et aux États-Unis seul le Congrès peut déclarer des guerres.

Göring : Oh, c'est très bien ainsi, mais voix ou pas, les gens peuvent toujours être entraînés sur ordres des dirigeants. C'est facile. Tout ce que vous avez à faire c'est de leur dire qu'ils sont attaqués, et de dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme et le fait qu'ils mettent le pays en danger. Ca fonctionne toujours pareil dans tous les pays. [6]

 

Göring parle très clairement de mentir, de manipuler, et éventuellement d'utiliser une opération sous fausse bannière afin de convaincre les gens qu'ils sont attaqués et ainsi de faire en sorte qu'ils acceptent d'entrer en guerre.

David Ray Griffin nous apprend dans son livre, 'Le Nouveau Pearl Harbor', que le plaidoyer nazi en faveur de l'utilisation d'événements sous faux pavillon est confirmé par les nazis eux-mêmes qui ont orchestré en 1933 l'incendie du Reichstag, puis blâmé les communistes, et enfin utilisé ce prétexte pour emprisonner les dissidents politiques et annuler les libertés civiles. Griffin continue :

En 1939, quand Hitler voulait un prétexte pour attaquer la Pologne, il avait vêtu des Allemands comme des Polonais et mis en scène des raids sur des avant-postes Allemands sur la Frontière germano-polonaise, laissant dans certains cas sur les lieux des détenus Allemands habillés comme des soldats polonais. Le lendemain, se référant à ces « incidents à la frontière », Hitler attaquait la Pologne sur la base de l' « auto-défense », débutant ainsi la partie européenne de la Seconde Guerre mondiale. [7]

C'était Heinrich Himmler qui avait réalisé cette opération sous fausse bannière pour son Führer. [8]

 

Heinrich Himmler

  Heinrich Himmler a été nommé par Hitler comme Reichsführer de la Schutzstaffel (les SS). Les infâmes SS comprenaient de multiples groupes déployés dont les troupes étaient directement responsables de l'extermination de millions de personnes à travers des pelotons d'exécution, des famines délibérées, du travail pénible sans repos ni nourriture adéquate, des gazages dans des fourgonnettes et dans les camps d'extermination. L'extermination délibérée de ces personnes devait être, autant que possible, cachée aux citoyens allemands, en particulier l'extermination du peuple juif.
Heinrich Himmler    

 

Un extrait du discours de Himmler à Poznan (Pologne) aux meilleurs officiers de la Wehrmacht, prononcé le 4 Octobre 1943, montre clairement comment était pratiqué le grand mensonge au sujet de l'extermination des peuples Juifs de l'Europe :

Je veux Parler ici très franchement d'une question très difficile. Nous pouvons maintenant en parler très ouvertement entre nous, pour autant nous n'en discuterons jamais publiquement.... Je me réfère maintenant à l'élimination des Juifs, l'extermination du peuple Juif. C'est quelque chose qui est facile à admettre : « Le peuple Juif sera exterminé », peut dire chaque membre du parti, « cela est particulièrement évident, c'est dans notre programme - l'élimination des Juifs, leur extermination, quelle mince affaire. » Et puis voilà, il y les honnêtes 80 millions d'Allemands, et chacun a son brave petit Juif. Ils disent que les autres sont tous des salauds, mais que celui-ci en particulier est formidable. Mais aucun d'entre eux n'a remarqué, aucun d'entre eux n'a enduré. La plupart d'entre vous ici savez ce que cela signifie quand 100 cadavres sont alignés les uns à côté des autres, quand il y en a 500, quand il y en a 1000. Le fait d'avoir enduré cela, et dans le même temps le fait d'être resté quelqu'un de bien - avec des exceptions en raison des faiblesses humaines - nous a rendus forts, et c'est une aventure glorieuse dont on n'a pas et dont on ne doit pas parler. [9]

Parce que Hitler a autorisé Himmler à parler franchement dans la ville de Poznan sur la signification très claire de la « solution finale de la question juive », tous les chefs de partis étaient au courant de ce terrifiant grand mensonge, et ils étaient par conséquent tous partie prenante à ce génocide planifié. [10]

 

Le grand mensonge de Hitler

Ces exemples des collaborateurs de Hitler nous amènent à examiner son propre usage direct du grand mensonge afin de poursuivre son programme d'extermination des Juifs. Un exemple suffira : le 11 juillet 1943, un mémo du quartier général du Führer signé par Martin Bormann, chef du Secrétariat du Parti, circulait parmi les dirigeants nazis. On pouvait y lire :

Sur instructions du Führer, je vous fais prendre connaissance du texte suivant : la où la question Juive est portée à la connaissance du public, il ne peut y avoir aucune discussion sur la future solution finale (Gesamtlösung). Il peut cependant être fait mention que les Juifs sont raflés à l'intention de travaux appropriés. [11]

Les dirigeants nazis usaient systématiquement de noms de codes cyniques, d'euphémismes, pour désigner leurs intentions meurtrières, comme le fait de parler de « camps de travail  » ou de « camps de quarantaine » pour les camps de la mort, de « rétablissement » pour les marches de la mort dans des conditions hivernales rigoureuses, et « d'actions extraordinaires de pacification » pour la liquidation de l'intelligentsia Polonaise.[12] Sans aucun doute, Martin Bormann transmettait-il les instructions du Führer pour que les dirigeants nazis n'évoquent jamais publiquement le vrai plan concernant le peuple Juif. Le véritable plan était déjà évident depuis des précédents meetings et discours entre les dirigeants : l'extermination totale de l'ensemble de la population juive de l'Europe, estimée à onze millions de personnes.

Bien qu'aucun programme explicite n'ait jamais pu être mis à jour, des documents découverts ont révélé que le « Nouvel Ordre » nazi visait à désigner les Allemands en tant que « race supérieure » et que toutes les autres personnes seraient considérées, à quelques exceptions près, comme des sous-hommes. Alors que le peuple Juif était en train d'être complètement exterminé, des dizaines de millions de citoyens non-juifs des terres conquises ont également été tués afin de faire de la place pour des colons Allemands. Les peuples autochtones qui auraient survécu à cet assaut – en particulier les Slaves – auraient été condamnés à devenir les esclaves incultes de la soi-disant race supérieure. [13]

Bormann a écrit une lettre en juin 1942 en réitérant le plan du Führer concernant les survivants :

Les Slaves sont faits pour travailler pour nous. Dans la mesure où nous n'avons pas besoin d'eux, ils peuvent mourir. Par conséquent les services de vaccination obligatoire et de santé Allemand sont superflus. La fertilité des Slaves est indésirable. Ils peuvent utiliser des contraceptifs ou pratiquer l'avortement – le plus étant le mieux. L'éducation est dangereuse. C'est bien assez s'ils peuvent compter jusque cent. Au mieux on peut admettre une éducation qui nous produit des 'coolies' utiles. Toute personne instruite est un futur ennemi. [14] 

Les éléments documentés qui précédent montrent le plan nazi de conquête de l'Europe, qui devait conduire à la domination du monde. Ils montrent également la politique raciale des nazis et les efforts acharnés du Führer pour garder secrète aux yeux du citoyen allemand lambda l'extermination totale du peuple Juif. Bien évidemment, afin de réussir une telle tromperie, la stratégie du grand mensonge devait être employée.

Même si la locution « grand mensonge » extraite de Mein Kampf de Hitler était en effet une accusation à l'encontre de tout un peuple – les Juifs – Hitler lui-même était un fervent adepte du grand mensonge. Certes, il a employé cette stratégie parce qu'il savait que si on informait explicitement les Allemands – dont la plupart se considéraient comme des gens bons et honnêtes – des véritables desseins de la solution finale envers leurs voisins Juifs et des plans ultimes de la direction nazie en faveur de l'hégémonie mondiale, il y aurait eu – en dépit du zèle de la Gestapo dans la recherche des dissidents – bien plus d'agitation que ce qu'il n'y a eu à l'intérieur de ce pays si terriblement mal guidé.

 

A l'intention de l'avenir de l'humanité, il est primordial que les citoyens de tous les pays comprennent bien que les gouvernements sont capables de dire des mensonges colossaux pour les prétextes suivants :

(1) Préserver leurs citoyens ignorants des atrocités que les dirigeants ont ordonnées ;
(2) Convaincre leurs citoyens de garder le silence et de faire confiance aux autorités, qui les protégeront (en apparence) et/ou
(3) Convaincre leurs citoyens qu'ils ont été attaqués – ou qu'ils sont sous la menace directe d'une attaque.

Quand les citoyens ordinaires ne soupçonnent pas les machinations de leur gouvernement, il n'est pas surprenant qu'ils poussent un cri de guerre hyper-patriotique, qu'ils signent pour la guerre, et qu'ils mettent leur conscience de coté afin de pouvoir tuer leurs frères et sœurs dans d'autres pays – et parfois dans leur propre pays.

Souvenons-nous des aveux sans détour de Göring et Goebbels :

Göring :. . . voix ou pas, les gens peuvent toujours être entraînés sur ordres des dirigeants. C'est facile. Tout ce que vous avez à faire c'est de leur dire qu'ils sont attaqués, et de dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme et le fait qu'ils mettent le pays en danger. Ca fonctionne toujours pareil dans tous les pays. [15]

Goebbels : Il devient ainsi d'une importance capitale pour l'Etat d'utiliser tous ses pouvoirs pour réprimer la dissidence, tant la vérité est l'ennemi mortel du mensonge, et par extension de ce fait la vérité est le plus grand ennemi de l'Etat. [16]

A moins que la majorité d'entre nous ne soyons éduqués au sujet de ces tactiques, nous allons continuer à être trompés par des moyens odieux. Et à moins que la plupart d'entre nous ne comprenions nos propres penchants en faveur du pouvoir à travers notre silence quand nous soupçonnons ou mettons en évidence un grand mensonge, nous continuerons d'être ces gens bien qui, en raison de notre peur, coopérons avec les autorités avec ces conséquences monstreuses. [Voir Partie 3 : obéissance et foi dans l'autorité]

Encore une fois, il est urgent que nous, le peuple, nous réveillons – que nous prenions conscience des tromperies de ces gens de pouvoir qui agissent à l'encontre du bien commun. Stimuler l'humanité en faveur de cette prise de conscience est l'une de mes principales raisons pour l'écriture de cet ouvrage.

 

Emmêlé dans la toile du grand mensonge

Dans ce cas la prise de conscience prend deux directions : vers l'extérieur et depuis l'intérieur. Notre prise de conscience extérieure se manifeste par un intérêt à étudier les récits historiques afin de constater les capacité despotiques de ceux qui sont au pouvoir. Notre prise de conscience intérieure, quant-à elle, prend la forme de l'auto-conscience, à l'intérieur de laquelle nous étudions notre capacité à nous tromper nous-mêmes.

Par exemple, le grand mensonge aurait sûrement piégé dans sa toile ces gens innocents et inconscients qui sont totalement ignorants sur le fait que leur gouvernement leur a menti. Mais qu'en est-il de ces gens qui sont conscients, qui soupçonnent ou même qui savent qu'on leur a menti – et qui pourtant prétendent croire les mensonges officiels ? Peut-être que ce sont les gens qui s'emmêlent desespérément dans la toile des mensonges qui a été tissée pour eux, et qui gardent des oeillères afin d'éviter de recevoir de plein fouet les éléments de preuve qui contredisent ces mensonges.

Le Professeur de Harvard Daniel Jonah Goldhagen en a fait un argument massue dans son best-seller international, Les bourreaux volontaires de Hitler : les Allemands ordinaires et l'Holocauste, sachant que la majorité des citoyens Allemands connaissait et tolèrait la « solution finale » du parti nazi.

Il soutient également fortement que les massacres de Juifs n'auraient pu avoir lieu sans, à la fois une volonté sous-jacente et la coopération de la majorité de la population, et des dirigeants qui autorisaient ou ordonnaient ces atrocités. En effet, ces deux conditions sont nécéssaires afin que soit perpétué n'importe quel génocide.

Goldman résume :

Hitler et les nazis étaient évidemment la force motrice derrière la persécution et le massacre de la communauté Juive qui en a résulté, cependant le propre antisémitisme antérieur du peuple allemand [qui a evolué au fil des siècles] a créé la condition nécessaire de validation afin que se déploie le programme d'élimination qu'ils ont approuvé par principe voire de tout cœur, à quelques rares exceptions près. [17]

Plus généralement, on peut dire que certaines sortes de croyances déshumanisantes sur les gens, ou le fait de les présenter comme particulièrement malveillants, sont nécessaires et peuvent être suffisantes pour inciter les autres à prendre part au massacre génocidaire de ces gens déshumanisés, si on leur en donne l'opportunité et la coordination, spécialement quand cela vient d'un Etat. [18]

Pour qu'une telle tuerie génocidaire survienne, les auteurs ont besoin de croire que les gens déshumanisés représentent un grave danger pour leur survie. Comme cela a été avancé par un avocat de la défense des accusés dans le procès de Nuremberg, la majorité des Allemands des années 30 et 40 en était arrivée à croire avec acharnement – le cerveau tellement retourné par les rumeurs fallacieuses qui tourbillonnaient autour d'eux – que le bolchévisme, avec lequel l'Allemagne était engagée dans un combat à mort, « était une invention juive et ne servait que les intérêts de la Communauté juive » Pour ceux qui croyaient que la communauté juive était engagée dans une telle bataille apocalyptique avec des Allemands, l'anéantissement de la « race » juive était simplement jugée comme une nécessité. [19]

Goldman fait en outre valoir que les documents publics démontrent clairement qu'Adolf Hitler a publiquement déclaré que la mort était la seule punition convenable et [seule] « solution » pour la « race » juive. Le 13 août 1920, au debut de sa carrière politique, dans un discours Intitulé, « Pourquoi sommes-nous antisémites ? » Hitler exprimait clairement, « Nous avons cependant décidé que nous n'allions pas nous embarrasser de 'si', de 'et' ou de 'mais', mais quand le problème trouve une solution, cela fera parfaitement l'affaire », ce qui signifiait clairement l'extermination du peuple juif.

Dans le même discours, il confie candidement à l'auditoire qu'après avoir atteint une notoriété nationale, il ne répéterait pas ce qu'il entendait par l'expression « cela fera parfaitement l'affaire ». Ainsi, la politique du grand mensonge allait commencer à partir de là.

Mais pourquoi ? Si les dirigeants nazis savaient que la majorité des citoyens Allemands non Juifs étaient favorables au génocide Juif, pourquoi se donner la peine de raconter le gros mensonge ?

Cette contradiction manifeste me troublait. Comment cela pouvait-il avoir du sens ? L'idée qui est finalement devenue claire est que beaucoup de gens veulent réserver « le sale boulot aux garçons dans l'arrière-boutique », afin qu'ils puissent prétendre qu'ils n'étaient pas au courant et qu'ils sont choqués de découvrir les crimes de leurs dirigeants .

Il s'agit une fois de plus de dissonance cognitive. [Voir Partie 5 : Le déni et la dissonance cognitive] Les gens se voient normalement comme des êtres humains bons, et nous savons tous que les gens bien ne tuent pas. Sous cette apparence de moralité, des gens bien peuvent vouloir qu'un groupe deshumanisé soit anéanti – ou du moins affaibli à un point d'impuissance. Considérant cette psychologie et ne souhaitant aucune dissidence à l'intérieur de la population, les dirigeants emploient le grand mensonge afin de ne pas perturber la conscience des gens ordinaires. La vérité est devant nos yeux à quiconque veut la voir ou l'entendre, mais, à l''instar des trois singes de la « sagesse », nous ne voulons pas voir ou entendre, et encore moins nous exprimer, au sujet du mal qui est en nous. Nous sommes maintenant atteints d'un déni manifeste.

L'essai « Le dixième anniversaire de la guerre par la tromperie » du prêtre catholique Emmanuel Charles McCarthy, directeur exécutif du Centre Chrétien pour la non-violence, nous éclaire davantage sur ce paradoxe apparent. Dans cet essai, McCarthy en appelle passionnément à notre conscience :

Du point de vue de Jésus et de son enseignement de l'amour non-violent de ses amis et de ses ennemis, mais devant le refus catégorique et obstiné de pratiquement tous les dirigeants de toutes les Eglises Chrétiennes d'enseigner selon l'esprit de Jésus, j'ai souvent pensé à la réflexion d'Alexandre Soljenitsyne : « Nous ne nous trompons pas parce que la vérité est difficile à voir. Elle est visible au premier coup d'oeil. Nous nous trompons parce que le mensonge est plus confortable. » Il semble que la plupart des êtres humains ont, à peu près toujours, préféré vivre dans un monde de faux-semblants, où la vérité est sacrifiée sur l'autel de la vanité, du confort, et / ou des intérêts personnels. Trois cent ans avant Soljenitsyne, Diderot avait écrit : « Nous avalons goulûment tout mensonge qui nous flatte, mais nous ne buvons que goutte à goutte, voire pas du tout, la vérité que nous trouvons amère. »

Nous autres humains trouvons une trêve fragile dans l'inconfort lancinant de la dissonance cognitive en prétendant que nous croyons au grand mensonge – pour le bien-être de notre « vanité », de notre « confort » et / ou de nos « intérêts personnels. » McCarthy, dans ce qui nous rappelle la très faible protestation des voix Chrétiennes [20] pendant la période nazie, poursuit :

Jérémie 9-5 : Accumulant oppression sur l'oppression, et tromperie sur tromperie, ils refusent de me reconnaître, déclare le Seigneur. . . Que ce soit les Chrétiens aux États-Unis et en Angleterre, ou les Juifs aux États-Unis, en Angleterre, ou en Israël ; qu'ils vénèrent Jésus ou qu'ils considèrent le culte de Jésus comme une idolâtrie ou un culte païen ; s'ils croient avec zèle et bien sûr pieusement en Adonaï (Yahweh) ou en la Sainte Trinité, depuis le 11 Septembre un nombre prodigieux de Juifs et de Chrétiens ont exercé oppression sur oppression sur les peuples Arabes du Moyen-Orient ou ils ont encouragé cette contrainte. A côté de cette oppression, de la torture et des assassinats, leurs responsables politiques nationaux respectifs se sont aussi enfoncés dans la tromperie, encore la tromperie, ad nauseam, via les instruments de communication que chacun d'eux contrôle. Et depuis le 11 Septembre, à la fois les Juifs et les Chrétiens ont agi de cette manière, tout en déclarant qu' ils reconnaissent le Seigneur !

Ce plaidoyer passionné en faveur de l'integrité et du courage émanant de la communauté religieuse nous permet de faire un parallèle entre le grand mensonge de l'ère nazie et les attentats du 11 septembre 2001. Mais avant d'en arriver là, allons encore un peu plus loin dans le comportement de Hitler consistant à accuser un peuple entier de pratiquer le grand mensonge quand lui-même pratique une telle tromperie diabolique. Ce faisant, nous allons en apprendre davantage sur nous-mêmes.

 

[Ndt : suite et fin de cette dix-neuvième partie très prochainement]

 

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Notes :

[1] Adolf Hitler, Mein Kampf, Volume I, Chapitre X, sur http://gutenberg.net.au/ebooks02/0200601.txt. Voir aussi : http://www.sourcewatch.org/index.php?title=Big_lie.

[2] Pour une documentation complète sur l'existence de la politique des dirigeants nazis consistant à exterminer tout le peuple juif, en plus de millions d'autres personnes, voir ce qui suit :

— G. M. Gilbert, Nuremberg Diary (First Da Capo Press edition, 1995).
— Richard J. Evans, The Third Reich in History and Memory (Oxford University Press, 2015).
— William L. Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich : A History of Nazi Germany (Simon & Schuster, 2011).

[3] Voir http://thinkexist.com/quotation/think-of-the-press-as-a-great-keyboard-on-which/383183.html.

[4] Voir http://thinkexist.com/quotation/the_most_brilliant_propagandist_technique_will/162045.html.

[5] Voir http://thinkexist.com/quotation/-if_you_tell_a_lie_big_enough_and_keep_repeating/345877.html

[6] Gustave Mark Gilbert, Nuremberg Diary (Da Capo Press, 1re édition, 1995 ; initialement publié à New York : Farrar, Straus, 1947), 278-279.

[7] David Ray Griffin, The New Pearl Harbor Revisited : 9/11, The cover-up, and The Exposé (Olive Branch Press, 2008), xxii.

[8] Gilbert, Nuremberg Diary, 49-51.

[9] Cette version vient de https://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Himmler. Voir aussi : Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich, 966. La dernière ligne de cette citation est traduite par : « Ceci est une page de gloire de notre histoire qui n'a jamais été écrite et qui est à ne jamais écrire. »

[10] Pour davantage d'extraits de discours de Himmler, voir https://en.wikipedia.org/wiki/Posen_speeches. La conférence de Wannsee du 20 Janvier 1942, qui a été organisée par Reinhard Heydrich, le directeur de la SS sous Himmler, s'est tenue pour s'assurer de la coopération des dirigeants administratifs de différents ministères dans ce grand mensonge. Voir https://en.wikipedia.org/wiki/Wannsee_Conference et Shirer, The Rise and Fall of the Third Reich, 965-966.

[11] Voir http://www.jewishvirtuallibrary.org/jsource/Holocaust/hitban.html.

[12] Shirer, The Rise and Fall du Troisième Reich, 662-664.

[13] Shirer, The Rise and Fall du Troisième Reich, chapitre 27, « Le Nouvel Ordre », 937-994.

[14] Shirer, The Rise and Fall du Troisième Reich, 939.

[15] Gilbert, Nuremberg Diary, 278-279.

[16] Voir http://thinkexist.com/quotation/-if_you_tell_a_lie_big_enough_and_keep_repeating/345877.html

[17] Daniel Jonah Goldhagen, Hitler’s Willing Executioners : Ordinary Germans and the Holocaust (Alfred A. Knopf, Inc., 1996), 448.

[18] Ibid. 418.

[19] Ibid. 393 - 394. Les mots cités sont extraits du dossier du juriste Reinhard Maurach dans le cadre de la défense de la direction nazie inculpée lors du procès des Einsatzgruppen de Nuremberg.

[20] L'une de ces voix était celle du pasteur Walter Hochstädter, un aumônier d'hôpital en France en 1944, qui a envoyé un millier d'exemplaires d'une protestation écrite au sujet du massacre en utilisant le courrier militaire adressé aux soldats sur le front. Son plaidoyer passionné de l'Eglise afin de dénoncer les atrocités peut être trouvé dans le livre de Goldhagen Hitler’s Willing Executioners, pages 431 – 432. Voici quelques phrases extraites de cette singulière protestation de la part d'un membre du clergé Chrétien de cette époque :

Nous vivons une époque déchaînée où les idées folles et les démons ne sont pas moins nombreux qu'au Moyen Age. Notre époque soi-disant « éclairée », après s'être livrée à une orgie de folle chasse aux sorcières, se délecte d'une orgie maniaque de haine du Juif. Aujourd'hui, la folie de la haine des Juifs, qui avait déjà fait rage de façon effrayante au Moyen Age, est entrée dans son stade aigu... Aujourd'hui, le sang de millions de Juifs massacrés, des hommes, des femmes et des enfants, implore le Ciel. L'Eglise ne peut se permettre d'être silencieuse... La vogue des sorcières était également justifiée scientifiquement par les principales autorités théologiques, juridiques et médicales. La bataille contre la communauté Juive a la même origine nauséabonde que celle qui engendra autrefois la chasse aux sorcières. L'humanité contemporaine n'a pas surmonté sa propension à rechercher un « bouc émissaire  »... L'Église doit vivre de l'amour.... Malheur à elle si par son silence et par toutes sortes d'excuses douteuses, elle devient coupable par coopération des explosions de haine dans le monde !...

 

Aujourd'hui, le sang de millions de Musulmans massacrés, des hommes, des femmes et des enfants, implore le Ciel. Car en effet, l'Eglise – et sûrement le Temple – ne sont pas autorisés à se taire. Malheureusement pourtant, près d'un siècle plus tard, silencieux ils demeurent.

 


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