Procès kafkaïen pour parents exciseurs
par Julie Dep
lundi 4 juin 2012
"Historique" parce que pour la première fois assorti de prison ferme, "exemplaire" espérons-le, le procès d'un couple d'origine guinéenne n'ayant fait qu'obéir aux préceptes de sa religion / tradition en mutilant ses quatre filles frappe d'un coup salutaire le milieu timoré des juges confrontés depuis trois décennies aux tentatives d'implantation de diktats misogynes.
Mais l'ex-marabout et sa moitié, respectivement condamnés par le tribunal de la Nièvre à 5 et 4 ans de prison (dont l'essentiel avec sursis, le reste aménagé) essuient les plâtres de ce réveil en tombant des nues. Comme eux, en France, des dizaines de milliers de parents attentifs chassent impunément l'impureté du corps de leur progéniture femelle, pour le réduire comme au pays à sa seule fonction acceptable : celle de réceptacle reproducteur. Pourquoi la sanction tombe-t-elle sur un brave couple qui n'a fait ni plus ni moins ?
Les jeunes filles, souvent, apprendraient leur mutilation grâce au récent battage suscité par l'importance numérique du scandale. Celles du marabout, dont la plainte est à l'origine du procès, ont paraît-il couvert de hurlements désespérés l'énoncé du verdict, démontrant une fois de plus que si la fermeté s'impose, elle paraît arbitraire, et mettra encore longtemps à se faire accepter par des populations brusquement introduites, sans préparation ni connaissance des mœurs indigènes (les nôtres). Encore faudra-t-il que les associations antiracistes n'entravent pas cette progression au nom des droits de l'homme avec un petit h.