Profanations d’Hénin-Beaumont : rappel des fausses accusation du début
par Catherine Segurane
mardi 12 octobre 2010
Les dégradations du temple protestant d’Hénin-Beaumont au début du mois d’août (suivies peu après de profanations au cimetière de la ville), commencèrent par donner lieu à des accusations gratuites pointant le racisme et la xénophobie. L’arrestation de l’auteur principal fit cesser les grandes tirades sur ces thématiques. L’affaire dès lors fut présentée comme psychiatrique. Le récent procès de l’auteur constate son irresponsabilité pénale, souligne sa « phobie des croix » et trahit sa probable appartenance à la religion musulmane, puisque le jugement lui interdit de s’approcher de tous les lieux de cultes sauf ceux de cette dernière religion.
Tout commença au temple protestant d’Hénin-Beaumont : deux individus s’y introduisent, volent des papiers, mettent le feu à une poubelle et tracent des croix gammées.
Le Parti Socialiste, par le moyen d’un communiqué de Pierre Ferrari, fit tout de suite très fort, condamnant le racisme et la xénophobie, réclama une justice sans complaisance, traita de pyromanes Marine Le Pen et même le Président de la République. Il en profita même pour dénigrer la France en tant que telle, se référant aux "heures les plus honteuses du passé français.".
Le Modem réclama lui aussi que la justice passe et soit ferme, mais il fut plus prudent, laissant ouvertes les deux possibilités : acte raciste ou acte de délinquance.
Quelques jours après, le 9 août, toujours à Hénin-Beaumont, le cimetière municipal était vandalisé, avec un acharnement particulier sur les tombes et chapelles chrétiennes et sur les croix.
Brice Hortefeux,dans un communiqué, exprime sa "grande émotion" et sa "profonde tristesse", parle d’ "actes indignes". Il assure que "les coupables ne resteront pas impunis" et entonne les grands mots : "Toute profanation est une insulte non seulement aux défunts mais aussi à la France et à la civilisation".
Peu après, l’arrestation de deux suspects produit un changement de ton. La musique passe en mode mineur. L’un des deux suspects disparait des commentaires, son rôle étant jugé secondaire. Pour l’auteur principal, on insiste sur son passé psychiatrique.
Le jugement qui vient d’intervenir conclut à l’irresponsabilité pénale de l’auteur principal à la suite d’un rapport d’expert psychiatre qui souligne « des troubles psychiatriques ayant aboli le discernement ». Le jeune homme souffre de schizophrénie depuis de nombreuses années. Il a été interné à trois reprises et il supporte mal les traitements.
Pour expliquer qu’il ait choisi des cibles chrétiennes, l’expert évoque une" phobie des croix".
Le jeune homme se voit interdire de pénétrer dans des lieux de culte et des cimetières autres que musulmans,et interdire de port d’armes. il devra dédommager les parties civiles à hauteur de 2 600 E au total.
Incarcéré depuis son interpellation, il a été remis en liberté.
On ne parle plus de l’auteur secondaire. On espère qu’il n’y a pas épidémie de "troubles psychiatriques ayant aboli le discernement".
On aimerait que les personnes et groupes (y compris la France dans son ensemble comme nous l’avons vu) qui ont été la cible d’accusations gratuites avant l’élucidation de l’affaire reçoivent maintenant quelques excuses.
On aimerait aussi que le Parti Socialiste et les associations spécialisées dans l’indignation sélective cessent un peu leurs accusations gratuites. Mais on n’en prend pas le chemin, puisque le Maire de Strasbourg Roland Ries vient de dénoncer une supposée série d’actes racistes et antisémites sans plus d’éléments probants qu’à Hénin-Beaumont.