Pulsions sexuelles et pouvoir

par C BARRATIER
lundi 23 mai 2011

Un homme de pouvoir qui faisait une quasi unanimité vient de tomber là où il est rare qu’il en tombe, voilà une bonne nouvelle, même si pour lui, sa famille, et pour la femme qui l’accuse, et pour les siens, un cauchemar qui n’est pas prêt de finir a commencé.

La mise en examen de l’ex directeur du FMI ouvre un débat international sur le sujet, les USA ressortent en pointe pour le respect de la femme et en deviennent plus sympathiques. Même si cette affaire tombe à pic pour parler d’autre chose que du naufrage financier de ce grand pays.

On entend bien peu les pays à gouvernance musulmane, ou le Vatican, ou Israël sur ce sujet. On entend un peu plus la FRANCE et c’est une bonne nouvelle..

La pulsion sexuelle entre deux êtres humains est naturelle. La plupart des hommes « draguent » comme la plupart des femmes le font. Les femmes, dans nos pays libérés des tabous religieux, prennent d’ailleurs de plus en plus l’initiative, ce qui est bien.

Cela peut se produire au travail, on n’a plus besoin d’aller au bal pour se connaître et se désirer.

Au travail comme dans les institutions politiques le pouvoir est celui des hommes : ils sont le plus souvent les chefs. Comme tels ils se sentent souvent autorisés à « draguer » avec insistance, et les femmes dont la carrière dépend de leurs chefs hiérarchiques, dans les bureaux, sont parfois harcelées. Parfois aussi, ce sont elles qui « draguent » pour en tirer profit. La « drague » dans les deux cas est alors une prise personnelle d’intérêt, - l’assouvissement d’un désir ou les bénéfices pour une carrière. La prise personnelle d’intérêt est totalement interdite dans la fonction publique française et réprimée très sévèrement. On peut donner un coup d'oeil à la new " Elus prises personnelles d'intérêt et les articles afférents"

http://chessy2008.free.fr/news/news.php?id=105

Des fonctionnaires sont particulièrement exposés : Professeurs admiré(e)s par leurs étudiant(e)s, militaires galonnés. Il y a quelques exceptions mais dans l’ensemble ils savent ne pas mélanger leur fonction et leur relation personnelle. Ils savent garder la distance.

La prise personnelle d’intérêt sexuel est par contre très répandue dans le secteur politico économique, et il est classique que des cohortes de femmes soient proposées gratuitement aux gens à qui on veut faire plaisir pour obtenir un marché, une décision politique, les suites d’hôtels de luxe étant les hauts lieux de ces réjouissances qui restent secrètes pour le grand public, mais que personne n’ignore. A l’assaut d’un « marché », on a tout intérêt à savoir par quel bout on peut le plus facilement prendre le négociateur politique et commercial dont on attend quelque chose.

Il ne doit pas être facile pour les personnels féminins affectés aux suites de grand luxe d’apporter le petit déjeuner, ou le champagne tard le soir. Un client de l’hôtel devrait parfaitement savoir se maîtriser, l’idéal étant qu’il soit accompagné tout simplement de son épouse…mais celle-ci a ses propres activités….et aussi peut être ses propres besoins d’évasion….

Il y a probablement dans ces réflexions une explication au fait que les Ministres ou Chefs d’Etats qui disposent d’un logement avec du personnel à leur service dans les ambassades de leur pays préfèrent souvent les suites d’Hôtel avec le surcoût de l’hébergement payé deux fois par le contribuable.

Dans l’affaire de l’ex directeur du FMI, s’il y a eu violence, nous sommes devant une anomalie de fonctionnement du système politico économico sexuel dont nous parlons. L’accès confidentiel aux call girls plus que consentantes, zélées, ne laisse pas de place à des comportements violents, sauf si bien sûr le client de la suite est drogué, ne se maîtrise plus. Dans des histoires célèbres d’espionnage, les femmes jouent souvent des rôles décisifs devant des hommes qui ne « font pas le poids ». Mais l'exercice du pouvoir poussé à l'extrême est en lui même une dangereuse drogue.

Pour confier à un dirigeant une tâche exposée, pouvant avoir un retentissement sur toute la population d’un pays, il faudrait tenir compte en premier ou second lieu de la maîtrise du candidat en matière de contrôle de ses pulsions sexuelles. Le monde est certainement plutôt mal gouverné actuellement, et le cas DSK pourrait bien être l’arbre qui cache la forêt.

Il va falloir approfondir le sujet, que les médias s’en mêlent encore, que des films sortent, que les femmes profitent de cet événement pour obtenir des avancées vers plus d'égalité, la tâche est immense, la culture monothéiste reste prégnante en Orient et en Occident, et la Chine ou l'Inde, avec d'autres cultures sont loin d'être en avance. Les USA deviennent le guide, malgré la puissance des évangélistes. Bien.


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