Quand Psychanalyse et Management font bon ménage : Gare au burnout !!!

par exosphene
samedi 9 mai 2015

 Récemment une société savante psychanalytique, a donné un avertissement à un de ses membres, suite à une plainte, consécutive à un licenciement motivé par la prestation du dit "psychothérapeute".

 

Le motif, de cet avertissement fait état du manque de clarté de ce psychothérapeute lors de sa présentation.

Il est intervenu auprès d’une très grande entreprise, car il possède aussi une société de consultant en management.

Son intervention consistait à réaliser un audit, dans un laboratoire d’analyses médicales en proie de graves dysfonctionnements managériaux, qui ont abouti à un burnout d'un membre de l'équipe.

Cette intervention a été initiée à la demande du personnel auprès de la nouvelle Direction, pour permettre de clarifier une situation, résultant d’un management historique « peu commun », qui a laissé de profonds traumatismes sur les membres du personnel.

La nouvelle Direction, a donc recruté ce consultant externe à l’entreprise pour auditer toutes les personnes de l’équipe.


 

Il s’est présenté avec une double casquette : Consultant en organisation et psychanalyste.

Dès lors que celui-ci, se présente sous le titre de psychanalyste, il va de soi, pour tout le personnel du laboratoire d’analyses médicales, que ces entretiens seront couverts par la confidentialité médicale.

A partir du moment où les témoignages deviennent nominatifs, cette confidentialité s’impose.

Close que toutes personnes, exerçant dans un domaine relevant du champ d’application du code de la santé publique, se doit de connaître et de respecter.

D’ailleurs, avant de commencer les entretiens, ce consultant a tenu ces propos lorsqu’il s’est présenté : « En cas de présomption d’utilisation détournée de mon travail, j’arrêterai ma mission ».

Cela apportait un gage de confiance pour une libre expression du vécu de chacun durant les interviews.

La communication des copies des interviews à chaque membre de l’équipe avait un objectif : Valider la fidélité de la prise de note, par une relecture.

Les prises de notes étant nominatives, celles-ci, de fait, ne devaient en aucun cas, être transmises à la Direction.

Par la tenue de ses propos, de son statut, et suite à son engagement, il apparaissait que son travail ne pouvait alors se borner à réaliser des auditions, sans qu’une synthèse de restitution soit réalisée, respectant ainsi l’aspect confidentiel des témoignages afin de protéger les personnes, et garantir l’indépendance de sa prestation auprès de son commanditaire.

Il s’était d’ailleurs engagé à en faire une restitution devant toute l’équipe du laboratoire.

Le positionnement de ce consultant lors de la conduite des auditions à l’encontre de certain membre de l’équipe, n'a pas témoigné pas de son impartialité.

Certaines personnes sont sorties en pleurs ou très en colère lors ces interviews, qui ont pris une tournure d’audition à charge.

Au terme de ces interviews ce consultant a disparu, sans réaliser aucune restitution contrairement à son engagement de départ.

Lors d’une réunion, le personnel du laboratoire demande la synthèse du travail de ce consultant.

Il apprend de la bouche de la Direction, que ce consultant n’a communiqué aucun document de synthèse des auditions, les seuls documents qui ont été transmis sont les témoignages nominatifs.

A la suite de cette prestation, la direction entreprend, armée des témoignages de chacun, et d’après ces termes « La reconquête du laboratoire » en prenant des mesures managériales pour le moins surprenantes.

Les conséquences vont être terribles pour le personnel, en l'espace de deux ans,sur un effectif moyen de 13 personnes, 3 nouveaux burnout, deux mutations, un licenciement, deux démissions, quatre référents de poste partis, une équipe complètement désorientée et une perte de compétences considérables.

La vue du bilan laisse facilement imaginer les méthodes utilisées, et l’état dans lequel se retrouvent ceux qui y sont encore.

 

Fait tout à fait étonnant, bien qu'informées de la situation, il n'y aura eu après deux années, aucune réactivité concrète des Institutions Représentatives du Personnel, ni de l'Inspection du Travail, pourtant sollicitées.

Pour un laboratoire accrédité COFRAC qui travaille sur un sujet hautement sensible et dont la spécialisation est longue à acquérir du fait de sa spécificité, c’est une purge qui met directement en danger sa pérennité. Quand une Direction en arrive à prendre de telles dispositions c'est que ...............................................

Mais ce n'est pas l'objet de cet article.

 

Ces faits traduisent bien, le climat d'aléa moralité régnant sur certains secteurs économiques et industriels, qui peuvent tout se permettre, et encore plus lorsque l'état est actionnaire majoritaire.

 

Ce qui interpelle dans ces faits, est la position prise par cette société savante psychanalytique et qui soulève quelques questions d'éthiques. (Un petit avertissement devant la gravité des conséquences, oups !!!)

 

Est-il acceptable pour une société savante, de se cantonner à une position aussi légère, vis-à-vis d’un de ses membres, qui permet à une Direction de s’octroyer tous les droits pour collecter des données, grâce à son intervention où, il abuse de son positionnement et de sa double casquette, de psychanalyste pour extirper des informations sous couvert de confidentialité médicale, et de consultant en organisation pour justifier le fait qu'il a retransmis ces informations à son commanditaire.

Est-il acceptable, pour une société savante de fermer les yeux sur l’impact de telles pratiques, qui ont mis directement des personnes en danger tant sur le plan professionnel que sur le plan santé ?

Est-il acceptable pour une société savante, de laisser faire ce redoutable mélange des genres, où l’intérêt économique conditionne une pratique subversive de sa profession ?

Est-on dans un esprit de psychothérapeute tout le temps où juste aux heures de consultation ?

La confusion des genres est-elle une pratique courante au sein des sociétés savantes psychanalytiques ?

L’histoire de l’avènement de la psychologie et de la psychanalyse dans notre société contemporaine, manifeste de contributions peu avouables et très largement passées sous silence, et ignorées du grand public.

Certain noms de ces scientifiques (psychothérapeutes) résonnent comme le glas, et entache cette profession. Leurs contributions à l’élaboration d’un document comme le KUBARK par exemple, en dit long sur l’intégrité des contributeurs et, l’ambiguïté d’application d’une forme de déontologie, qui n’existe que par des justifications légales, faites sur mesure, pour dédouaner les contributeurs d’une faute morale.

Comme d’habitude la rédaction du code de déontologie ne se fait que lorsque le pire est arrivé.

Il est tout de même dommageable que les garants de ce code, ne soient pas en mesure de prévenir, et d’identifier la dangerosité de telles dérives, en sanctionnant en conséquences. 

Cette cécité conciliante a pour effet de cautionner de telles dérives.

Dérives qui contribuent à leurs tours, à ce climat d’aléa moralité, source de directives permettant aux entreprises de pouvoir évoluer en toute impunité.

Elles peuvent ainsi imposer leurs impératifs économiques au travers du management d'entreprise, dont l'unique logique est bien connue.

Question : Faut il considéré au même titre que le chômage, le burnout, comme étant partie intégrante dans la longue liste des dommages collatéraux des politiques d'entreprises ?

Si oui, pourquoi cette maladie n'est elle pas reconnue comme maladie professionnelle.

(Suis je bète, si c'était le cas, les entreprises devraient payer à la place de la caisse d'assurance maladie, ce qui les obligeraient à mettre en oeuvre des politiques d'entreprises plus humaines, actuellement, économiquement ça ne serait pas acceptable.

(Quoique, rentable, est une autre question. Question qui électorallement parlant, n'est sociallement pas envisagée pour être inscrite à l'ordre du jour).

Comme vous l'aurez peut être compris, je travaille dans ce laboratoire, enfin devrais je dire, je travaillais jusqu'à ce jour, où à mon tour, le burnout est venu frapper à ma porte.

Enfin devrais je plutôt dire qu'il est entré sans y être invité, et ça fait beaucoup de dégâts, à tous les niveaux, c'est un viol de personnalité.

Alors le petit coup de règle sur les doigts, par ce "jugement" est tout simplement injurieux pour les victimes de telles pratiques.

 

Ces sociétés savantes, exonérant ces "pseudo-psychothérapeutes" de toutes responsabilités, ne seraient- elles pas juste, l'expression "d'institutions scientifiques" jouant de la déférence qu'elles imposent, pour ne pas décliner leurs responsabilités dans notre vie quotidienne.

 

Quels rôles, leurs contributions actives, au développement de "l'ingénierie sociale", ont elles réellement si ce n'est d'être dédiées au maintient et à l'avènement d'un pouvoir par un conditionnement maîtrisé.

 

Le terme "Ingénierie sociale", est une formulation distinguée pour nommer, "l'introduction de la psychologie et son impact aux travers des outils de pouvoir" dont les utilisations subversives, se résument très simplement.

Induire volontairement des "maladies", pour pouvoir par la suite "les soigner", avec le bon médicament (bien sur, celui du pouvoir en place). Le but étant non pas de guérir mais de soigner, en rendant dépendant au médicament.

(Les psychologues du monde du travail, ne dépendent du ministère de la santé mais de la recherche : C'est pratique, ce ne sont pas des professionnels de santé, mais des acteurs de santé. Appréciez la nuance, et imaginez la projection de la liberté d'action que peut leur laisser le champ d'application de la vie d'entreprise sans garde-fou déontologique et sous pression économique)

 

Nous vivons dans ce monde merveilleux de la psychologie à tous les étages, où les psychologues du travail oeuvrent pour destabiliser les personnels d'entreprises au travers du management, et où les psychothérapeutes, récupèrent les "burnoutés", pour leur faire croire que la maladie, vient uniquement d'eux. (Vous savez le monde change, il faut savoir s'adapter : Ben voyons)

 

Tous les psychothérapeutes ne font pas une utilisation subversive de leurs techniques, mais lorsque je vois la position d'une société savante devant de tels faits, je me dis qu'il y a quand même matière à se poser des questions, non ?

 

Exosphene


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