Que les volontaires lèvent le doigt
par gruni
jeudi 9 juillet 2009
La loi du 12 juillet 1880 pour des raisons antireligieuses avait aboli le repos dominical, en fait parce qu’il était légitime pour les hautes sphères que ce soit le patron et non le curé qui décide le jour de repos hebdomadaire.
La loi du 13 juillet 1906 impose à nouveau le dimanche comme jour de repos dans la semaine. Mais déjà à cette époque les travailleurs agricoles et les employés de maison ne bénéficiaient pas de cet avantage
Aujourd’hui les relations entre l’État et l’Église sont apaisées, il n’ y a plus de prétextes idéologiques, mais plutôt un clientélisme en faveur surtout des grandes surfaces.
En 1906 Ferdinant Sarrien, président du conseil de la troisième République, suite à une catastrophe minière, due à un coup de grisou, qui provoqua la mort de 1099 mineurs dans le nord à Courrières, institua le repos du dimanche. Cela pour calmer le courroux des travailleurs, et en homme avisé qu’il était pour préparer l’opinion publique aux législatives.
En 2007 le travail du dimanche est une promesse électorale du candidat Sarkozy dans la droite ligne du travailler plus pour gagner plus. Ce qui n’ était qu’un projet il y a deux ans et demi devient une réalité, alors souvenons-nous qu’au moment ou Nicolas Sarkozy prononçait ces paroles le chômage était en diminution dans notre pays depuis plusieurs mois, et de façon constante ; c’était donc bien une idée libérale que le gouvernement essaye de maquiller maintenant en une solution créatrice d’ emplois. D’ ailleurs rien ne prouve qu’économiquement les résultats soient probants.
L’institut supérieur du travail annonce que 3 408 798 Français travaillent le dimanche régulièrement et que si on ajoute ceux qui sont employés occasionnellement, ils sont 7 447 376 salariés et non salariés confondus.
Donc beaucoup de gens sont déjà occupés ce jour là, et si certains y trouvent leur compte tant mieux pour eux, mais d’ autres comme les employés de la restauration ont le même salaire qu’un jour ouvrable.
N’ aurait-il pas été judicieux de la part de ce gouvernement, à l’occasion de la baisse de la TVA à 5,5 de cette profession d’imposer au moins une meilleure rémunération des heures travaillées le dimanche, au lieu de ne demander aucune contre partie et de laisser le restaurateur se mettre dans la poche, s’il le souhaite, la différence.
Malheureusement il est prévisible que cette nouvelle loi n’apporte rien d’autres que de la précarité supplémentaire avec la création d’ encore plus de petits boulots, de CDD, ou de CDI de 15 heures, belle perspective n’ est-ce pas.
Mais surtout ce qui est le plus révoltant c’est d’annoncer que le travail du dimanche se fera sur la base du volontariat.
Surtout ne pas mettre tous les employeurs dans le même sac, mais à qui fera-t-on croire qu’un recruteur ne tiendra pas compte de la volonté ou non du postulant à venir le dimanche.
Est-il réellement sérieux de penser qu’un employé ne subira pas de pressions s’il refuse d’être présent ce jour-là ?
En tous cas le travail du dimanche doit être un choix voulu et assumé, car probablement au détriment de la qualité de vie.