Redon : l’outrecuidance d’un journaliste

par Yann
mardi 7 novembre 2006

Le sujet est chaud, et très médiatisé. A Redon, la mère de David vient d’avouer s’être débarrassée du corps de son fils dans un étang non loin de son domicile. Les journalistes, nombreux, se pressent depuis plusieurs jours pour recueillir divers témoignages. Les questions fusent, et certaines surprennent par leur arrogance.

Dans le journal télévisé de France 2, hier soir, il y avait une interview de la maman du petit David. A une question que posait un journaliste, pour savoir si elle était soupçonnée par les enquêteurs d’avoir tué son fils, elle répondit qu’elle n’aurait jamais pu faire ça. A ce moment-là, le journaliste crut bon de poser la question : "Pourquoi ?".


Donc, en résumé, la question est : "Pourquoi n’auriez-vous pas pu tuer votre fils ?"
Aline Lelièvre, la maman, s’est ensuite perdue dans une explication confuse tournant autour de l’amour porté à son fils...
Il semble aujourd’hui que la culpabilité de cette mère soit sérieusement envisagée, du coup, cette question semble peut-être un peu plus légitime, mais au moment où elle a été posée, le journaliste n’avait pas d’information sur une éventuelle culpabilité de la mère.
On peut clairement se demander où est la limite à ne pas franchir. Est-ce qu’une question de cette nature a vocation à déstabiliser un sujet qui est déjà boitillant ? Du coup, ne serait-ce pas plus "normal" que cette question reste dans le cadre d’un interrogatoire, plutôt que dans celui d’une interview ? Est-ce vraiment de l’information que l’on apporte aux téléspectateurs en demandant à cette jeune fille pourquoi elle n’aurait pas pu tuer son fils, alors que la réponse d’une mère à ce genre de questions est évidente pour tous ? Ou alors, est-ce que le fait de livrer une jeune fille de dix-neuf ans en pâture aux journalistes permet aux policiers de conserver une pression latente sur elle pour pouvoir mieux l’interroger ensuite ?
Je ne connais pas la réponse. En revanche, dans une situation similaire, je suis persuadé que la plupart d’entre nous auraient mal réagi.
Messieurs les journalistes, ne transformez pas les protagonistes des faits divers en bêtes de foire, le sujet est trop sérieux pour ça.


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