Révolte des Gilets jaunes : Le syndicat de police Alliance demande « le renfort de l’armée pour garder les lieux institutionnels »
par Darth Walker
dimanche 2 décembre 2018
Après le 17 novembre et le 24 novembre, le 1er décembre était la troisième journée de manifestation des Gilets jaunes sur les Champs-Élysées à Paris. Marquée par un degré de violence inédit et des scènes de guérilla, elle fait présager le pire pour les prochains rassemblements, qui semblent inévitables, dans la capitale.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, invité de BFM TV ce samedi soir, a assuré que "tous les moyens de la police, de la gendarmerie et de la sécurité civile étaient mobilisés aujourd'hui".
Un véritable aveu d'impuissance selon Jonathan Sturel, qui a commenté la séquence sur Facebook :
Il faut dire que les forces de l'ordre ont semblé dépassées par les événements ce samedi. Ainsi, aux environs de Trocadéro, un groupe de policiers a été ciblé par des casseurs, en marge de la manifestation des gilets jaunes. Face à une masse importante, ils ont été contraints de reculer.
Fatigués, moralement et physiquement, les policiers seront-ils encore en mesure de protéger l'Élysée et les autres lieux de pouvoir lors d'une prochaine manifestation samedi prochain ?
Ce samedi soir, le syndicat de la police nationale, Alliance PN, a dénoncé une situation insurrectionnelle et l'insuffisance des paroles du ministre de l'Intérieur.
Le syndicat a formulé sur Twitter deux demandes fortes :
1. l'instauration de l'état d'urgence
2. le renfort de l'armée pour garder les lieux institutionnels.
A ce propos, le journaliste Jean-Dominique Merchet a révélé qu'un grand chef militaire s’inquiétait (en privé) de la tentation de certains politiques d’engager l’armée dans cette crise.
Quant à Castaner, il a déclaré sur BFM TV n'avoir aucun tabou vis-à-vis de l'instauration de l'état d'urgence.
L'autre option serait que les policiers tournent le dos au pouvoir et rejoignent les Gilets jaunes. Est-elle absolument irréaliste ? Interrogé sur TV Libertés, le commandant de police Laurent Cassiau-Haurie a déclaré à ce sujet :
"Sur le plan humain, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de policiers qui sont derrière les Gilets jaunes, qui soutiennent les Gilets jaunes. Pour l'instant, ça ne se voit pas trop, heureusement, parce qu'on est le dernier rempart. J'ai l'impression qu'il ne reste plus que la police, les pompiers, un peu l'armée... Si ça fait tomber les casques et que la police dépose les armes, attention, très, très gros danger. Qui peut prédire l'avenir actuellement ? On est dans une période très difficile, très dangereuse. Je ne suis pas devin, je ne peux pas vous dire si la police va rejoindre les Gilets jaunes à un moment ou à un autre."
Lundi dernier, l'éditocrate Jean-Michel Aphatie s'inquiétait de voir des policiers sympathiser avec des Gilets jaunes. On comprend sa crainte.
Si la connexion s'opérait entre les deux, cela signerait la fin du régime macronien et un saut dans l'inconnu.
Le 25 janvier 2017, dans L'Opinion, Gérald Darmanin prédisait déjà le pire (avant de retourner sa veste, comme il est de coutume dans le monde politique) :
"Loin d’être le remède d’un pays malade, il [M. Macron] sera au contraire son poison définitif. Son élection, ce qu’au diable ne plaise, précipiterait la France dans l’instabilité institutionnelle et conduira à l’éclatement de notre vie politique."