Sauvons les garçons
par jcbouthemy
samedi 14 novembre 2009
C’est le titre d’un livre de Jean Louis Auduc qui doit sortir sous peu.
Mon intention n’est pas de commenter un livre que je n’ai pas lu mais de faire partager, en tant que père d’un garçon collégien et d’une fille lycéenne, mon étonnement quant à la perception que les élèves peuvent avoir de l’enseignement qui leur est apporté.
Le seul fait de savoir que 70% des filles réussiraient au bac contre 60% pour les garçons interpellent sur les raisons d’une telle disparité surtout lorsque l’on sait que les garçons sont davantage orientés vers les bac technologiques et professionnels. N’est ce pas une forme de sexisme ?
Ma première interrogation sur le modèle d’enseignement proposé aux jeunes a été déclenchée lorsque j’ai entendu le terme d’intello proféré comme une insulte. Synonyme d’autiste où débile profond…
Et que mon garçon me répondait que si il avait de trop bonnes notes, il serait mis à l’écart des garçons de sa classe. Dans le même temps, son cousin s’en sortait en prenant la tête de la contestation dans sa classe, quitte à se ramasser la pire note de conduite.
L’école demeure toujours cet espace clos où le monde non enseignant n’est admis qu’à petites doses et lorsqu’on évoque cette perception de la réussite par les élèves, les profs ne savent que répondre que cela évolue avec l’age et l’avancement dans la scolarité sans apparemment s’interroger sur les raisons d’un tel phénomène…
Autant reconnaitre que l’élimination des plus récalcitrants diminue la tension.
Quelle profession accepterait d’être ainsi dénigrée par sa propre clientèle sans se remettre en question ?
Je ne m’étendrai pas sur le retour à la séparation garçons-filles préconisée par certains.
Sur la question de la mixité peut-être qu’une parité réelle dans le corps enseignant apporterait un autre climat dans l’enseignement…Les femmes n’auraient-elles pas tendance à privilégier la réussite de celles qui leur ressemblent, qui adoptent leur propre valeur alors que les garçons ne trouvent pas au collège ou au lycée un adulte auquel ils pourraient s’identifier…
Mais surtout tant qu’il existe des travaux dégradants, des travaux mal rémunérés, des travaux pénibles physiquement, tels que ceux que l’on rencontre dans le BTP, dans l’agriculture ou la pêche, dans certaines industries, il est évident que ceux qui peuvent y échapper optent pour d’autres emplois…Tandis que ceux qui ont été éjectés du système scolaire sans aucune formation…après plusieurs années de galère…ils finiront par s’y résoudre.
Sachant que le recours à l’immigration n’est pas suffisant pour pourvoir à tous ces emplois, l’éducation nationale y participe à sa façon…
C’est l’une des explications que j’avance…
Quitte à être démenti.
jcbouthemy