Scandale : la série Inspecteur Barnaby raciste ?
par hommelibre
lundi 28 mars 2011
Et pif ! Et paf ! Le loup est sorti du bois. Il se nomme Brian True-May. Il est créateur de la série à succès Inspecteur Barnaby. Tapons sur le loup pendant qu’il y est encore. Car, limogé, il ne présidera plus aux destinées. Il vient de mettre le doigt sur une particularité de la série que depuis 14 ans de diffusion personne n’avait remarqué : il n’y a pas de gens de couleur ou d’origine autre que anglais blanc.
Il affirme que c’est un choix :
« ... si des blancs, des asiatiques ou des pakistanais étaient présent dans la série, « ça ne serait plus le village anglais typique. Ça ne fonctionnerait plus. On serait alors, non pas à Causton, mais à Slough. » True-May évoque là une ville britannique à forte mixité. « Et ironiquement, à Slough, vous ne verrez pas de blancs ! Nous sommes le dernier bastion de l'Angleterre traditionnelle, et je tiens à ce que cela continue comme ça ! » Et d'ajouter que « je produis une série qui fonctionne bien avec un certain type de public. Avoir d'autres ethnies serait hors de propos. »
Et l’auteur de l’article - Alain Carrazé - d’ajouter, alors que le score du Front National fait peur aux autres partis en France :
« ... une série doit-elle flatter consciemment des idées rétrogrades et conservatrices ? Doit-elle en faire un argument de vente ? Non, bien sûr. Et pourtant, qui l'avait remarqué jusqu'alors ? C'est sans doute là aussi qu'est le vrai problème : quand une telle situation passe inaperçue, cela en dit long sur la capacité d'acceptation du public pour une situation somme toute aberrante et grossièrement raciste. »
Cela signifie qu’il ne serait plus possible de créer une oeuvre de fiction comme on l’entend ? La police de la pensée va aussi surveiller les créateurs, écrivains, peintres, chanteurs, pour les contraindre à mettre dans leurs oeuvres le pourcentage d’exotisme indispensable pour être bien-pensant ? Et ne pas en inclure serait du racisme ? C’est comme le péché par omission...
L’affaire fait scandale en France et en Angleterre. France 3 s’est fendue d’un communiqué qui n’assume rien et défend à peine la série. Bien. Que dire alors d’une série américaine comme The Jeffersons qui ne présentait que des noirs à l’écran ? Racisme ? Et que penser des séries asiatiques sans aucun personnage occidental ? Allons plus loin : un auteur qui veut écrire une saga devra intégrer un quota de personnes d’origine africaines, asiatiques, sud-américaines. Même si son histoire veut décrire une réalité spécifique européenne blanche.
En poussant jusqu’à l’absurde, il faudra revoir tous les documents culturels. Par exemple un film sur une ethnie particulière en Afrique devra intégrer un pourcentage de personnes blanches ou jaunes, parce qu’il y a forcément un pourcentage d’occidentaux ou d’asiatiques en Afrique. Un documentaire sur les Peuls montrera au moins un européen vivant en Afrique de l’ouest.
L’accusation générale de racisme est lamentable et diffamatoire. Il y a aux Etats-Unis de nombreux films et séries avec des personnes noires de peau, et il y a quand-même du racisme. Les africains regardent des séries avec des blancs, et il pratiquent quand-même le racisme.
La liberté de création n’a rien à voir avec le racisme. Cette accusation devient ridicule à force d’être lancée pour tout et n’importe quoi. Et entre ceux qui n’oseront plus rien dire et ceux qui vont péter un plomb avec ce harcèlement moral, il ne faut pas s’étonner que la droite nationale progresse partout en Europe. Le soviétisme gagne du terrain, la démocratie est minée. Et à force de crier au loup, il va venir, le loup.
La gauche genre SOS-Racisme étouffe la liberté, et en appelle constamment au juridique. Il n’y a plus aucun débat libre ni aucune pédagogie du vivre ensemble. Le rouleau compresseur puritain avance.
En réalité, à force de tant de contraintes, les sociétés vont imploser et se déstructurer. Et c’est déjà en route. On a vu ce qui s’est produit pendant l’époque du puritanisme au 19e siècle : les dictatures se sont préparées, le nationalisme s’est exacerbé, le racisme s’est constitué en théorie. On recommence. Les mêmes causes ayant les mêmes effets, nous savons ce qui nous attend.
Ce genre d’anti-racisme qui s’étale sous la plume de ce journaliste, et tout ce qui va avec, creuse la tombe de la liberté et de la démocratie.
Il ne faudra pas l’oublier quand viendra l’heure de rendre des comptes.
En attendant, et pour tenter de recadrer un peu, le racisme, selon le dictionnaire Larousse, c’est :
- Idéologie fondée sur la croyance qu'il existe une hiérarchie entre les groupes humains, les « races » ; comportement inspiré par cette idéologie.
- Attitude d'hostilité systématique à l'égard d'une catégorie déterminée de personnes : Racisme antijeunes.
Dans la série Inspecteur Barnaby, où y a-t-il l’expression d’une hiérarchie ou une idéologie tendant à montrer qu’un groupe est supérieur à un autre ? Nulle part. De même y a-t-il une hostilité systématique à l’égard d’une catégorie ? Non. Une hostilité est quelque chose de précis. Ne pas parler d’une catégorie, ne pas la représenter parce que l’on veut donner à sa fiction une spécificité ne peut être assimilé à du racisme ou à une hostilité.
De tous temps le racisme s’est exprimé au travers de théorie écrites, de discours, d’attitudes, de violence physique et de pogroms. De même l’antisémitisme s’est toujours exprimé clairement. On ne peut taxer une personne de raciste ou d’antisémite s’il n’y a pas des propos précis visant un groupe humain.
Le délire des anti-racistes professionnels va loin : l’an dernier c’est Barbie, « the Barbie » qu’il attaquaient. Enfin la Barbie blanche. A lire ici.
L’imbécilité humaine croît à mesure que le courage de penser par soi-même décroît.