Sécurité : à Marseille tout va très bien
par Taverne
mercredi 30 novembre 2011
Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant affirmait sans rire mardi sur RTL que "le climat de sécurité s’améliorait" à Marseille, où "les habitants ne cessent de dire leur satisfaction" . Et c’est sous les hourras que notre ministre…Etc. Mais de qui se moque-t-on ! Selon ce ministre, "à Marseille et de façon globale – il suffit d’interroger les élus et les habitants de Marseille -, les choses depuis quelques mois s’améliorent. Le climat de sécurité revient en ville et les habitants ne cessent de dire leur satisfaction".
Je prétends qu’à Marseille le climat de sécurité s’améliore. C’est le sentiment qu’éprouvent les gens" .
« De façon globale » ? Non, de façon globale comme de façon particulière, c’est Chicago ! « C’est le sentiment qu’éprouvent les gens » mais où est l’étude qui le démontre ? Ah oui, c’est vrai qu’il s’y rend tellement souvent maintenant à Marseille qu’il finit par connaître tout le monde.
A Marseille, si on tire sous vos fenêtre à la Kalachikov : ne prenez pas peur, ce n’est qu’un « sentiment » d’insécurité que vous ressentez. Juste un sentiment. Vu ? Allez circulez y’a rien à voir !
Pourtant, Ce n’est pas le son de cloche que l’on entend chez Terra nova, cette fondation proche du Parti socialiste, qui a présenté le même jour un rapport sévère intitulé « L’imposture, dix années de politique de sécurité de Nicolas Sarkozy » dont Robert Badinter a signé la préface. Deux magistrats et un avocat y démontent complètement la politique de prétendue sécurité du chef de l’Etat (lire ici l’analyse de Badinter).
Le responsable de la Sécurité au sein du Shadow cabinet » précise sa pensée : « La notion de Bassin de Délinquance (zones qui présentent une physionomie particulière des crimes et délits commis et des modes opératoires de leurs auteurs) doit désormais systématiquement être prise en compte pour la répartition des forces de l’ordre. De même il faut relancer et accentuer le rôle des Groupes d’Intervention Régionaux (GIR) en mixant leur commandement entre forces de police et de gendarmerie« .
Il déclinait déjà en août 2011 un plan d’actions à cinq leviers :
1/ Créer des Groupes Locaux du Traitement de la Délinquance (GLTD) sous l’autorité des parquets, constitué d’un représentant des services de police ou de gendarmerie, d’un élu de la collectivité locale concernée et, en fonction des sujets traités, des autres partenaires de l’action judiciaire (Education nationale, bailleurs institutionnels), ainsi que des autres services répressifs (services fiscaux départementaux, administration des douanes, direction départementale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
2/ Remettre à plat la définition et l’établissement des “objectifs” avec la participation des responsables de terrain. Abandonner les effets néfastes de la « Culture du résultat » pour n’en retenir que les avancées professionnelles.
3/ Relancer activement les Groupes d’Intervention Régionaux selon ces objectifs
4/ Améliorer la répartition territoriale des forces de l’ordre et renforcer les Polices d’Agglomération dans les bassins de Délinquance : zones qui présentent une physionomie particulière des crimes et délits commis et des modes opératoires de leurs auteurs.
5/ Implanter des Unités de présence renforcée dans les quartiers difficiles. En évaluer annuellement l’efficacité. Les reverser en unités normalisées lorsque leurs résultats ne sont pas franchement probants.