Si on ne vote plus, on fait quoi ?

par Ady
jeudi 10 décembre 2015

SI ON NE VOTE PAS, ON FAIT QUOI ?

Question qui revient souvent, parce qu’on voit le vote comme étant la seule façon d’utiliser son pouvoir de citoyen.nes...

ET MÊME SI ON VOTE, ON FAIT QUOI DE PLUS ???
 
Je reprendrai ici divers éléments tentant de montrer que les élections-par-délégation sont justement l’annulation de son propre pouvoir. Puis dans un second temps, je donnerai quelques pistes permettant à chacun.e de trouver ses réponses afin d’agir à sa manière, en fonction de sa propre éthique.
>>> L'article est à améliorer, à préciser, à compléter. Libre à vous de me partager vos idées ;-)
 

AGIR AU LIEU D’ÉLIRE ?

L'Abstention

Premier constat : l’abstention, les blancs, les nuls et les non-inscrits sont toujours les plus nombreux, bien au dessus de n’importe quel parti. Certain.e.s diront pour éviter de réfléchir davantage (=remettre en question ses croyances...) que les citoyen.nes sont des inconscients, ce qui est sûrement une part de la réalité aussi. Mais si la majorité des adultes ne prend pas le temps de voter, c’est aussi et surtout parce qu’iels se rendent compte que c’est quasiment inutile. Iels ne voient pas en quoi leur pouvoir est pris en compte, notamment à cause des promesses jamais respectées. C’est pour ça qu’il ne faut pas ignorer les gens qui ont du mal à expliquer leur non-implication dans les élections.
 
Quand après plusieurs décennies, on revoit toujours les mêmes injustices se reproduire, qu’on revoit toujours les mêmes s’enrichir, et toujours les mêmes s’appauvrir, il est logique de ne plus avoir confiance en la classe politique pour défendre les intérêts du peuple. Les électeur.trices sont souvent amnésiques vis-à-vis de l’Histoire.
 

http://www.cercledesvolontaires.fr/2015/12/07/veritables-resultats-elections-regionales/
 

L’extrême droite...

Quand on vote pour l’UMP ou le PS, on leur permet de continuer à faire de la @%'-&#. Et c’est cette @%'-&# sur laquelle le FN s’appuie pour argumenter en sa faveur. Quand on ne vote pas, on permet aux électeur.trices du FN d’être en de meilleures proportions de suffrages-exprimés. Donc l’un dans l’autre, le FN peut être gagnant. Vouloir lutter contre le FN par des astuces électorales, c’est ne rien comprendre au problème sous-jacent. Le FN est puissant, c’est un fait aujourd’hui. Et encore, on pourrait trouver des abstentionnistes votant pour l’extrême-droite (cf. http://paris-luttes.info/je-suis-ab...)
 

Comment peut-on être puissant avec seulement 12% des voix du peuple ?!

Simplement parce que la constitution est faite ainsi. Les votes blancs et nuls n’étant pas considérés comme des suffrages exprimés, les pourcentages présentés dans les médias nous parlent de 40% des voix (exprimées). On nous présente donc qu’une approche superficielle qui fausse la donne et laisse entendre que le FN est bien plus puissant qu’en réalité.
 
Pourquoi ? Parce que si on compte les blancs/nuls comme exprimés, il faut revoir la constitution puisqu’on prend le risque que les blancs/nuls arrivent en tête, ne permettant pas à un parti d’obtenir la majorité absolue (50%+1). Cela impliquerait donc de pouvoir valider une élection avec une majorité relative seulement, comme par exemple 25%. Et à ce moment là, le peuple découvrirait la faible légitimité des élus. Élus qui ont besoin de cacher cette véritable proportion espérant ainsi se fabriquer de toutes pièces une forme de crédibilité démocratique. Un leurre tout bêtement.
 
Les Élus, défendant leur métier, n’ont donc pas intérêt à remettre en question le système qui les nourrit. Ce qu’on peut comprendre : c’est le rêve de tout le monde d’avoir un métier qui t’autorise à ne pas travailler tous les jours, où tu choisis ton salaire avec tes collègues, et sans risque de te faire virer en cours de contrat si tu fais n’importe quoi, et en plus avec plein d’avantages secondaires.
Une vidéos de 45min expliquant quelques rouages de nos démocraties à l’occidentale :
 
 

Globalement, la répartition du Pouvoir

Mais avant ça, pour comprendre davantage, il est nécessaire d’observer et d’analyser le système hiérarchique global. Ainsi, on s’aperçoit que les politiques ne sont pas ceux qui régissent le monde, alors qu’on nous le martèle sans cesse pour nous inciter à leur accorder notre légitimité, nous donnant l’illusion de gouverner.
 
Récemment, il suffit de voir la COP21 pour se rendre compte que ce ne sont pas les politiques qui décident réellement, mais que c’est le business qui mène la danse avec l’aval des politiques. Nuance énorme !

Autre exemple en date, la démocratie grecque totalement ignorée par le FMI et autres groupuscules de la finance mondiale, Goldman Sachs en tête. Preuve est faite, la sacro-sainte-Economie-de-Croissance est plus importante que les choix politiques des peuples. Mépris total du pouvoir au peuple. Qu’on se s’étonne pas que des gens voient la démocratie comme “cause-toujours !”.
 
Une chose qu’on oublie souvent, pourtant reconnue de grands politiques et économistes : le plus grand des Pouvoirs, c’est la création de monnaie. On croit souvent que “La Banque Française” ou encore “La Banque Fédérale américaine” sont des entités publiques, ce qui est complètement faux. Ce sont des organes privés.

Une vidéo de 50min pour comprendre le système de la monnaie, des débuts à aujourd’hui, accessible même sans son bac :-P : https://www.youtube.com/watch?v=OoE... (L’Argent-dette de Paul Grignon, version 1)
 
Pour comprendre l’agencement global, ce qui nourrit les élites et ce qui incite le peuple à continuer de se maintenir à l’état de vache-à-traire : http://elaps.zz.vc/viglo/crbst_1.ht...
 
Pour les sceptiques ; une base simple, depuis toujours c’est la crise. Comme disait Coluche “Il paraît que la crise rend les riches plus riches et les pauvres plus pauvres. Je ne vois pas en quoi c'est une crise. Depuis que je suis petit, c'est comme ça.” Les 500 plus fortunés de France se sont enrichis de 25 % en un an (2013) : http://www.lemonde.fr/economie/arti... N’allons pas croire que c’est de la chance, du mérite, du travail.
S’ils peuvent s’enrichir sur le dos des autres, c’est parce que le fonctionnement économique ET politique leur permet d’avoir la liberté d’exploiter autrui.
 
 
Voilà, c’est seulement après une analyse minimale comme celle-ci qu’on peut réfléchir à comment agir sans cautionner ce grand spectacle.
 
 

Alors comment avancer autrement ?

1) Militer pour modifier la Constitution

Afin qu’elle soit plus démocratique, quitte à remettre en question la Ve République, voire la République tout court.
Un exemple ici : http://www.marcguidoni.fr/2015/12/l... (c’est l’avis d’un républicain chrétien, donc loin d’être comme moi...)
Des initiatives : https://www.m6r.fr/ http://www.c6r.org/
 
 
ET MILITER POUR QUE LA CREATION DE MONNAIE REVIENNE DANS LE DOMAINE PUBLIC ! Sans ça, le reste est inutile ! ->>
Une idée utilisant le Revenu Universel comme base : http://revenudebase.info/comprendre-le-revenu-de-base/financement/, limitant par la même occasion les conséquences d’un chômage de masse permettant actuellement aux employeurs d’être gagnant dans le rapport de force.

 

2) S’investir dans l’éducation populaire

 

3) Modifier son rapport à la sur-consommation

Toujours plus facile de fuir ses propres responsabilités pour rester dans sa zone de confort
"Si ceux-là qui gouvernent la nourriture, gouvernent le monde, ma révolution est de plonger mes mains dans la terre le plus délicatement possible.
Si ceux-là qui gouvernent la solution, gouvernent le monde, ma révolution est de tendre a la préparation et a une logistique d'indépendance face a la fragilité de nos systèmes complexes.
Si ceux-là qui gouvernent l'énergie, gouvernent le monde, ma révolution est d'être un guerrier de l'énergie, d'abord a l'échelle humaine.
Si ceux-là qui gouvernent l'eau, gouvernent le monde, ma révolution est d'avoir un puits, de recueillir l'eau de pluie et d'y trouver un avenir soutenable et cohérent.
Si ceux-là qui gouvernent l'argent, gouvernent le monde, ma révolution est de développer un système économique parallèle fondé sur la matière, et non l'abstrait."
 

Et oui, être citoyen.nes, c’est bien plus compliqué que d’aller aux urnes de temps en temps.

Ça se joue chaque mois, chaque semaine, chaque jour, dans son mode de vie, son rapport à l’économie, dans son métier, et dans son relationnel à autrui.


Lire l'article complet, et les commentaires