Silence pour les « mythes »

par jlhuss
lundi 5 décembre 2011

Il y aurait ainsi deux poids deux mesures selon que vous êtes populaires ou exécrés. Le développement des moyens d’information, en particulier le Net, permettent, en dépit des retenues officielles d’humer le fumet, mais il faudra attendre pour goûter au plat.

Deux rapports rédigés récemment ne connaissent pas la même publicité que celle concernant les dépenses parlementaires ou le coût des déplacements présidentiels par exemple :

- la gestion du corps des sapeurs-pompiers

et dans un autre registre,

- l’argent des syndicats.

Dans les deux cas, nous sommes en présence de vaches sacrées qui n'aiment pas trop la transparence.

La Cour des comptes donne un petit coup de canif dans l'image des pompiers. Il s'agit de gestion, en aucun cas des services rendus. Un rapport publié la semaine dernière relève de nombreuses anomalies et un accroissement mal maîtrisé des dépenses dans la gestion des effectifs. « Les charges de personnel constituent la principale cause d'augmentation des dépenses » avec un nombre de pompiers professionnels passés en huit ans de 33.727 à 40.302 (+19%). Les personnels administratifs enregistrent la plus forte augmentation, passant de 7.661 à 11.123, soit + 45%.

Le système de garde est dans le collimateur, l'organisation choisie est dispendieuse : « Il résulte un nombre important de jours de repos et de congés par pompier professionnel, de 265 à 275 jours par an en moyenne » souligne le premier président de la Cour, Didier Migaud. L'ancien Président socialiste de la commission des finances de l'Assemblée Nationale estime ironiquement que « la sécurité des personnes n'a pas de prix, mais elle a un coût ».

Pour les syndicats l’opacité est bien plus importante (là encore, pas question de remettre en cause l'utilité syndicale). Mais ils touchent 4 milliards par an de la collectivité pour 8 % de syndiqués. Les subventions sont nombreuses, les permanents par milliers ... Le rapport parlementaire « décapant » ne sera hélas pas publié. Pourquoi ? Encore une vache sacrée !

Ce sont les détachements syndicaux, les décharges horaires, les subventions aux comités d'entreprise ou encore la gestion des organismes sociaux et de la formation professionnelle qui fournissent l'essentiel des moyens. Un système bien huilé que personne - même en ces temps de crise - n'ose remettre en cause, surtout pas l'État pourtant à la recherche d'économies.

L'objet de la note n'est pas de rentrer dans le détail de ces rapports (il y a certainement des arguments de défense), mais simplement de regretter qu’une publicité plus grande et qu’un débat plus approfondi ne soient pas de mise pour ces protégés du système.

Les commentateurs de ce blog s'épancheront sans doute sur d'autres vaches sacrées ... Elles ne feront pas oublier celles-la et renforceront l'idée de nos insuffisances, de nos réticences à toucher aux mythes.

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