Sommes-nous libres de nos choix ?
par Robert GIL
jeudi 15 février 2024
Nos sociétés sont associées dans notre imaginaire collectif à la liberté. Mais personne ne nous a donné une définition de la liberté au sein d’une communauté. On pense que l’on est en démocratie et donc que l’on est libre parce qu’il existe des « espaces » de liberté que seraient la presse, les élections, l’assemblée parlementaire … En fait, ces espaces de « liberté » n’existent que parce qu’ils sont dûment contrôlés par le système. Ces pseudos espaces de liberté n’existent qu’en tant que leurre, un des plus efficaces est celui de la liberté de consommation. Mais, dans notre société de consommation, le libre choix n’existe pas, les diverses possibilités de choix sont fixées et limitées par ce que le marché nous propose et par les profits qu’il peut en tirer.
Les publicités, véritables caricatures de la réalité, vantent une consommation où au final ce qui se joue, c’est le contrôle social des salariés. Il faut qu’ils pensent à acheter, à consommer et non point à revendiquer. Il faut influencer leurs désirs afin de remettre de l’argent dans la machine capitaliste en orientant leurs choix de consommation. Que les produits tant vantés ne soient d’aucune utilité, cela n’a aucune importance, le but est de vendre n’importe quoi avec le bénéfice le plus conséquent possible. Les pauvres ne sont pas là pour réfléchir, simplement pour produire et consommer. Au bout du compte la course effrénée pour la recherche du nouveau produit présenté comme indispensable ne nous rend pas plus heureux et accentue un mal être généralisé. Enfin, profitant de la dépolitisation de nombreux citoyens, dépolitisation orchestrée par les médias et les dirigeants au service de la finance et de l’oligarchie bourgeoise, qui nous jouent le couplet du ni-droite ni-gauche, ils nous ont mis à la tête du pays un vrai homme de droite dure : Macron ! Eh oui, notre président est un pur produit du marketing de grands groupes du CAC 40. Ce sont les 0.1% des plus riches qui nous ont vendu Macron, et nous l’avons « acheté » ! A part eux personne n’en avait besoin, mais ils nous l’on imposé. Désolé pour ceux qui y ont cru.
Il faut que le consommateur pense que c’est lui qui décide. C’est une des conditions essentielles pour que la manipulation fonctionne. Il faut sans cesse renouveler les produits, les restyliser, il faut qu’il croit que c’est lui qui influe sur la demande, alors qu’il ne décide de rien, ne choisit rien, il subit. Ce n’est pas lui qui a demandé que les produits qu’il achète deviennent obsolètes un an plus tard ou tombent en panne deux ans après leur achat … tout cela pour son bien-être, sans doute. Si un lave-linge est un objet utile, parce que depuis des siècles l’on est obligé de laver ses habits, le téléphone portable, lui, ne part d’aucune utilité véritable, mais il est devenu indispensable. Demandez à une personne de se séparer de son portable, c’est tout bonnement impossible : la nomophobie correspond à la peur panique d’être séparé de son téléphone. Comment en est-on arrivé là ? Cette frustration inconsciente générée par le système est récupérée par les industriels pour proposer de nouveaux modèles, de nouvelles applications, avec une durée de vie de plus en plus réduite, et des modifications de plus en plus inutiles.
Non seulement nous sommes obligés de consommer ce que le marché met à notre disposition, mais nous sommes également contraints de voter pour les défenseurs de ce système. Quant à longueur d’année, à longueur d’émissions, d’infos, de reportages ou de débats l’on vous fait l’apologie du système capitaliste marchand, votre cerveau l’enregistre. Mais encore plus insidieux, ce sont les films et les séries qui souvent au travers de répliques ou de scenarios bien pensés et apparemment anodins confirment ce que les médias vous martèlent tous les jours. Le hasard et les coïncidences n’ont rien à voir là-dedans. Tout est pensé et réfléchi. Non, que ce soient vos achats ou vos votes, vous ne contrôlez rien ! Même lorsque vous vous pensez à l’abri et que vous regardez un film pour « décompresser », vous pensez que l’ordinateur placé sur le bureau, la marque de la voiture du héros ou le survêtement qu’il porte sont le fruit du hasard ? Non, cette technique est le placement de produit, ou aussi « publicité cachée ». Elle consiste à introduire visuellement ou verbalement une marque. Vous n’êtes à l’abri nulle part … comme vous êtes concentré sur le film, votre cerveau enregistre machinalement la pub sans que vous n’y preniez garde.
http://2ccr.unblog.fr/2024/02/13/sommes-nous-libres-de-nos-choix/