Surpopulation : Plaidoyer pour une décroissance des prisons françaises !

par Pierre Sarramagnan-Souchier
vendredi 29 mars 2019

 

Réflexion sur la population carcérale

On constatait au 1er janvier 2019 une population de plus de 70.000 personnes en détention dans les prisons françaises.

La densité carcérale dans les 188 établissements pénitentiaires s’établit à 116,5 %. 

Elle atteint quasiment les 140 % dans les maisons d’arrêt, qui accueillent les courtes peines ou les personnes en attente de jugement.

Dans certaines, comme Béthune ou Nîmes, elle dépasse les 200 %. Sur les quelque 70.000 détenus, 18.824 sont incarcérés dans une structure pénitentiaire suroccupée à plus de 150 %, et 39.149 dans un établissement suroccupé à plus de 120 %, en diminution sur un an, selon les données statistiques mensuelles mises en ligne par l’administration pénitentiaire.

Le nombre de matelas au sol est de 1.389 en décembre contre 1.506 le mois précédent. Le taux d’encellulement individuel remonte à 40,5 %.

Etc. (source : https://www.leprogres.fr/france-monde/2019/01/26/le-nombre-de-detenus-baisse-mais)

On peut donc se poser la question qui s’impose : 

Faut-il augmenter le nombre de prisons ou réformer le système judiciaire et le vivre ensemble dans cette société…

Pour lutter contre cette surpopulation chronique, le gouvernement a annoncé la création de 7.000 places de prison d’ici à la fin du quinquennat…

Mais on pourrait aussi se poser la question de l’intérêt ou non des prisons. Est-ce vraiment nécessaire pour le devenir de notre société ?


 

Dans les sociétés dites primitives, les prisons n’existaient pas et on a même certains peuples actuellement en Afrique qui ne pratiquent pas ce genre de punition.

Un exemple pour les Amérindiens :

« Avant que nos frères blancs viennent nous civiliser, nous n’avions aucune prison. Par conséquent, il n’y avait aucun délinquant. Nous n’avions pas de clés, ni de serrures, donc il n’y avait pas de voleurs. Quand quelqu’un était trop pauvre pour s’offrir un cheval, une couverture ou une tente, il pouvait recevoir cela comme cadeau. Nous n’étions pas assez civilisés pour accorder une telle importance à la propriété privée. Nous voulions posséder des choses pour les donner aux autres, s’entraider. Nous n’avions pas d’argent. Pour cette raison la valeur d’un Homme ne pouvait être déterminée selon sa richesse. Nous n’avions aucune loi (écrite), aucun avocat, aucun politicien, par conséquent nous n’étions pas capables de tricher ou d’escroquer autrui. Nous étions vraiment mal en point avant l’arrivée des hommes blancs, et j’ignore comment expliquer la façon dont nous nous y prenions pour nous en sortir sans ces choses fondamentales (c’est ce que nos frères blancs nous ont dit) qui sont absolument nécessaires pour une société civilisée. » - John Fire Lame Deer, Lakota. 

Alors en y repensant de façon plus judicieuse, on pourrait nous aussi suggérer maintenant ceci :

Amnistier tous les prisonniers de ce pays ! 
 

Cela aurait l’avantage de désengorger les prisons et d’éviter d’en construire d’autres puisque, à l’exemple de pays du nord de l’Europe, les prisons seraient même à réaménager en hôtel de luxe, puisque certains pays du nord de l’Europe n’ont plus de condamnés !
(cf. : https://www.atlantico.fr/decryptage/3114937/les-pays-bas-n-ont-pas-assez-de-prisonniers-pour-remplir-leurs-prisons—mais-comment-font-ils—guillaume-jeanson et https://www.liberation.fr/planete/2015/02/17/suede-les-prisons-se-vident_1204515)

Oui, je sais, cela pourrait surprendre par sa formule naïve, totalement incroyable et irréalisable pour un Français, surtout pour les biens pensants et confortablement installés dans le creuset de cette société des gens qui croient n’avoir rien à se reprocher dans la société… (On constate d’ailleurs parfois que ce sont généralement les pires !)

Si donc l’on propose par une amnistie générale pour tous, en stipulant que tout amnistié s’engage formellement par écrit à ne pas recommencer et qu’en cas de récidive, il retrouverait automatiquement sa peine (qui deviendrait incompressible) additionnée d’une nouvelle condamnation elle aussi incompressible. 

Cette formule n’aurait-elle pas l’avantage de responsabiliser le citoyen condamné pour un retour dans la communauté du vivre ensemble ?

Le citoyen ayant d’ailleurs le choix de rester en prison et d’assumer sa peine plutôt que de s’engager à ne pas se faire à nouveau condamner s’il pense ne pas être apte à s’assumer pleinement dans la société…
 

On remarquera au passage que cette formule de la tolérance devant la faute pardonnée n’est pas nouvelle, puisque que dans notre société, de nombreux élus ont déjà été condamnés à un titre ou à un autre et ont pu en toute tranquillité retrouver des postes à responsabilités et même leurs sièges comme élus… Et que même l’Assemblée nationale n’a pas voulu s’engager à ce que les candidats disposent d’un casier judiciaire vierge pour être éligibles… Le Conseil constitutionnel lui-même accepte parmi ses participants d’anciens condamnés et les rémunère grâcement ! C’est dire l’état de corruption dans lequel se vautre cette démocratie pourrie jusqu’à la moelle et donneuse de leçons en matière de liberté !

On appréciera donc l’idée exposée en se demandant si seuls les élus de ce pays doivent bénéficier de mansuétude dans notre société…
 
Et puis à bien y réfléchir, en cette période de démarches diverses des mouvements (comme les gilets jaunes* et autres couleurs) qui désirent et essayent douloureusement de clairement s’exprimer face à l’intransigeance des pouvoirs en place de notre société, ne serait-il pas utile d’approfondir le sujet pour une retour vers des valeurs plus saines et sereines dans le vivre ensemble dans notre civilisation où le partage des biens et richesses seraient remis au goût du jour pour un fonctionnement moins dysharmonieux de notre quotidien…
 

Bien à vous, votre citoyen iconoclaste de service !

Pierre Sarramagnan-Souchier, le 29 mars 2019.

Note :
Depuis le début du mouvement des "gilets jaunes" le 17 novembre 2018, 2.000 personnes ont été condamnées dont 40% à des peines d'emprisonnement ferme. (Cf. : https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/gilets-jaunes-2-000-condamnations-dont-40-a-de-la-prison-ferme-7797283614)


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