Téléthon, Enfoirés, Pièces Jaunes...

par I.A.
lundi 7 décembre 2020

 

Dans l'organisation des charités, discrétion ou tact ne sont pas plus au menu, que restituer amour-propre ou dignité aux démunis et aux malades ne sont à l'ordre du jour. Et question vertu, les cadeaux n'ont pour toute valeur que la somme sur l'étiquette laissée.

Aux fêtes de fin d’année, célébrités et médias produisent quelque spectacle en vue de quêter de l'argent au profit d’associations caritatives. La démarche est tellement noble et combien popularisée, ils ont tant d'habileté et sont si adulés des foules, que les dons affluent de partout.

Pour être franc, ces shows font la part belle aux superlatifs et à l'indécence, au point que nos vedettes prennent un indéfectible plaisir à s'amuser et à s'applaudir entre eux, devant les malades, devant les démunis. Les sommes offertes et les noms des bienfaiteurs sont déclamés bien fort, c’est foire aux dons et débauche de gratitudes, braderie de générosités et festival d'annonces.

 

Dans l'organisation des charités, discrétion ou tact ne sont pas plus au menu, que restituer amour-propre ou dignité aux démunis et aux malades ne sont à l'ordre du jour. Et question vertu, les cadeaux n'ont pour toute valeur que la somme sur l'étiquette laissée.

 

Il n'est jamais venu à l'idée de personne de remettre ça en cause : la bonne conscience a un coût de gros à l'année, lequel, défalqué de la colonne des méfaits & postures en fin d'exercice, permet d'en apurer le solde. À peu de chose près, comme une taxe flottante dont tout le monde, en fin de compte, profite : audimat pour les médias, pognon pour les associations, publicité pour les stars, pour les entreprises ou les communes, détente et illusion pour tout le monde. Même ceux qui ne donnent pas se sentent louables, simplement en assistant à la mascarade depuis leur canapé, puisque c'est mi-temps générale avant la reprise des hostilités quotidiennes…

 

 

Le don est un acte discret, confidentiel. Même pour un athée, c’est un geste emprunt d’humilité, c’est une abnégation en forme de révérence austère. Je salue le malade, je rends hommage au pauvre. Seul, de moi-même, sans rien ni personne pour me tenir la main, pour approuver mon geste, pour m’octroyer du regard une sorte de bénédiction commerciale.

 

 

... Merci à Balavoine et à Coluche d’avoir su généraliser le don, avec les Restaurants du cœur. Ils ne pouvaient cependant prévoir qu’un jour la charité se donnerait à ce point en spectacle.

 

Bonnes fêtes


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