Théorie de l’Evolution : Darwin est-il toujours d’actualité ?

par BlogHardi
mercredi 19 août 2009

Dans le dernier chapitre de « l’Origine des Espèces » Darwin dit «  Je vois, dans un futur proche, des domaines ouverts à de plus importantes recherches… De la lumière sera projetée sur l’origine de l’homme et de son histoire ». Il voyait déjà que sa théorie allait provoquer d’importantes modifications dans la manière de voir l’espèce humaine.

 Le darwinisme a été l’objet de nombreuses attaques, des créationnistes évidemment mais aussi à de nombreuses autres théories d’essence scientifique mais qui n’avaient pas les mêmes bases expérimentales.

 Au niveau des sociétés le darwinisme a produit des dérives malheureuses telles que l’eugénisme. Puisque la sélection naturelle élimine les plus forts, la société humaine doit-elle conserver les inaptes ? Ne faut-il pas empêcher que des gènes défavorables se maintiennent dans les races humaines ? Ainsi au début du siècle dernier la stérilisation des individus porteurs de tares génétiques a été systématisée dans certains pays. Heureusement cette pratique eugénique a par la suite été condamnée.

 La théorie de l’évolution est aussi à la base de la querelle entre l’inné et l’acquis. Dans quelle mesure l’homme qui est de plus en plus un être culturel est-il influencé par son patrimoine génétique ? Certains disent que non, que le culturel et le social décident de son comportement. Ainsi ont été élaborées des doctrines qui ignorent tout de son origine darwinienne comme l’existentialisme de Sartre (philosophie de l’existence) ou la déconstruction de Derrida (philosophie de l’art). D’une manière générale les philosophes français ont jusqu’ici fait l’impasse de l’homme, être biologique. Ce n’est que récemment que J. M. Schaeffer dans son livre "La fin de l’exception humaine" (2007), montre les lacunes du « je pense donc je suis » de Descartes et revient aux sources darwiniennes.

 Edward O. Wilson dans son livre "L’unicité du savoir" (2000) considère que l’inné et l’acquis sont d’un poids équivalent dans le comportement humain. La biologie est devenue une science dure à l’égal de la physique ou de la chimie, et les sciences humaines doivent se rapprocher de la biologie pour gagner en crédibilité. Fondateur de la sociobiologie, il considère qu’il y a un soubassement génétique darwinien dans le comportement humain. Les gènes prescrivent des règles épigénétiques « ce sont les régularités de la perception sensorielle et du développement mental animant et canalisant l’acquisition de la culture ». Il y a coévolution gènes/culture. Cette coévolution forte chez l’homme préhistorique s’est affaiblie avec la montée des civilisations. Quel degré de divergence les règles épigénétiques laissent-elles à la culture ? Les sciences humaines ne doivent-elles pas s’appuyer sur les progrès de la biologie pour établir leurs diagnostics ?
 
 La théorie de Darwin, dès sa naissance, a induit une activité cognitive extraordinaire. Elle s’est enrichie, précisée, et n’a pas été jusqu’ici démentie tant ses bases étaient solides. Elle fait chaque jour l’objet de nouvelles publications notamment sur des études expérimentales en rapport avec ses prévisions. C’est une théorie majeure en biologie. Le seul regret que l’on puisse avoir c’est l’absence presque totale de la recherche française dans le débat.
 
 
 
Source : BlogHardi
 
Pour plus d’informations sur le sujet : Dossier : Darwin et la théorie de l’évolution

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