Tout ça pour une réélection...

par olivier cabanel
vendredi 8 octobre 2010

« Si tu veux la guerre, prépare la guerre » affirme un dicton. Ne sommes nous pas en train d’apercevoir le bout de son vilain museau ?
Car entre la construction pour 8 milliards d’euros d’un sous marin nucléaire, (le Terrible) et la formation de la brigade d’intervention à st Astier en cas de guerre civile, l’autocrate présidentiel, élu depuis 40 mois, est-il dans une logique guerrière ?
Le Terrible, 4ème sous marin nucléaire français, doté de 16 missiles, dont la puissance de destruction de chacune égale 100 fois la bombe d’Hiroshima, était-il indispensable ? lien
Le programme des sous-marins nucléaires français aura couté près de 24 milliards d’euros. lien
Est-ce bien raisonnable au moment ou l’on demande aux français de se « serrer la ceinture » alors que la crise est loin d’être finie ? lien
Allons-nous bientôt attaquer la Chine ?
Si Sarközi prenait connaissance de ce que pense cet économiste chinois (un certain Mehlang Chang) de la France, il en aurait un prétexte.
Extraits : « les français sont atteints du syndrome du larbin : un larbin prend toujours la défense des plus favorisés au détriment de la classe dont il est issu. Il milite contre l’impôt sur la fortune, alors qu’il ne paye pas d’impôts. Il préfère importer nos produits bas de gamme que de sauvegarder son emploi et son industrie. De plus son gouvernement est en train d’augmenter la durée de cotisation pour sa retraite, ainsi en France, moins il y a de travail plus on doit travailler  ».
La totalité de cet interview est sur cette vidéo…laquelle est un hoax, mais tellement lucide qu’elle mérite le détour.
Plus sérieusement, certains, comme le journaliste et chercheur indépendant Hacène Belmessous envisagent une guerre civile dans les banlieues.
Il propose dans son livre « opération Banlieues  » (éditions la découverte) un scénario assez plausible.
Celui-ci consiste à multiplier les incursions dans les banlieues afin de faire monter la pression.
En même temps, les jeunes privés d’emplois se sont organisés grâce au trafic de drogues.
Celles-ci n’étant pas réglementées, le tarif des drogues dures, ou douces, est en constante progression, ce qui permet aux bandes de financer l’achat d’armes lourdes.
En effet lorsque les drogues sont réglementées, leur prix chute considérablement, et la qualité du produit est soumise à des normes.
Pour s’en convaincre, il suffit de se remémorer l’époque de la prohibition, puisque rappelons que l’alcool aussi est une drogue.
L’interdiction de la vente d’alcool n’empêchait pas sa consommation, enrichissant les gangs. Les bouteilles vendues étaient de qualité discutable, et d’un prix faramineux. vidéo
L’auteur évoque une possible stratégie : d’un coté on affame les banlieues, en leur laissant la possibilité de s’équiper pour une future guerre civile, et de l’autre on forme, à St Astier, des brigades de choc, prêtes à intervenir.
Hacene Belmessous raconte dans son livre une anecdote éclairante tenue d’un témoin indiscutable.
Lors de la rénovation d’un quartier HLM d’une ville du sud de la France, une barre devait être détruite afin de rendre l’ensemble plus harmonieux.
Or, au dernier moment, le choix de la barre qui devait être détruite a été changé.
Selon ce témoin, c’était pour permettre d’intervenir plus rapidement en cas de guérilla urbaine. lien
St Astier est un lieu qui a été déserté par l’armée de l’OTAN, après que Charles De Gaulle, ait décidé que la France quitte l’OTAN.
Dans ce lieu, un quartier d’HLM a été reconstitué, afin que les brigades d’interventions puissent s’entrainer dans un décor réel.
« Le CNEFG (centre national d’entrainement des forces de gendarmerie) fournit les moyens et les infrastructures adaptés à la formation des gendarmes mobiles et gardes républicains qui viennent acquérir à St Astier les techniques élémentaires au maintien de l’ordre » peut-on lire dans wikipédia.
Sur cette vidéo, on peut voir les détails des méthodes d’entrainement de ces militaires un peu particuliers.
Bien sur, officiellement, il n’est pas question d’une brigade d’intervention française, mais seulement d’une future hypothétique force européenne capable d’intervenir dans le cas de conflits entre les populations d’un même pays.
Dans le livre de Patrick Bruneteaux «  Maintenir l’ordre  » (presses de Sciences Po, 1996) on peut lire, concernant St Astier : « camp d’entrainement autant que lieu de réflexion et de gestation des adaptations tactiques de la violence d’Etat  ». lien
Revenons aux émeutes de 2005, lorsque Sarközi était ministre de l’intérieur.
Ce sont les plus graves évènements qu’ait connus la France depuis mai 68.
Rappelons qu’ils ont commencé le 27 octobre 2005, à Clichy-sous-Bois, puis ils ont fait tache d’huile dans un grand nombre de banlieues à travers tout le pays, provoquant la décision d’appliquer l’état d’urgence. vidéo
Avant ces émeutes, Sarközi, était allé à la Courneuve inaugurer le 20 juin 2005 son fameux « nettoyage au Karcher ». vidéo
Puis en septembre, il avait incité les préfets à la fermeté stigmatisant « les gens du voyage, les jeunes de banlieues, les immigrés ».
Le 26 octobre 2005. La veille des émeutes, il avait lancé son « célèbre » «  vous en avez assez de cette bande de racailles ». lien
Quelques jours avant, deux jeunes poursuivis par la police avaient trouvé la mort en se cachant dans un local de transformateur : çà s’est traduit par un non lieu, le 10 septembre dernier.
Le 27 octobre 2005, la banlieue était à feu et à sang.
Y a-t-il eu la volonté préméditée de provoquer ces émeutes ?
Lors de celles-ci, il y a eu des tirs à balles réelles, des cocktails molotov, 4 900 voitures brulées dans 300 communes, des bâtiments publics calcinés, des écoles vandalisées, des autobus menacés, au point qu’ils ne pénétraient plus dans les zones à risque. lien
Peu après ces événements, Sarközi a fait voter la loi du 23 janvier 2006 relative à la lutte contre le terrorisme, malgré l’avis négatif de la CNIL.
Par exemple, des données de connections des internautes peuvent être transmise directement aux autorités policières, sans le moindre contrôle judiciaire.
Puis une nouvelle loi a été votée le 24 juillet 2006 concernant l’immigration et l’intégration.
Lao Tseu disait : « plus se multiplient lois et ordonnances, plus foisonnent voleurs et brigands ». lien
Force est de reconnaitre qu’aujourd’hui, les lois et les décrets se multiplient, amenant leur lot d’interdictions diverses.
Ces évènements se sont passés deux avant l’élection triomphale du « champion sécuritaire ».
Or nous sommes à moins de deux ans de la prochaine élection présidentielle.
Que se passe-il aujourd’hui ?
Cet été, Sarközi a décidé brusquement de stigmatiser les Roms, et la destruction de leurs campements. lien
La découverte d’un fichier ethnique illégal sur ceux-ci semble confirmer cette volonté. lien
En refusant le dialogue avec les français concernant la retraite, Sarközi les fait descendre dans la rue, et exacerbe la colère. vidéo
Quelques temps auparavant, en lançant le débat nauséeux sur l’identité nationale, il a alimenté la xénophobie faisant renaître le racisme français.
Puis dans la même logique est venue l’interdiction de la burqa, lien
Comment ne pas faire un rapprochement avec la situation de 2005 et celle d’aujourd’hui ?
Or cette fois, avec la confrontation entre les brigades formées à St Astier et de futurs émeutiers la situation pourrait dégénérer rapidement.
Si ces événements se produisaient quelques mois avant l’élection de 2012, cela pourrait pousser les Français à recommencer leur geste de 2007 et à remettre au pouvoir celui qui aujourd’hui n’a plus que l’adhésion d’un français sur quatre. lien
Qu’en est-il aujourd’hui de la situation en Banlieues ?
Le taux de chômage moyen chez les jeunes français est de 14, et lorsque leurs parents sont d’origine maghrébine, le taux de chômage monte à 30, quelque soit le diplôme.
En langage poli, on appelle çà de la discrimination à l’emploi…en clair il s’agit de xénophobie.
On peut découvrir le détail de ces chiffres sur ce lien.
Question armes, « envoyé spécial » en a fait un sujet dont on peut voir le résumé sur cette vidéo
Question privation de liberté, on peut s’attendre dans les mois qui viennent à de nouvelles lois, de nouvelles restrictions, provocations.…
Dans l’autre camp, on s’entraine à St Astier.
Tout est donc réuni pour une jolie guerre civile.
La bombe est en place, il suffit d’un détonateur.
L’épisode de Villeneuve à Grenoble en est-il l’ un des premiers éléments ?
y-a-t-il à la tête de l’Etat la volonté préméditée de provoquer une guerre civile en France ?
Seul l’avenir nous le dira.
Car comme disait mon vieil ami africain : «  pas besoin d’un marteau pour écraser une puce  »
L’image illustrant l’article provient de « opexnews.over-blog.com »

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