Tout ce qu’un homophobe devrait savoir

par R. V.
mercredi 7 mai 2014

De nos jours, et malgré la perte progressive de notre héritage judéo-chrétien, la peur de l’homosexualité (ou homophobie) semble néanmoins avoir du mal à s’estomper. Cette sensation pourrait s’expliquer par une meilleure visibilité de la communauté homosexuelle ces dernières années, ainsi qu’à une meilleure visibilité de l’homophobie grâce aux progrès d'Internet permettant à chacun de s'exprimer librement sous couvert d'anonymat. Or, on se rend vite compte avec certains réseaux sociaux comme « Facebook », que les relents de l'homophobie décomplexée (qui semblaient pourtant presque exclus de la manif pour tous) demeurent on ne peut plus présent en France. On peut cependant remarquer que les stéréotypes tentant de justifier l'homophobie sont assez souvent répétitifs et révèlent presque toujours une profonde méconnaissance de ce qu'est l'homosexualité de par leurs auteurs. Nous allons voir ici : quels sont ces stéréotypes ? Sont-ils justifiés ? Et comment y répondre pour lutter contre cette homophobie décomplexée ?

L'homosexualité est-elle contre nature ?

Premièrement, nous pouvons voir sur certaines pages populaires consultées par beaucoup de jeunes comme « Le saviez-vous » (blog populaire de Facebook), que bon nombre de personnes considèrent toujours aujourd’hui l'homosexualité comme « contre nature » et à condamner. Or, tout ce qui concerne la société est contre nature. Le droit et la justice sont contre nature étant donné que dans une société naturelle le plus fort doit par exemple être en mesure de dominer le plus faible. Vouloir interdire l’homosexualité pour être « contre nature » n'a donc déjà aucun sens. Ensuite, on peut ajouter le fait que l’homosexualité ne puisse en réalité même pas être caractérisée de « contre nature ». En effet, il s’agit en fait d’une pratique tout à fait courante dans le monde animal et d’ailleurs présente chez 450 espèces d'animaux dont le dauphin. A contrario, l'homophobie, elle, n'est présente que chez une seule espèce : l'homme. Enfin, qui du dauphin ou de l’homophobe est le plus « contre nature » ?

Après ça, beaucoup de personnes tentent alors de se justifier par le fait que nous ne soyons pas des animaux. Mais alors par exemple, pourquoi devrions-nous donc continuer à nous reproduire comme des animaux ? La plupart des biologistes admettent que l’homme est à peu près un animal comme les autres tant les différences génétiques entre un grand singe et l’homme sont infimes. Par ailleurs, même si l’homme n’était pas un animal, il se devrait alors davantage de créer des sociétés justes et harmonieuses, où tout le monde aurait les moyens nécessaires pour vivre heureux et où le fort ne dominerait pas le faible (ce que les animaux ne sont pas capable de faire). Une société fondée sur le droit se doit d’avoir des lois pour faire respecter les principes de la nature tel que la liberté lorsque celle-ci n'entrave pas celle des autres (ce pourquoi même d'un point de vue naturel, seul l'homophobie doit être condamnée). De plus, les lois en société sont faites par des hommes, et non des dieux. Les enfants ne naissent pas homophobes comme ils ne naissent pas racistes, ce pourquoi avant la conception de l’ancien testament l'homosexualité était largement acceptée par les Gaulois ou encore les Mayas, sans même que l'on ait dû songer à un mot spécifique pour distinguer les hétérosexuels des homosexuels.

 

L'homme n'est-il pas une bête ?

« Nous ne sommes pas des bêtes. Comme nous l’a montré Raphaël Enthoven, que signifie le fait de dire que nous ne sommes pas des bêtes ? C'est mépriser l’acte sexuel où nous sommes des bêtes, que nous réduisons alors à l'acte animal. C'est aussi refuser la saleté de l'acte sexuel, parce que la sexualité, c'est sale. Et au fond il y a derrière ça une critique implicite et qu'on retrouve un peu prêt partout qui est la critique de la sodomie. S'en prendre à la sodomie au motif que c'est sale et qu'il faudrait être un animal pour prendre une sortie pour une entrée. Or, c'est très bête et pleins de préjugés. Que font les bêtes quand elles s'accouplent ? Elles se reproduisent. Ce sont les bêtes et non les humains qui s'accouplent pour se reproduire. Le proprement humain, tiens dans le fait d'associer la sexualité à un plaisir, ou plutôt de dissocier la sexualité de l'obligation de se reproduire. Le proprement humain tient dans le fait de ne pas réduire le sexe à la procréation ou à la reproduction. L'homme est une bête, mais pas seulement !

Ne pas être des bêtes, c'est quoi ? C'est le contraire de l'idée de ceux qui disent « on n’est pas des bêtes, donc il y a des pratiques sexuelles qu'on ne fait pas ». Ne pas être des bêtes c'est très exactement transformer une nécessité en plaisir. Les bêtes sont celles qui font l'amour pour se reproduire. Faire l'amour pour se reproduire c'est se conduire comme les lions, les serpents, les dinosaures, les chacals, les escargots. Dire « on est pas des bêtes », pour dire « on est chaste », naît d'une représentation totalement anthropomorphique de l'animalité. Une représentation de l'animalité dictée par les besoins, par les préjugés de l'homme, à savoir le dégoût de la saleté. Le refus de la saleté. Dire on est pas des bêtes, c'est dire « on ne fait pas des choses sales ». Mais la saleté elle même est une idée de l'homme. Ce qu'on appel sale c'est ce qui ne convient pas à notre propre représentation de la propreté. Les animaux, ne connaissent pas la saleté. Ils se lavent, mais cela ne veut pas dire qu'ils ont le concept de saleté ou qu'ils ont la représentation de ce qu'est le fait d'être sale. Dire « on est pas des bêtes », c'est dire qu'on ne se conduit pas comme des bêtes qui aiment la saleté ; alors que les bêtes n'aiment ni ne détestent la saleté. La saleté est une invention de l'homme, comme le désordre. Dire on n'est pas des bêtes c'est confondre les animaux avec soi, c'est faire comme si les animaux étaient des humains tordus qui aiment la saleté. Il faut tenir l'animal pour un homme pour dire on est pas des bêtes ».

 

La sodomie est-elle sale ?

La sodomie n'est pas le propre de l'homosexualité masculine. Cela peut être le propre de l'homosexualité féminine comme cela peut être le propre de l'hétérosexualité. La sodomie n'est pas le privilège des hommes homosexuels, de même que tous les hommes homosexuels ne la pratiquent pas. Comme nous l’a également montré Raphaël Enthoven. « La sodomie c'est précisément le contraire de la bestialité. Rien n'est plus raffiné. Une pratique qui encourt le risque de la saleté est une pratique qui impose d'être encore plus raffiné. La sodomie est délicate. La violence qu'elle impose qui est proprement humaine, exige précisément un surcroît de délicatesse. Ensuite, qu'est-ce que la civilisation ? C'est non seulement détacher la sexualité de l'obligation de se reproduire, mais c'est surtout, raffiné, subtilisé, rendre forme à la sexualité. C'est comme la cuisine. La métamorphose d'un aliment cru en plat subtile, raffiné, délicat. De là apparaissent toutes les crèmes ou vaselines utilisées pour adoucir une pratique qui sans cela serait peut être plus douloureuse qu'agréable si tenté que la douleur ne soit pas un plaisir, ce qui la encore est du proprement humain. (Il n'y a que l'homme pour savoir jouir de la douleur). Il faut distinguer la sexualité de la reproduction, élaborer des plaisirs si raffiné qu'elle exige la confiance et le respect entre deux individus. Combien de confiance faut-il avoir en quelqu'un pour exhiber ainsi le plus intime de ses organes, et combien de respect faut il avoir envers la personne pour y ajouter une partie de soi ?

Il faut remplacer le besoin par le plaisir. On n’est plus dans le besoin. Ça c'est le proprement humain. Ici il y a deux spécificités de l'humanité qui s'opposent terme à terme. La première, c'est de se prendre pour le centre du monde, c'est à dire de dire « on est pas des bêtes » ou de prendre des animaux pour des humain « c'est sale ou dépravé ». La 2ème, c'est regarder le monde sans être celui qui le regarde. Débarrasser le monde de ce qu'on lui demande de faire de l'art. Et en cela la sodomie est un art, au sens propre. C'est l'introduction de l'inutile dans le règne de la nécessité. Pratiquer la sodomie c'est comme peindre une nature morte. De même qu'on ne mange pas la pintade qui est représentée dans un tableau, on ne se reproduit pas en s'accouplant de cette manière. Et le geste de la sodomie, n'est brutale que lorsqu'il est honteux. Au moyen-âge, la poire papale était utilisée par ordre du pape sur les hommes ayant blasphémé ou menti, ayant eu recours à la sodomie, ou encore sur les femmes accusées d'avoir eu des « rapports sexuels avec le diable ». C'est une boule munie de pique avec des ressorts à l'intérieur qu'on enfonçait dans l'anus des hommes en cas de sodomie (ou la bouche en cas de blasphème et le vagin en cas de relation avec le diable), qui s’ouvrait, s'élargissait, de sorte qu'il n'y avait aucun moyen de la refermer. Dans la bouche, suite à un blasphème ou à un mensonge, elle amenait souvent au bout d'un certain temps à l'explosion du crâne du supplicié ».

 

L’homosexualité est-elle responsable de la décadence grecque ?

La peur de l’homosexualité peut également pousser certains à penser à la chute de la Grèce antique. Or, comme nous l’avons vu, la société maya et gauloise ont connu l’homosexualité pendant des millénaires sans pour autant connaître de décadence. L’homosexualité ne peut donc pas être la cause de la chute de la civilisation grecque. De plus, une simple étude de l'histoire permet de comprendre que la plupart des grandes sociétés antiques ont déclinées non pas à cause d'une « décadence homosexuelle » mais plutôt par une succession de guerres territoriales et religieuses. Il suffit par exemple d'observer la démographie d'Athènes après que celle-ci fut envahie par l'Empire Romain puis par l’Empire Ottoman. De même, les lois de la République Romaine n'interdisaient pas les mariages entre personnes de même sexe. L'émergence du christianisme va faire reculer ces pratiques, la situation se dégradant de plus en plus avec la déliquescence de l'Empire. Par ailleurs, puisque les 3 principales religions monothéistes sont fortement reliées entre elles de part leur histoire et origines communes, il est presque normal que chacune d'elles aient reprises des concepts homophobes sans que l’on n’y voit là la preuve d’un dieu tout puissant qui de toute façon détesterait les homosexuels. De plus, cette reprise systématiquement homophobe entre les religions peut aisément s’expliquer par le fait qu'une idéologie forte ainsi qu’un nombre important de privation de liberté soit simplement très utile pour mieux propager une idée et soumettre un peuple (tout comme le remarqueront les plus grands dictateurs).

 

Faut-il être homophobe pour aller au paradis ?

Ensuite, beaucoup de personnes tentent de justifier l’homophobie par la religion. Or, quels sont les passages de la Bible ou même du Coran qui justifient l'homophobie ? Il est certes assez facile de trouver des passages condamnant l’homosexualité pour soi-même, en revanche, il est beaucoup plus difficile de trouver des passages justifiant des comportements homophobes. Les seuls textes religieux à justifier l'homophobie sont dans l’Islam quelques hadiths à l'authenticité très controversées, pouvant s'opposer au Coran, et tel que ceux interdisant de serrer la main aux femmes « que l’on enfonce une aiguille en fer dans la tête de l’un d’entre vous vaut mieux pour lui que de toucher une femme qui n’est pas la sienne » (rapporté par At-Tabarani, dans al-Kabir, 486). De même, les seuls passages de la Bible parlant implicitement de la conduite à tenir envers les homosexuels parlent plutôt d’ « amour du prochain », ou de haine du péché mais d’ « amour pour le pécheur », dieu étant le seul à devoir pouvoir juger. Il n'est donc écrit nulle part de brûler ni même de discriminer les homosexuels.

De plus, la Bible ne raconte-t-elle pas de manière très positive les amours de David et Jonathan (Samuel : XIX-XXIII) ? « Que j'ai de peine pour toi, Jonathan, mon frère. Tu faisais tout mon plaisir. Ton amour pour moi était une merveille plus belle que l'amour des femmes » (Samuel : 1-26). De la même manière, rien n’oblige un croyant à considérer un homosexuel athée comme un mauvais croyant ayant besoin d’être remis sur le droit chemin. Ainsi, plutôt que d'être homophobe, un bon croyant ferait-il lui-même mieux de lutter contre l'homophobie active comme le font par exemple déjà le musulman Naheed Nenshi (2ème personnalité la plus influente au Canada) ou l’archevêque chrétien Desmond Tutu, symbole de la lutte contre l’apartheid qui à 81 ans a déclaré : « Je refuserais d’aller dans un paradis homophobe. Non, je dirais, désolé merci, je préfèrerais cent fois aller ailleurs. Je ne pourrais pas louer un Dieu homophobe ». De même, il peut être utile de lire la lettre ouverte anonyme de 2004 adressée à l'animatrice radio conservatrice Laura Schlessinger dans laquelle il lui est entre autres demandée : « J’ai un voisin qui tient à travailler le samedi. L’Exode, chapitre 35, verset 2, dit clairement qu’il doit être condamné à mort. Je suis obligé de le tuer moi-même ? Pourriez-vous me soulager de cette question gênante d’une quelconque manière ? ». Enfin, ni Jésus ni le nouveau testament n’ont jamais condamné l’homosexualité, et il n'existe aucune raison objective de condamner ce qui est naturel et ne fait que du bien.

 

L’homosexualité est-elle dangereuse ?

Les gouvernement de certains pays pauvres et autoritaires, comme L'Iran ou le Soudan, condamnent à mort l’homosexualité. Dans ces pays, les populations sont privées d'un bon nombre de libertés fondamentales et connaissent souvent malgré une répression accrue les plus haut taux de meurtre, de viol, et de vol au monde. A l'opposé, les Pays-Bas, le pays le plus développés de l'Union Européenne et actuellement en train de fermer 26 de ses prisons faute de détenus, a légalisé le mariage homosexuel en 2001. De même, la Norvège, pays le plus développé au monde et avec une des plus faible population carcérale par habitant, est généralement reconnu comme le pays où la population déclare être la plus à l’aise avec l’homosexualité. On peut alors se demander si les mythes de Sodome et Gomorrhe sont bien réels, ou si comme certaines personnalités religieuses l’affirment, que ce n’était pas l’homosexualité qui était mis en cause à l’origine mais bien de vrais vices néfastes pour autrui comme le viol. De même, en Norvège ou au Pays-Bas, le nombre de viol, d'agression ou de n'importe quel délit commis par des hétérosexuels comme par des homosexuels figurent parmi les plus faible taux au monde. L'homosexualité n'est donc pas dangereuse, au contraire de l'homophobie résultant de l'inconfortabilitée des homophobes face à des homosexuels. (Cette inconfortabilitée serait souvent dû à la fascination voir à la tentation des homophobes pour l'homosexualité alors effrayés de ne plus être « des hommes ». Le refoulement crée alors une véritable aversion parfois teintée de jalousie qui va pouvoir se manifester sous forme de violence allant du sourire moqueur au meurtre).

 

Est-on envahis par les homosexuels ?

Comme ont pu le souligner certains philosophes, encore aujourd’hui, certaines personnalités politiques peuvent toujours jovialement affirmer que l'homosexualité serait une « abomination » ou que l'on serait « envahis de gays ». Comme si des droits pour les personnes homosexuelles ne serait qu'une faveur accordée à une communauté particulièrement active avec un lobby hyper puissant et qu’après l’on pourrait s’occuper des « vrais problèmes... ». (Comme si s'occuper du chômage et du mariage homosexuel était contradictoire). Et si jusqu’à présent il apparaissait qu’un semblant de frontière entre la parole privée et la parole publique se maintenait, avec une conscience de ce qui pouvait ou non être dit en public par crainte d’être fustigé ou mal apparenté. Il est préoccupant de voir la parole publique instiller la parole privée, et la parole qui était jusqu’alors largement réservée au privé devenir publique par truchement. Dans la mesure où, jusqu’alors, ce type de discours était réservé à un parti bien identifié d’extrême droite, qui en subissait à juste titre discrédit et indignation, on peut s’interroger sur l’impact de la reprise de ce type de discours par des partis perçus comme « légitimes », sur le reste de la population. Ces personnalités se range derrière l’étiquette flatteuse du politiquement incorrect sans s'apercevoir qu'un mouton noir est un peu près aussi grégaire qu'un mouton blanc, puisque la réalité de la représentation des homosexuels est pourtant tout autre. Le chiffre le plus avancé en ce qui concerne l'homosexualité serait qu'elle représente environ 7% de la population, (Jérôme Fouquet, directeur-adjoint du département opinions de l’Institut français de l’opinion publique Ifop avance pour sa part le chiffre de « 5% à 10% » d’homosexuels parmi la population). Et ceci dans tous les pays du monde et en tout temps, on est donc déjà loin d'une « perversion occidentale ».

Par ailleurs, en France, 15 % des hommes vivant à Paris et titulaires de diplômes universitaires bac plus 2 disent avoir eut une relation homosexuelle, alors que ce chiffre est de l'ordre de 3 % dans les petites communes. En dehors des milieux intellectuels, la majorité des gens sont souvent bien loin de connaître 7% de personnes homosexuelles dans leur entourage, ni même parmi les personnalités politiques. Cependant, elles sont assez nombreuses. On peut notamment citer les premières ministres Kathleen Wynne au Canada et Jóhanna Sigurðardóttir en Islande, le premier ministre Elio Di Rupo en Belgique ou encore le maire de Paris pendant 13 ans Bertrand Delanoë qui est ouvertement homosexuel. Enfin, peu de gens non plus connaissent d’homosexuels parmi des personnes célèbres même si beaucoup ont revendiqué leur homosexualité comme Jodie Foster, Freddie Mercury, Wentworth Miller, Léonard de Vinci, Yves Saint Laurent, Ricky Martin, Mika, George Michael, Elton John, Tracy Chapman, Dave ou encore Whoopi Goldberg. Voir leur bisexualité comme Christophe Willem, Lindsay Lohan, Amber Rose, Angelina Jolie, Megan Fox, ou encore John Lennon. Les homosexuels ne sont donc pas plus nombreux aujourd’hui mais seulement plus nombreux à s’assumer. Malgré tout, les homosexuels restent clairement sous représentés à la télévision ou dans les publicités en France, où nous sommes loin de voir 7% de couples homosexuels. On a donc toujours plutôt affaire à un cruel manque de visibilité de la communauté homosexuelle. De plus, dans les rares films avec des homosexuels pour personnage principaux (comme « La vie d'Adèle »), ceux-ci y sont quasiment toujours victime de discriminations, renvoyant ainsi à l’image « anormale » des homosexuels qui sont et demeurent mais n'envahissent certainement pas.

 

Certains homosexuels ont-ils tort d'être fiers de ce qu'ils sont ?

Pour beaucoup de personnes, il est très difficile de comprendre le sens de la « fierté homosexuelle » (ou gay pride en anglais), ce qui, d’un point de vue strictement objectif, est normal. Individuellement, en dehors de toutes considérations qui seraient autres que la sexualité, il n’y a aucune fierté à être homo ou même hétérosexuel. En revanche, et c’est dans ce sens qu’est célébrée la fierté homosexuelle, il y a une fierté que l'on peut retirer de l'affirmer dans un monde majoritairement homophobe (où tous bons parents souhaiteraient à ses enfants de devenir hétérosexuel). Oser « avouer » à sa famille et à ses proches que l'on est homosexuel est déjà en soi un acte extrêmement courageux, et d'autant plus admirable que si la personne a grandi dans un contexte homophobe. Beaucoup d’homosexuels décident de rester dans le placard toute leur vie, et même d’avoir une femme et des enfants par conformisme et peur du regard des autres car ils s’imaginent (souvent à tort) que ça les rendront plus heureux. Parfois même, ils deviennent homophobes pour tenter de se prouver que l’homosexualité est une chose abominable. Mais les homosexuels qui s’assument et revendiquent leurs droits ne font pas que de redonner du courage aux autres personnes ayant déjà fait leur coming out ou de lutter directement contre le taux de suicide très élevé pour les autres homosexuels. (40% des suicides à l'adolescence seraient reliés à l'homosexualité refoulée ou non au Québec en 2000). Ils luttent également pour les valeurs des lumières tel que la liberté, l’égalité et la fraternité (la France fut le premier pays d’Europe à légaliser l’homosexualité à la révolution en 1791, avant de la pénaliser à nouveau sous le régime de Vichy en 1942 et d’être finalement l’un des derniers pays d’Europe à la dépénaliser à nouveau seulement 40 ans plus tard en 1982).

De la même manière, il y a effectivement une fierté que l’on peut retirer de participer à la « Marche des fiertés » ou « gay pride » (qui n’a bien souvent rien à voir avec les photos des premières pages de certains journaux à sensation et où participent un très grand nombre d’hétérosexuels, de famille et de personnalités à travers le monde). Il s’agit en réalité de la commémoration des émeutes de Stonewall le 28 juin 1969 qui furent le premier exemple de lutte des homosexuels contre un système les persécutant. Ces émeutes représentent le moment symbolique marquant le début du mouvement des droits civiques pour les homosexuels, aux États-Unis et partout dans le monde. Ce fut en quelque sorte la première « gay pride » au monde. Depuis 1970, tous les ans est célébrée fin juin à New York et San Francisco la commémoration des émeutes de Stonewall (mieux connu actuellement sous le nom de « gay pride » ou « marche des fiertés »), qui fut progressivement adoptée par des milliers de villes du monde entier. Participer à cette marche peut donc procurer une grande fierté pour un homo comme pour un hétérosexuel, de la même manière qu’un Afro-américain ou un blanc américain pourrait être fier de célébrer le Martin Luther King Day (férié aux Etats-Unis). Coretta Scott King, (la femme de Martin Luther King), déclara d’ailleurs à l’occasion de la 13ème « Creating Change Conference » de novembre 2003 : « J’entend toujours des gens dire que je ne devrais pas parler des droits des homosexuels. Mais je dois alors leur rappeler que Martin Luther King a dit ‘Une injustice commise quelque part est une menace pour la justice dans le monde entier.’ Et j’appelle ainsi tous ceux qui croient au rêve de Martin Luther King à faire de la place à la table de la fraternité pour toutes les personnes gays et lesbiennes ». De la même manière, il est aussi compréhensible qu’au contraire, les homosexuels ne revendiquant pas leurs droits (tel le nouveau maire FN de Hénin-Beaumont), n’aient eux en effet que peu de fierté à retirer de leur homosexualité.

 

Les homosexuels peuvent-ils être heureux ?

Beaucoup d’homosexuels restent dans le placard car ils imaginent qu'ils seront plus heureux ainsi que d’avoir à affronter un monde homophobe. Cependant, accepter son homosexualité n’implique pas forcément de le dire. Le premier pas peut être de le faire accepter à soi-même. Ensuite si l’on est par exemple à l’école ou que l’on vit dans un contexte assez homophobe, rien ne sert effectivement de « l’avouer ». Mais il est par contre absurde et dangereux pour un garçon par exemple de tomber dans la paranoïa et de vouloir haïr tout ce qui peut sembler avoir un rapport supposé avec l’homosexualité (comme le rose ou la « gay pride »). Voir même de se trouver des petites amies que l’on n’aimera pas réellement en attendant de s’accepter pleinement à un moment plus propice. Chez l'homme, la différenciation sexuelle n'apparaît qu'à la huitième semaine après la fécondation. Or, l'homophobie s'explique justement par l'idée fausse que si l'on veut être un « vrai homme », il faut qu'il ne reste rien de féminin en nous. Mais s'il s'accepte totalement (ce qui peut aider s'il est soutenu par sa famille et ses proches), un homosexuel sera toujours beaucoup plus heureux s’il est fier d’être lui que s'il était dans le placard. Et ceci même s'il ne trouvait jamais l'âme sœur, puisqu’il ne l’aurait pas plus trouver avec une personne du sexe qui ne l’attire pas, et il pourra au moins se sentir fier d'avoir eu le courage d’être lui-même et d'avoir contribué à ce que des millions d'autres personnes dans le présent et le futur se sentent mieux dans leur peau. 

Contrairement à ce que certains imaginent, il existe également une vie pour les homosexuels passé la trentaine (ni pire ni meilleur que celles des hétérosexuels), comme on peut le voir dans quelques rares film tel que J.Edgar ou Harvey Milk. Le chanteur Elton John a même rencontré l'amour de sa vie (le Canadien David Furnish) à 46 ans en 1993. Ils se sont marié en 2005, ont eu leur premier enfant en 2010 et leur second en 2013 (Elton John étant alors âgé de 66 ans). On peut donc dire que oui, les homosexuels peuvent être aussi heureux que n'importe qui, mais certainement plus que ceux qui ont honte ou se mentent à eux-mêmes. Cependant ils peuvent également être aussi malheureux que les hétérosexuels. Par ailleurs, de nombreux homosexuels assumés mal dans leur peau n’ayant jamais connu de vraie homophobie, peuvent hélas eux-mêmes avoir tendance à rejeter leur frustration sur un soit disant lobby gay. Ils peuvent refuser de se remettre en question ou de remettre en question leur propre mode de vie (n'aillant pourtant rien à voir avec celui de la majorité des homosexuels) et finissent alors à la manif pour tous. Accepter son homosexualité ne garantit certainement pas de devenir la personne la plus heureuse au monde, et ne donne d'ailleurs accès à aucun bonheur directement. Ça ne fait seulement que de donner la possibilité de s'accepter et ainsi d'être heureux. Ensuite, le bonheur est quelque chose qui se s'apprend et se cultive (notamment à l'aide de livres sur celui-ci).

 

Existe-t-il un mode de vie gay ?

Pour beaucoup de personnes hétérosexuels (voir même homosexuels), il existerait un « mode de vie gay ». La vision de ce mode de vie stéréotypé s’est notamment développée au cours du temps grâce à de nombreux films et humoristes qui ont créer et modifier ces représentations dans un contexte homophobe. Aujourd’hui, selon beaucoup de personnes, un « mode de vie gay », serait en quelque sorte un mode de vie communautaire. Les homosexuels vivraient tous au Marais. Or, on peut déjà prendre en compte le fait que la totalité du 4ème arrondissement de Paris ne possède pas plus de 28 000 habitants. Ensuite, si nous considérons que ces 28 000 personnes sont toutes homosexuelles (ce qui est évidemment loin d’être le cas), nous pouvons faire le calcul suivant : 7% des 66 600 000 d’habitant de France représentent environ 4 662 000 personnes. Pour finir, 28 000 personnes sur 4 662 000 est égal à 0,60%. Autrement dit, moins de 0,60% des homosexuels de France habitent dans le Marais (et même beaucoup moins étant donné que le Marais n’occupe qu’une infime partie du 4ème arrondissement de Paris et que près de 60% des mariages réalisés dans le Marais en 2013 restent des mariages hétérosexuels). On peut donc déjà aisément comprendre que la plupart des homosexuels de France n’y ait jamais mis les pieds. 

Ensuite, beaucoup de personnes s’imaginent une véritable sorte de communauté homosexuelle très fermée ou de « lobby gay », portée que sur l’esthétique, la superficialité ou le sexe. Il s’agirait d’un mode de vie de débauche. La vie des homosexuels ne reposeraient que sur la sexualité et les homosexuels seraient des sortes d’animaux obsédé par l’idée de satisfaire leurs « pulsions sexuelles déviantes ». Or cette vision des choses est totalement erronée. Il n’existe aucun « lobby gay » à proprement parlé (à moins que l’on considère également le mouvement de Martin Luther King comme un « lobby noir »). Seulement des personnes homosexuels comme des personnes hétérosexuels qui militent pour un peu plus d’égalité et un peu moins d’intolérance. De plus, les stéréotypes sur l'homosexualité voudraient que puisque les hommes seraient plus actifs sexuellement, les hommes homosexuels feraient l'amour en permanence. Comme s'il n'existait pas de site pornographique ou de sex-shop hétérosexuel, et que tous les hétérosexuels n'avait que des rapports sexuels dans un but procréatif en effectuant un acte d'amour (alors qu'au contraire les homosexuels serait incapable de ressentir de l'amour et que ce ne serait donc que des sortes de machines ne vivant que pour avoir du sexe). Or, d'après le célèbre docteur en psychothérapie et sexologue Américain « Joe Kort », c'est totalement faux ! La fréquence de rapport sexuel chez les homosexuels est la même que chez les hétérosexuels. De même, de nombreux couples homosexuels peuvent ne pas faire l’amour pendant des années ou souffrir de violence conjugales exactement comme les couples hétérosexuels. Par ailleurs, ils n’est pas plus difficile de se faire une place dans un monde homosexuel qu’un monde hétérosexuel, les hommes homosexuels ne sont par exemple pas plus superficiel ou plus intéressé par le physique d’un autre homme que ne le serait une femme hétérosexuelle. Enfin, l’amour homosexuel existe exactement de la même manière et aux mêmes fréquences que l’amour hétérosexuel. La plupart des homosexuels sortent du placard seulement après avoir rencontré la personne qu’ils aiment comme on peut le voir dans « Beautiful thing ». Il n'existe donc pas de mode de vie gay.

 

Existe-t-il une culture homosexuelle ?

Bien que souvent contestée ou niée, beaucoup de personnes estiment qu'il existe une culture homosexuelle. Par contre, même parmi ceux revendiquant son existence, elle peut différer selon les points de vue. Pour le romancier Dominique Fernandez. : « Etre homosexuel, ce n'est pas uniquement préférer les personnes de son sexe, mais aussi se tenir en marge, penser différemment, être un ferment critique dans le consensus environnant. Si la société nous récupère, risque de disparaître ce sentiment d'être paria qui aiguise tant la sensibilité. La vie privée sans doute y gagne ; mais l'artiste y perd en énergie ». Il est vrai que l’ostracisation de l’homosexualité a pu créer une certaine culture dont certaines personnes peuvent être fière. Notamment une culture cinématographique comme on peut le voir dans « The Celluloid Closet » (1995) qui retrace l’histoire de l’homosexualité au cinéma au 20ème siècle. Cependant, il est risqué voir dangereux de dire que seul l’homophobie serait responsable de cette culture. La sensibilité n’est pas le propre de l’intolérance. De par leur histoire commune, ou de par le fait d’avoir moins de partenaires amoureux potentiels, les homosexuels pourraient déjà avoir tendance à posséder une psychologie différente. De la même manière que l’on pourrait dire que les Afro-américains peuvent pour certains avoir tendance à être meilleurs dans certains domaines tel que le sport ou le jazz, et le racisme n’y changerait rien. Il est donc aussi dangereux et erroné de dire que l’homophobie est une bonne chose pour la culture homosexuel, que la ségrégation le serait pour la préservation de la culture Afro-américaine. De même, les Indiens avaient également une belle culture avant la colonisation. Or, ils l’ont toujours. Ils l’ont simplement mélangé avec ce qu’ils ont pu trouver de meilleur dans la nouvelle culture américaine. Si la culture homosexuelle existe maintenant, elle existera toujours. Elle ne fera qu’évoluer positivement sans homophobie et de même que l'on est pas défini par sa sexualité ou sa couleur. De plus, certains évènements fédérateurs tel que la « gay pride » ne disparaîtront pas en même temps que l’homophobie comme noël n’est pas mort en même temps que la laïcité. 

Le seul méfait que pourrait avoir un monde sans homophobie serait que l'homosexualité ne pousserait plus particulièrement les homosexuels à se battre pour l’égalité et qu’il pourrait y avoir par exemple autant de racisme en France parmi les homosexuels que les hétérosexuels (ce qui n’ait pour le moment pas tout à fait le cas du fait d’une meilleure compréhension forcée de l’intolérance par la plupart des homosexuels à cause de l’homophobie, bien qu’il existe pourtant déjà des néo-nazis ouvertement homosexuels). Un monde sans homophobie ne changerait donc pas grand chose à cette culture homosexuelle qu’on pu apporter certains artistes comme « Freddie Mercury ». Et encourager l'homophobie au prétexte que la lutte contre l'homophobie est en soit quelque chose de magnifique n'a donc aucun sens ! Les homosexuels qui diabolisent par exemple la « gay pride » au nom du droit à la différence de culture plutôt qu'au droit à l'indifférence qu’elle apporterait, n'ont souvent pas ou peu connu l'homophobie ou restent mal dans leur peau sans vouloir rechercher les véritables causes de leur mal-être. Ils oublient le combat qu’ont réalisé de nombreuses personnes au travers des siècles comme les révolutionnaires de 1789, Harvey Milk ou les participants à la première « gay pride » (émeutes de Stonewall) pour faire en sorte qu’ils puissent vivre sans persécutions voir normalement aujourd’hui. Ils oublient le passé et ne se sentent plus préoccupés par les droits des homosexuels et des autres minorités (les homosexuels militent aussi plus facilement contre le racisme, le sexisme etc.). Ils ne luttent par exemple pas contre les nouvelles lois homophobes en Russie qui rendent pourtant toujours le quotidien de millions de Russes abominable. Enfin, de la même manière que supprimer le racisme a permis aux Afro-américains d’enrichir considérablement leur culture, la suppression de l'homophobie ne pourrait que considérablement enrichir la culture homosexuelle.

 

Certains parents d'homosexuels ont-t-ils raison d'espérer que leur enfant change ?

Certains parents affirment vouloir changer leur enfant homosexuel pour son bien, pour qu'il n'ait pas à subir l'homophobie plus tard, puisse se marier et avoir des enfants (ce qui est pourtant possible aujourd'hui). Or, on ne choisit pas d'être homosexuel, d’être haï et menacé dans certaines régions du monde. Il n'est pas plus possible de devenir hétérosexuel qu'il ne l'est de devenir homosexuel. Ce pourquoi il est plutôt absurde de dire « on respecte ton choix » étant donné que l'homosexualité n'est pas un choix. Hélas, dans certains pays, des thérapies par aversion pour « guérir » l'homosexualité existent toujours bien que n'ayant jamais eu pour résultat que de tripler le risque de suicide de la victime. Par ailleurs, même dans une société très homophobe, le principal ressenti de l'homophobie chez une personne viendra souvent de sa famille. Si une personne subit de l'homophobie de toute part mais est soutenue par sa famille (qui peut alors s’intéresser à la culture homosexuelle, participer à la « marche des fiertés » etc.), elle sera souvent beaucoup plus épanouie que si elle était restée dans le placard.

De même, une famille n'acceptant par l'homosexualité de ses enfants ne leurs feront que du mal. On peut prendre l'exemple de Mary Griffith, une mère américaine chrétienne et homophobe qui a cru tout faire pour le bien de son fils Bobby en tentant de le rendre hétérosexuel. Cependant, elle se rendit compte en lisant son journal intime peu après que celui-ci se jeta du haut d'un pont, qu'elle était en réalité la principale responsable de la mort de Bobby (en ayant ruinée son estime personnelle à parler des homosexuels comme de « détraqués »). Elle s'en ait toujours voulu d'avoir selon ses mots « tué son fils » et est depuis devenu l'une des plus grandes militantes pour les droits des homosexuels aux Etats-Unis. Son histoire a fait l'objet d'un brillant téléfilm : « Bobby, seul contre tous ». Alors si vous êtes parent avec un enfant homosexuel, n'attendez pas que celui-ci se suicide pour comprendre que ce n'est pas vouloir son bien que de vouloir l'empêcher d'être lui. Et n'oubliez pas que chacun de vos enfants à 7% de chance de devenir homosexuel et est très réceptif aux moindres remarques d'intolérance. (Un simple « PD » à un autre adulte sans teinte d'homophobie pourra pousser un enfant à vous cacher son homosexualité pendant des années).

 

Les homosexuels ont-ils tort de vouloir se marier et avoir des enfants ?

Beaucoup de personnes pensent que comme pour le mariage entre Afro et Euro-américain aux États-Unis. Dans 30 ans, le fait que le mariage pour tous ait pu être interdit choquera les jeunes générations. Quelles sont les raisons le plus souvent opposées au mariage pour tous ? 1- Le déclin de la civilisation 2- Le spectre de l'inceste 3- L'hypocrite non-exclusion du mariage 4- L’intérêt supérieur de l’enfant 5- La religion 6- La soi-disant instabilité des couples. Voilà les 6 principales objections au mariage mixte (mariage entre Blanc américain et Afro-américain interdit dans les Etats chrétiens conservateurs aux Etats-Unis jusqu’en 1967). Vous pensiez peut-être qu’il s’agissait-là des objections contre le mariage pour tous ? Et bien vous aviez aussi raison. Les arguments utilisés étant les mêmes comme nous l’aura montré Anne Boring. Pour ce qui est de l’adoption, certains états américains comme Rhode Island l'autorisent pour des couples du même sexe depuis 1993. D’autres comme le New Jersey (Etat présentant les meilleurs taux de réussite au bac américain) l’autorisent depuis 1998, soit avant même l’arrivée du PACS en France. Et toutes les études réalisées depuis près de 30 ans sur les enfants élevés par des couples de même sexe ont prouvés que ses enfants grandissaient aussi bien que dans n’importe quelle autre famille et n’ont pas plus de chance de devenir homosexuel, la sexualité n’étant pas un choix.

 

Le mariage pour tous implique-t-il de devoir légaliser la polygamie ?

Beaucoup de personnes, y compris des personnalités politiques promettent une future légalisation de la polygamie en conséquence du mariage homosexuel. Cependant, on peut constater qu’aucun des pays ayant légalisé le mariage pour tous depuis 13 ans n’a encore jamais eu l’intention de la légaliser. Pour quelles raisons ? Et bien contrairement à l'amour, l'envie de plusieurs femmes (ou hommes) ne représente pas un besoin primaire de l'homme. Si interdire l'homosexualité serait comme obliger à des homosexuels de devenir hétérosexuels (ce qui est impossible), au contraire, il est tout à fait possible pour n'importe quel être humain de ne pas avoir plusieurs femmes ou hommes en même temps. Qui pourrait vivre heureux en se forçant à avoir des relations sexuelles avec une personne du sexe qui ne l'attire pas ? Personne. Alors que qui pourrait être heureux en n'ayant qu'une seule conquête en même temps ? Tout le monde. De plus, très rare voir quasi inexistantes sont en France les personnes souhaitant la légalisation de la polygamie. Ensuite, si les homosexuels veulent avoir le droit de se marier, c'est pour ne pas être mis au ban de la société sans raison. 

La société se doit de donner la possibilité à chacun de ses citoyens de pouvoir être heureux en suivant le dogme visant à stopper la liberté des uns à celles des autres (c'est ce pacte social qui nous empêche de tuer quelqu'un que l'on n’aime pas en nous obligeant à penser au fait que malgré notre envie de meurtre, la liberté de l'autre prime sur la notre). Et il n'existe aucune raison (dans une société laïque) d'exclure les homosexuels de la société de quelque manière que ce soit. C'est pourquoi seule la demande du mariage homosexuel est recevable. Par ailleurs, en plus de ne répondre à aucun besoin naturel de l'homme, la polygamie est extrêmement néfaste pour la société, notamment au niveau du droit des femmes dans une société patriarcale. Une simple étude comparative de la situation des femmes dans le monde nous permet de constater que dans les pays où la polygamie est courante et légale, les femmes sont bien souvent traitées comme des objets par les hommes qu'elles le veuillent ou non. De même, le pourcentage d'hommes se sentant ostracisés par le fait de ne pas pouvoir épouser toutes les femmes qu'ils souhaitent est de l'ordre de 0%. A contrario, la majorité des 7% d’homosexuels dans le monde sont persécutés. Ce qui traduit une réelle demande et un vrai besoin du mariage pour tous, de manière à empêcher l'exclusion inutile de près de 1/10 de la population mondiale présente et future. Et c'est ainsi que l'on peut bien parler de mariage « pour tous » sans y inclure la polygamie ou la pédophilie étant donné que seul le mariage hétérosexuel et le mariage homosexuel sacralisent des besoins primaires et sans mettre en danger personne.

 

Que peut-on en conclure ?

Pour finir, on peut conclure que la peur de l'homosexualité n'est dû qu'à une profonde méconnaissance volontaire ou non de ce qu'est l'homosexualité. Jamais un enfant élevé par un couple homosexuel ou ayant eu des amis ouvertement homosexuels ne deviendra par exemple homophobe, tout comme une mère homophobe ne pourra plus l'être après le suicide de son fils homosexuel. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que le meilleur remède face à une peur n'est que l'instruction. Même s'il est vrai que les gens n'entendent que ce qu'ils veulent entendre, il ne faut pas se décourager. Un enfant ne connaît pas l'homophobie. Si les populations sont plus tolérantes dans certains pays développés, ce n'est pas spécialement parce qu'on les a formaté à la tolérance dès le plus jeune âge, mais plutôt au contraire parce que les enfants n'y ont jamais appris la peur de l'autre. Enfin, pour terminer, si un homophobe vous dit que « de toute façon si tout le monde était homosexuel, l'humanité ne survivrait pas », rétorquez-lui avec cette magnifique citation de Raphaël Enthoven que : « Oui mais si tout le monde était boulanger l'humanité ne survivrait pas non plus !... ».

Manifestation contre le mariage homosexuel à Washington en 2013
Deux couples homosexuels s’embrassent lors d’une manifestation rassemblant des opposants au mariage gay devant la Cour suprême des Etats-Unis à Washington, le 27 mars 2013.

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