Tuer vos enfants est un acte altruiste, ou quand des psychiatres dérapent
par homme libre
mercredi 17 décembre 2008
Procès d’un quintuple infanticide en Belgique : les experts psychiatres dérapent.
Cette semaine s’est ouvert le procès d’une mère infanticide dans le Brabant wallon. Deux semaines d’audiences sont prévues, au vu de l’ampleur du crime, comparé dans son retentissement à l’affaire Dutroux.
L’un après l’autre, elle les a appelés dans une chambre, prétextant une surprise, et les a étranglés et égorgés. La plus grande (14 ans) a bien tenté de se défendre mais la mère était plus forte.
Elle a ensuite tenté de mettre fin à ses jours en s’enfonçant le couteau dans l’abdomen.
Cette femme était mariée depuis longtemps. Elle semblait exemplaire. Le couple vivait sous une sorte d’autorité, un médecin qui - pour des raisons non explicitées, couvrait une partie de leurs dépenses.
Au début du procès, les experts psychiatres “... ont évoqué son souhait d’amener avec elle des enfants qu’elle aimait au-delà de tout. Un "suicide altruiste", selon une expression utilisée par les psychiatres. La mort serait apparue à la mère de famille comme la seule issue à sa vie ratée.”
Vous avez bien lu : Suicide altruiste, justifiant le fait d’emmener ses enfants avec soi dans la mort. Je pourrais imaginer qu’une mère ou un père en arrivent à une telle extrémité en temps de guerre, quand on sait inéluctablement que ses enfants vont être torturés avant d’être assassinés. Et encore ! Mais pas en temps de paix, quelles que soient les raisons. Il y a toujours d’autres solutions à une éventuelle détresse.
Que s’est-il passé en elle, dans la famille ? Pour l’heure les débats n’ont pas encore éclairé ce point. Ses avocats parlent de violence occasionnelle dans le couple, ce qui est contesté, mais pas de menaces sur les enfants. Lors de la première audience, “Elle a détaillé son enfance dans un milieu qu’elle décrit comme hostile, entre un père violent et une mère surmenée, qui lui lança un jour qu’elle était "bête et moche". Mal dans sa peau, elle se serait enfin sentie "aimée et valorisée" lorsqu’elle a rencontré (son mari), un Belge d’origine marocaine.”
Avoir été traitée de “bête et moche” une fois justifie-t-il un tel crime ? Avoir eu un père décrit comme violent (ce qui n’est pas encore confirmé) explique-t-il ce quintuple assassinat ?
Une chose m’interroge et m’effraie quelque peu : ce discours, “elle s’est sentie aimée et valorisée”, le milieu familial maltraitant, c’est exactement les premières descriptions des personnalités borderline. C’est très à la mode devant les tribunaux, j’en sais quelque chose. Est-il possible que des criminelles soient conseillées à se présenter avec les signes borderline (c’est facile à faire avaler aux experts) par des groupes ou avocates pro-femmes pour se dédouaner de leurs actes ?
Ce discours est devenu tellement habituel que cette question devrait être examinée.
Nous en saurons peut-être plus dans quelques jours. Mais ce qui me paraît insensé de la part d’experts psychiatres, c’est de valoriser les crimes en les qualifiant d’altruistes. Jusqu’où peut-on faire d’une meurtrière une victime ? Où est la responsabilité individuelle d’une personne qui n’a pas d’antécédents psychiatriques et qui passe à l’acte de façon aussi méthodique ? Il peut toujours y avoir des circonstances qui expliquent, mais le suicide altruiste, là, ils font fort les psy.
N’y a-t-il pas une instance pour demander une expertise de ces “experts” ?
Et puis, en passant, la petite question qui dérange : qu’auraient-ils déclaré si le meurtrier était un homme ?