Un nourrisson en garde à vue !
par L’Hérétique
jeudi 25 octobre 2007
Il n’y a décidément plus de limites à l’indécence et à la brutalité en France : le 17 octobre dernier,le préfet du Loiret n’a pas hésité à ordonner la garde à vue pour une journée d’un nourrisson de 3 semaines avec ses parents (sans papiers) pendant 9 heures.
Si un tribunal n’était intervenu, cet homme-là s’apprêtait à demander la prolongation en centre de rétention du nourrisson et de ses parents pendant 15 jours.
Par ailleurs, Ian, Irina et leur bébé, Kyrill, venus de Moldavie en 2006, et installés à Gien, ont a été abandonnés au milieu d’une route, à 400 kilomètres de chez eux, après 19 heures (rappelons que les températures sont désormais froides la nuit...) en plein désarroi, par une unité de gendarmes. Précisons que ce couple demande l’asile politique à la France.
Les exactions se multiplient. Ce préfet devrait être sanctionné et même destitué de sa fonction.
Seule consolation, prouvant qu’il existe encore une justice en France, la Cour d’appel de Rennes a ordonné la remise en liberté de la famille, considérant "inhumain et dégradant" la garde à vue qui leur a été imposée.
Il y a de quoi !
Messieurs Hortefeux et Sarkozy, voilà les conséquences de votre politique du chiffre indigne. Pour moi, j’ai la rage au coeur, quand je vois dans quel pays nous vivons et comment nous traitons les étrangers.
C’est ignoble. A se demander si certains éléments de notre administration actuelle ne se serait pas comportés exactement de la même manière sous Vichy. Du moins, on a beau ne pas vouloir faire d’amalgames, les ressemblances sont trop souvent troublantes...
François Bayrou a toujours été en faveur d’un traitement au cas par cas des régularisations ou non de sans papiers. On voit ce que produit la machine répressive et populiste du président, dont le seul objectif est d’annoncer à certains de ses électeurs qu’il a réalisé son quota d’expulsions.
Si les Français approuvent cette politique, c’est qu’ils sont trompés, mais aussi qu’ils tournent mal. Puissions-nous ne pas revivre des heures noires.
D’ailleurs,
au lieu de passer leur temps à se regarder le nombril, j’invite
quelques-uns de mes amis blogueurs à s’intéresser un peu moins aux
statuts et à leur positionnement dans leur mouvement, et un peu plus à
la société civile et à ses souffrances, car pour ce malheureux nourrisson, c’est bien de souffrances dont il s’agit.