Un printemps pourri pour beaucoup de locataires !

par CHALOT
lundi 22 mars 2010

- Des loyers qui augmentent de plus de 2% dans de nombreuses régions comme le précise la CNL, la plus grande association de locataires dans un communiqué de presse paru le 10 mars 2010 ; 
- Des expulsions qui reprennent...
C’est un printemps pourri qui s’annonce pour de nombreux locataires.... à moins qu’une mobilisation et qu’une action forte permette de mettre fin à cette attaque contre les familles en difficultés !

Les expulsions pour retard de paiement ou impayés ont repris depuis le 15 mars. Beaucoup de familles surendettées sont inquiètes.

Face à cette menace qui pèse sur des familles en difficultés, les associations de locataires et des associations familiales comme les familles laïques du CDAFAL appellent à l’abandon pur et simple des mesures d’expulsions :

C’est la fin de la trêve hivernale, mais cette année les effets conjugués de la crise, du déficit chronique de logements sociaux et de l’inefficacité du DALO laissent présager des jours sombres pour les familles. 

Malgré la mobilisation des associations, le nombre de jugements prononcés pour des expulsions locatives n’a cessé de croitre durant les dix dernières années, passant de 71 323 à 105 271. A cette hausse de 48% s’ajoute sur cette même période, une hausse de 132% de la demande du concours de la force publique (chiffres Fondation Abbé Pierre), or on connait les traumatismes que peuvent engendrer de tels actes, en particulier sur les enfants.

Une fois de plus le CNAFAL s’insurge contre la violence de ses pratiques qui portent atteinte à la dignité des personnes et demande un abandon des procédures d’expulsions.

Il est intolérable de faire payer aux familles les effets désastreux d’une crise qui s’enkyste progressivement. Il est intolérable de leur faire payer l’incapacité récurrente des pouvoirs publics à régler le problème du logement devenu aujourd’hui un réel problème de société. “


De nombreux bailleurs sociaux ont décidé de passer outre les recommandations du gouvernement de limitation des hausses des loyers à 1% maximum... ce qui est déjà élevé avec cette crise économique qui touche les plus démunis.

La Confédération Nationale du Logement montre dans le cadre d’une étude que les 2/3 des bailleurs sociaux n’ont pas respecté les recommandations et près de 19 % des organismes ont même voté une hausse le 1er janvier 2010 après avoir déjà appliqué une augmentation le 1er juillet 2009.

“Les régions les plus touchées sont la Bourgogne, la Corse, l’Alsace et la Champagne-Ardenne. Viennent ensuite le Midi-Pyrénées, la Picardie, l’Auvergne, le Languedoc-Roussillon et l’Île-de-France.”
Les offices publics de l’habitat (anciens OPHLM et OPAC) dirigés parfois par une majorité de gauche sont les plus mauvais élèves. « C’est donc dans le secteur public que les augmentations sont les plus fortes », explique la CNL, qui dénonce à juste titre le « désengagement financier de l’État ».

Deux mesures complémentaires devraient être prises : l’arrêt des expulsions et le gel des augmentations de loyers.

Les associations familiales et de locataires qui se mobilisent fortement doit être soutenues et relayées par les élus des collectivités territoriales qui ne doivent pas accepter que les familles populaires voient leurs conditions de vie s’aggraver !

Jean-François Chalot


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