Une autre immigration

par Thomas
jeudi 18 décembre 2014

Immigration. François Hollande a placé ce thème au centre de l'actualité en France. D'habitude, quand on en parle, c'est pour parler des sans-papiers, de l’intégration culturelle, de problèmes quoi. Pourtant l'immigration, comme l'a souligné le chef de l'état c'est surtout les regroupements familiaux (90.000 personnes) et les étudiants (60.000 personnes). Pourquoi ne parle-t-on pratiquement jamais de ces populations dans les débats autour de l'immigration ?

Qui peut se déclarer contre le fait que deux personnes qui s'aiment soient ensemble ? Qui peut déclarer ne pas vouloir accueillir des étudiants qui font tourner l'économie en consommant et en créant ? Personne, penseriez vous. Pourtant, c'est faux. Certaines ambassades françaises traitent les demandeurs de visa de manière irrespectueuse et incompétente, interdisant l'accès sur notre territoire à des individus désirés en France par amour ou par besoin. Voici une petite histoire, parmi tant d'autres...

Katherine est une jeune étudiante, diplômée de la meilleure université de son pays. Thomas est français. Thomas profite d'une année d'études enrichissante à l'étranger quand il rencontre Katherine. L'amour leur joue un tour et les voilà ensemble, serein pour leur futur car ils s'aiment. Un plan est façonné : ils se retrouveront en France où Katherine étudiera la langue un semestre avant de peut être demander un titre de séjour et enchaîner par un Master... Ou alors ils partiront tous les deux vers un autre pays du globe pour effectuer leur Master ensemble. Peu importe tant qu'ils sont ensemble.

Katherine a la chance de faire partie d'une famille relativement aisée et de Thomas comme appui sur place en cas de problème. Néanmoins l'ambassade de France de son pays n'est pas clair sur les conditions d'obtention d'un visa étudiant. Un site dans la langue de Katherine, un autre dans celle de Thomas, des documents différents à fournir selon la version du site. Un standard téléphonique ouvert 1 heure et qui ne répond pas. Un rendez vous impersonnel derrière un hygiaphone marqué par une agressivité et un dédain de l'interlocutrice de l'administration. Un refus de visa sans motivation. Une possibilité de faire appel de la décision même pas mentionnée dans le refus (peut être à raison car seuls 7 refus sur 100 sont modifiés par le ministère des affaires étrangères). Chemin de croix que vivent des milliers de personnes pour émigrer en France pour une courte durée (3 mois pour un visa touriste, 6 mois dans ce cas)....

Pendant ce temps, Thomas pleure, Katherine pleure, une belle histoire, à qui on ne laissera pas le temps de vivre, meurt, et la France perd un cerveau. Un refus de bonheur officiel en quelque sorte. L'immigration ici n'avait rien d'un problème, c'était une solution. J'invite tous ceux qui liront ce papier à envisager cette dimension également, la dimension humaine d'une immigration voie vers le bonheur, d'une immigration solution, d'une immigration qui ne fait que des gagnants.

Ps : Les noms des protagonistes sont modifiés dans le texte. De même, le pays de l'ambassade n'est pas cité. La raison est que Katherine a demandé de nouveau un visa.


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