Une rentrée à peine moins cauchemardesque

par Laurent Herblay
mercredi 6 septembre 2017

Comme le rappelait le comité Orwell dans son livre, la France avait probablement un des meilleurs systèmes scolaires au monde. Malheureusement, comme partout ailleurs, nos dirigeants ne cessent de l’abîmer. Rare point positif de l’arrivée de Macron, son choix de Jean-Michel Blanquer ministre de l’éducation, pourrait ralentir une dégradation qui devient de plus en plus inquiétante.

 

Un retour dans la bonne direction ?
 
L’approche de la rentrée provoque la multiplication de papier sur la situation de l’éducation nationale. Tout ce qui est décrit est absolument révoltant, même si j’écris depuis longtemps sur le sujet. Un professeur de Seine et Marne, Augustin d’Humières, vient de publier un nouveau livre, « Un petit fonctionnaire  », pour qui « on ment sur le niveau réel des élèves  ». Il y dénonce la baisse du niveau réel, parfois révélée par une simple dictée, qui contredit les résultats maquillés du baccalauréat et fait un lien entre l’évolution de notre système scolaire et la montée du djihadisme en son sein, alors même qu’un ancien principal de collège de Marseille décrit la triste montée de l’islamisme à l’école.
 
De son côté, Marianne évoque l’essai d’une professeure de lettres classiques, Isabelle Dignocourt, « L’éducation nationale, une machine à broyer  », qui dénonce les méthodes de son ministère. Elle aussi dénonce le fait que l’on pousse les professeurs à « en demander de moins en moins (aux élèves). Nous sommes sommés de nous transformer en animateurs et d’imaginer des leçons toujours plus amusantes et distrayantes, ce qui empêche tout approfondissement. Dès que la difficulté apparaît, on demande aux professeurs de la contourner ». Elle évoque la dévalorisation de son métier, et des investissements trop concentrés dans le numérique, comme l’a fait Natacha Polony dans le FigaroVox, en décrivant nos enfants, comme le pactole des géants du numérique.
 
Heureusement, dans le déluge de décisions révoltantes de la nouvelle équipe au pouvoir, même Isabelle Dignocourt évoque les « paroles rassurantes  » du nouveau ministre, sur les langues anciennes et les classes bilangues, tout en soulignant que l’autonomie des établissements peut avoir de mauvais côtés. Jean-Michel Blanquer a fait quelques annonces intéressantes, comme l’enseignement de la Marseillaise dès le primaire, ou la pose de limites à l’entrée à l’université. En effet, en réduisant sans cesse les exigences au lycée, on peut penser que trop d’étudiants mal préparés s’y dirigent complètement en vain, alors même que d’autres filières ne sont pas assez valorisées.
 

Voilà pourquoi, malgré la situation très dégradée de notre éducation nationale, et malgré le contexte d’une majorité qui mène notre pays dans la mauvaise direction en accélérant sur la plupart des sujets, un petit rayon de soleil semble subsister avec la présence de Jean-Michel Blanquer rue de Grenelle. Mais il faudra le juger sur les mesures qu’il aura pris dans quelques mois.


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