Violences conjugales : Le premier coup est déjà le coup de trop

par BOIDOU RITA
mercredi 5 septembre 2018

A la mémoire de Tatiane Sprintzer

 

Crédit photo TodosporTatianne/Instagram 
 
Dans la nuit du 22 juillet, vers 2h40 du matin, Tatiane Sprintzer, jeune avocate brésilienne de 29 ans est morte sous les coups acharnés de son mari Luís Felipe Manvailer, professeur de biologie après une longue course poursuite pour sauver sa vie.
 
Cette scène atroce disponible sur YouTube (âmes sensibles s’abstenir) a été filmée par les caméras de vidéosurveillance d'un immeuble de Guarapuava, dans le Sud du Brésil. 
 
Les chiffres sont effarants et effrayants, selon les estimations des Nations unis, 35% des femmes dans le monde ont subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d'un partenaire intime ou des violences sexuelles de la part d'une autre personne au cours de son existence.
 
Une femme sur trois dans le monde sera battue, contrainte à un acte sexuel ou maltraitée aucours de sa vie.
 
Les Nations Unies ont décrété la date du 25 novembre comme Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes face à l’ampleur de ce phénomène.
 
Cette violence ne se limite pas uniquement au partenaire actuel, elle est parfois l’œuvre  d’anciens conjoints qui n’acceptent pas la fin de la relation ou de personnes éconduites. Il appartient de respecter le droit des femmes de choisir.
 
Ce problème de société concerne absolument tout le monde : hommes et femmes confondus.
 
Au-delà de l'émotion immédiate que suscite ces actes ignobles, dans une société ou une actualité relègue une autre aux oubliettes. Nous avons le droit et surtout le devoir de faire bouger les lignes face à cette violence quotidienne et insidieuse vécues par des femmes de tout milieu social, de toute race, de toute religion etc. Il appartient à chacun d’y contribuer.
 
Cette lutte passe par l’éducation des hommes, il est nécessaire de faire passer le message dans nos cercles familiaux, professionnels, amicaux, etc. Les conflits ne se résout pas par les coups portés à une personne plus faible que soi au niveau physique. Il est important de les faire entendre raison que ces concepts de masculinité, de virilité qui leur font croire qu’ils sont supérieurs aux femmes et que la seule manière de se faire comprendre est de leur donner des coups jusqu’à atteindre parfois l'irréparable doivent être abolis. Il nous appartient d’inculquer des valeurs de tolérance, de tempérance à nos hommes dès l’enfance, leur apprendre que le respect de l’être aimé se mérite, aussi d’accepter le choix de séparation de l’autre même si cela peut être douloureux, cela ne doit jamais passer par des coups portés.
 
Il faut aussi en finir avec le silence coupable de l’entourage, l’on ne doit pas se mêler de ce qui nous considérons n’être pas de notre ressort et pendant ce temps une femme souffre, elle a juste besoin qu’une personne lui tende la main, la guide face à l'incertitude du lendemain : la peur de se retrouver seule, le regard et le questionnement de la société sur le célibat des femmes , la dépendance économique à l’égard du mâle tout puissant ou l’inquiétude pour les enfants de grandir sans figure paternelle, etc.
 
Nous te disons adieu Tatiane également à toutes ces anonymes dont nous ne connaissons ni l’histoire, ni les souffrances endurées.Nous mènerons le combat afin de mettre un terme à ces actes abjects et ignobles, nous mettrons fin à ces décomptes macabres.
 
Nous vous aimons, Reposez en paix 

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