Violences faites aux femmes : une triste banalité
par Benji
jeudi 10 mars 2022
Hier 8 mars, les femmes étaient à l'honneur.
La lutte contre toutes les violences sexistes et sexuelles est présenté comme le 1er pilier de la Grande Cause du quinquennat pour l’égalité entre les femmes et les hommes.
Les violences faites aux femmes sont polymorphes : violences sexuelles, violences physiques, violences verbales, violences psychologiques, harcèlement, insultes sexistes... Toutes ne sont pas visibles.
Le nombre d'appels au 3919, plate-forme d’écoute gratuite pour les femmes victimes de violences (conjugales, sexuelles, harcèlement, etc.) a augmenté de 22 % en 2020 et de 114 % entre 2017 et 2020. Il s'agit d'un indicateur qui ne laisse pas indifférent.
Même si la parole des victimes s'est libérée sur les réseaux sociaux, peu d'entre elles oseront porter plainte et 80% des plaintes sont classées sans suite. Les chiffres des violences faites aux femmes sont élevés : 48 femmes ont été tuées entre janvier et juillet 2021 et près de 220 000 déclarent chaque année subir des violences (seules 18% d’entre elles portent plainte). (source service-public.fr)
De récentes affaires très médiatisées (affaire Daval) révèlent ces féminicides, émeuvent l'opinion public, mais l'inaction demeure.
Il est probablement de notre responsabilité de tous, citoyens, d'être vigilants. En voici un exemple dramatique.
C'est l'histoire banale d'un couple au bord de la rupture. Elle, Jeanette, a décidé de le quitter et ne veut plus le voir. Lui, Georges, la supplie de venir à un ultime diner d'adieu. Ils se rendent donc dans un restaurant tranquille. Georges veut rester "romantique". Il choisit une table à l'écart. Et là commence un scène surréaliste de violences verbales. Il déverse sa colère sur Jeanette qui, médusée, n'ose ni parler ni bouger. Pour seule défense : des larmes. Personne dans la salle n'intervient. Cette violence semble tellement ordinaire. Ils quittent le restaurant. Jeanette fera quelques pas jusqu'à la Seine où épuisée psychologiquement et détruite par ce flots de paroles insultantes, elle se précipitera de désespoir. Jeanette laisse un orphelin. Georges ne sera jamais inquiété. Il s'avère que ce pervers narcissique n'en est pas à sa première "victime".
Jeanette c'est notre soeur à tous, notre fille, notre amie, notre mère. Ne baissons les bras devant la violence quotidienne. Les femmes méritent le respect, l'amour et la bienveillance.