Viols, enlèvements, crimes rituels : Les dangers qui menacent les enfants de Côte d’Ivoire à l’approche des élections

par COLBERT
mardi 15 octobre 2019

Le viol d’une petite fille de trois ans en Côte d’Ivoire le vendredi 28 septembre 2019 et morte le lundi 30, a jeté l’effroi et l’indignation sur les familles ivoiriennes. La mort de la petite Bouassa Ahou Océane continue de répandre l’effroi sur la Côte d’Ivoire.

Dimanche 06 octobre 2019, une grande marche de plusieurs dizaines de personnes indignées, est organisée pour dénoncer les crimes contre les enfants de Côte d’Ivoire. Cette manifestation a été suscitée par le viol de la petite Bouassa Ahou Océane âgée de trois ans, un autre crime qui s’est ajouté à la longue liste de crimes perpétrés impunément contre les enfants, en Côte d’Ivoire. Une seule question était sur les lèvres des manifestants que nous avons interrogés au cours de cette marche : « Pourquoi ces nombreux crimes contre les enfants ? » Le ton était coléreux. Selon une jeune dame visiblement affectée, « avant 2010, de tels crimes étaient rares en Côte d’Ivoire. Mais aujourd’hui, nos enfants sont en danger. Quand nos enfants vont à l’école nous avons peur. Plusieurs fois des enfants ont été kidnappés aux abords des écoles et leurs corps ont été retrouvés avec des organes amputés ou vidés de leur sang. » Pour un autre marcheur contre le viol de la petite Océane, « les parents doivent être vigilants car les élections présidentielles approchent. Les crimes rituels contre nos enfants vont se multiplier. » Le 3 mai 2018 Fanny Pigeaud publiait sur MEDIAPART : « Des soupçons de sacrifices humains ponctuent les campagnes électorales en Côte d’Ivoire. Une vague de sacrifices humains, appelés aussi "crimes rituels" et ciblant principalement des enfants, a effrayé la Côte d’Ivoire ces derniers mois. » L’article de Fanny Pigeaud révèle encore que « les Ivoiriens ont remarqué que les alertes concernant des disparitions d’enfant s’étaient multipliées dans les mois précédant la dernière Coupe d’Afrique de football des nations (CAN) de février 2015, mais surtout dans les périodes précédant des échéances électorales. Les événements des dernières semaines ont par exemple commencé alors que s’approchaient des élections sénatoriales qui ont eu lieu le 24 mars. » 

  Selon des statistiques, de février à mars 2017, il y a eu plus de 40 crimes rituels contre les enfants. Et 40 autres ont été recensés au premier trimestre de 2018. La police ivoirienne, soutient que la plupart des enfants enlevés dans différentes régions du pays, « sont retrouvés morts mutilés, avec la disparition de leurs parties génitales ou décapités ». Pour beaucoup d’Ivoiriens, les crimes rituels sont entrés en Côte d’Ivoire, depuis l’avènement de la rébellion. De nombreuses vidéos ont publié des sacrifices humains (sacrifice des gendarmes) au stade de Bouaké par les Forces Nouvelles qui ont porté Ouattara au pouvoir, et qui constituent aujourd’hui les Forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire (FDS). Alors que les élections présidentielles approchent à grands pas en Côte d’Ivoire, le viol de la petite Océane inquiète les Ivoiriens. L’Onu doit se pencher sur ce mauvais sort réservé aux enfants ivoiriens. Elle doit mettre la pression sur les autorités ivoiriennes afin que cessent ces crimes rituels contre les enfants. Les enfants ont droit à la vie.

  Depuis 2010, quand le pays a basculé dans la guerre postélectorale, les droits des enfants ivoiriens sont régulièrement violés. Les enfants continuent d’être les plus grandes victimes de cette crise postélectorale qui n’a pas encore trouvé de dénouement idoine pour les ivoiriens, puisque la réconciliation tant attendue n’a jamais été possible. En 2011, les enfants ont été les plus grandes victimes de l’embargo mis sur les médicaments en provenance de l’Union européenne. A cause de cet embargo-là, les enfants sont morts en cascade dans les hôpitaux en 2011. Les enfants de Côte d’Ivoire ont droit à la vie, seule une véritable implication de l’Unicef peut pousser le gouvernement à s’intéresser véritablement au phénomène d’enlèvement et à l’assassinat d’enfants en Côte d’Ivoire surtout à l’approche de la présidentielle prévue pour octobre 2020.
 

Colbert Kouadjo


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