Yvan Colonna, faux coupable ou vrai innocent ?
par ddt99
samedi 11 juin 2011
Le 6 février 1998 à 21 h 05, le préfet de Corse, Monsieur Claude Erignac est assassiné rue Colonna-d'Ornano à Ajaccio. En 2002, le ministre de l'Intérieur de l'époque, Monsieur Nicolas Sarkozy, aujourd'hui Président de la République française avait déclaré publiquement Monsieur Yvan Colonna coupable du meurtre de Monsieur Claude Érignac, préfet de Corse (1), portant ainsi atteinte à sa présomption d’innocence, car à ce moment-là aucune Cour de justice ne l’avait encore déclaré coupable.
Personnellement, je suis étonné par la curieuse coïncidence de noms, entre la rue et le coupable désigné de cette histoire ! Les enquêteurs ont-ils cru que quelqu’un avait écrit le nom du coupable sur la rue ? À l’instar du fameux « Omar m’a tuer » (2) ou plus simplement, c’est le premier nom vu qui s’est imposé. (C’est une simple hypothèse, mais il parait que selon le principe d’Occam : les hypothèses les plus simples sont les plus vraisemblables).
Mais plus sérieusement, considérant les fonctions successives de Monsieur Nicolas Sarkozy, on peut en déduire que la « Justice » ou plutôt les magistrats de la Cour d’assises ne pouvaient plus que le condamner, sinon c’était désavouer la plus haute autorité de l’État !
En France, lorsque la fonction a parlé, elle fait foi et la décision fera loi, et personne ne se mettra en travers d’une injustice commise au nom du peuple français, de la République et de la Démocratie, etc., car personne n’admettra que la France puisse commettre des crimes et des délits judiciaires. Mais que vaut une Démocratie, lorsqu’on juge et condamne des citoyens sur rien, elle ne vaut rien non plus, ce n’est qu’une Démocratie de pacotille, brillante en surface et pourrie en dedans.
Dans ce pays, nul besoin de vérité et de preuves pour désigner un coupable, « l’intime conviction » peut amplement suffire. Or lorsqu’elle est détournée. Oui, cela arrive ! Elle sert aussi à faire condamner des innocents (affaire d’Outreau (3), affaire des Irlandais de Vincennes (4), etc.) dans ces affaires le droit et la Justice furent instrumentalisés par ceux-là mêmes qui avaient le devoir de rendre la Justice et non simplement de la faire.
Lorsqu’ils rendent des décisions portant atteinte aux libertés individuelles, tous ces gens de loi, qui sont aussi des techniciens du droit, devraient se préoccuper des conséquences que leurs décisions auront fatalement sur les vies familiales et civiles de ces justiciables, et ils oublient souvent de mettre en application les principes fondamentaux, qu’ils ont pourtant juré de défendre avec respect.
La présomption d’innocence en est la quintessence !
Ce n’est pas en fabriquant un coupable idéal, et donc en faisant la justice selon son bon vouloir, uniquement par ce que l’on détient le pouvoir judiciaire, que l’on rendra justice à la victime, même si certains s’en contenteront pour x raisons.
Or s’il est innocent, de coupable, il devient lui-même une victime !
C’est le véritable coupable qu’il faut condamner, avec certitude, et non pas sur de simples soupçons. Par conséquent, si monsieur Yvan Colonna est véritablement ce coupable, la Justice d’un État de droit qui se respecte doit apporter des preuves formelles et incontestables de cette culpabilité, ce qui ne semble pas être le cas aujourd’hui.
Elle doit s’en donner les moyens ! Il en va de la dignité de ce pays !
Les autorités partent souvent du principe suivant :
« Il vaut mieux un innocent derrière les barreaux qu’un coupable dehors. »
Un principe désuet aux antipodes des principes fondamentaux, et dans un État de droit, seuls ces derniers devraient avoir droit de cité. Mais malgré le nombre d’injustices grandissant, la France n’est pas prête de se remettre en question, car ce serait admettre que des individus dotés de pouvoirs décisionnels s’adonneraient à commettre des actes qui sont répertoriés comme des délits dans le Code pénal, chapitre abus d'autorité commis contre les particuliers (5).
Impensable ! Cela ne se peut dans le pays des Droits de l’Homme !
En bref, puisque cela ne se voit pas, cela n’existe pas, il n’y a donc rien à changer !
Les quelques bavures judiciaires dévoilées de-ci de-là sont et seront le prix à payer pour préserver la République (bananière) dans sa forme actuelle.
Mais, personne n’est dupe, lorsque les joutes judiciaires sont truquées, seul le tricheur peut gagner, et ce n’est pas la Justice de ce pays qui en sortira grandit.
Une bonne fois pour toutes, arrêtons de nous abuser, décrétons que la France est une dictature, cela fera faire des économies à l’État, car il ne sera plus obligé de répéter des jugements qui ne sont, pour ainsi dire, quasiment jamais remis en cause par d’autres juges, et in fine aux contribuables qui financent tous ces jugements.
Tous les pourfendeurs de vérité y trouveront leurs comptes, les autorités s’en satisferont, car leur pouvoir de décisions ne sera plus contesté, les contribuables seront contents, car ils feront des économies, et le justiciable, de toute façon, il sera toujours mécontent de sa condamnation.
Donc, tout va bien dans le meilleur des mondes et vu que la « Justice » française « ne se trompe jamais » et qu’il fut condamné par deux fois, il est obligatoirement coupable.
Dont acte, il sera condamné de nouveau.
L’injustice ! Il faut l’avoir subie pour prendre pleinement conscience des dysfonctionnements qui s’installent insidieusement dans les institutions françaises, sous diverses formes, allant de l’incompétence à la malhonnêteté, et lorsqu’elles sont découvertes, au lieu de faire son mea coupla, on les dissimule outrageusement par de la mauvaise foi.
Pour les sceptiques et les inconditionnels croyants en l’honnêteté de l’État, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas écrit, il y a aussi des agents intègres, mais la justice n’est pas une loterie sujette au hasard, elle doit être efficace, et avant tout juste et honnête.
Le simple fait d’appartenir ou de partager des idées nationalistes ne fait pas de cet homme un criminel. Les autorités doivent se rappeler que ce sont les actes qui sont répréhensibles, dans le cas présent, c’est le tir mortel qui a couté la vie au préfet qui est condamnable, certainement pas les idées qui ont précédées, et encore moins les pensées. Or ceux-là mêmes qui l’ont accusé d’être le tireur l’ont aussi innocenté, prenant ensuite à leur actif les tirs mortels.
Alors pourquoi autant d’acharnement judiciaire ?
1) http://fr.wikipedia.org/wiki/Assassinat_de_Claude_Érignac
2) http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Omar_Raddad