2000 plaintes contre des P2Pistes
par Guillaume Champeau
mercredi 5 avril 2006
Réponse : ils ont perdu à la grande lotterie de l’IFPI. La Fédération, qui rassemble des organisations nationales de l’industrie du disque (tel le SNEP français) aime à le rappeler. En effet il y a un an presque jour pour jour, l’IFPI nous sortait déjà l’exemple du juge allemand et du cuisinier français... A croire qu’aucune belle prise n’a été réalisée depuis pour montrer que, ô sainte horreur, personne n’est à l’abri. C’est donc certainement pour rénover son communiqué de presse en 2007 que l’IFPI annonce avoir encore déposé près de 2000 plaintes supplémentaires, après les 963 plaintes annoncées en 2005.
Sont visés ceux qui uploadent "des centaines ou des milliers" de chansons sur FastTrack (Kazaa), Gnutella (BearShare), eDonkey, DirectConnect, BitTorrent, Limewire, WinMX, et SoulSeek. Pour l’IFPI, tous ces réseaux se retrouvent sous une même bannière. Ce sont, dit-elle, des "réseaux p2p majeurs non autorisés". Ou comment l’on oublie encore, à l’image de l’amendement Vivendi, que la technologie est neutre, et que seul l’usage de la technologie doit être autorisé ou non...
Un mauvais perdant face à 5500 mauvais parents
Au total, nous résume l’IFPI, plus de 5500 plaintes ont été déposées
dans 18 pays en dehors des Etats-Unis. Alors que des millions
d’internautes participent à l’échange des fichiers MP3, les quelques malheureux qui se font prendre doivent traiter avec
les avocats de la fédération. Les règlements à l’amiable se soldent en
moyenne à 2633 euros. Les plaintes visent à faire peur aux parents et
à convaincre les nouveaux internautes de ne pas se laisser entraîner
par les sirènes du P2P. "Un grand nombre d’affaires concernent des
hommes âgés de 20 à 35 ans et des parents qui n’ont pas fait attention
aux campagnes de prévention et d’éducation successives sur les risques
juridiques à permettre le partage de fichiers par P2P dans le foyer", sermonne ainsi la Fédération des majors.
Méthode Coué oblige, l’IFPI se repose sur une étude de Jupiter Research pour justifier ses actions et conclure que "35%
des adeptes du partage illégal de fichiers ont fortement réduit, voire
totalement stoppé, leurs activités, tandis que seulement 14% les ont
augmentés". Et les actions judiciaires d’être le premier motif d’arrêt pour ceux qui cessent de consommer illégalement de la musique...
sans que soit réellement constatée la fameuse transition vers les
offres marchandes tant plébicitées en France par le ministre Renaud
Donnedieu de Vabres. La Grande-Bretagne, qui fait office de modèle en
Europe pour les maisons de disques, compte uniquement 11% d’internautes
à avoir effectué cette migration.