6 inventions qui révolutionnent l’accès à l’eau potable

par Herve.C
jeudi 11 septembre 2014

On lit souvent que le manque d’eau potable pourrait devenir la première cause de conflits armés au XXIème siècle. En réalité, une série innovations récentes laissent penser qu’il sera bientôt possible de produire de l’eau potable à volonté.

Menacées par le changement climatique, par l’agriculture intensive ou les pollutions industrielles, l’état des ressources en eaux douces de la planète incite plutôt au pessimisme. D’autant que l’eau reste encore un bien rare pour un tiers de la population mondiale, soit 2,3 milliards d’individus qui n’ont pas accès à l’eau potable. En Afrique, 40% des habitants n’ont pas d’accès à l’eau potable. Un enfant meurt toutes les 21 secondes après avoir consommé une eau impropre à la consommation (dysentries, choléra, etc.) Quelques inventions pourraient toutefois changer la donne dans un avenir très proche.

Le panneau solaire qui produit de l’eau potable

C’est l’un des projets les plus enthousiasmants pour créer de l’eau potable, du fait de son accessibilité et de sa simplicité. Imaginé par le designer italien Gabriele Diamanti, il permet de transformer de l’eau de mer salée en une eau douce et potable, par le simple jeu de la condensation. Il cible les populations – notamment africaines – qui vivent sur le littoral sans accès à une eau potable. On place l’eau de mer dans une chaudière, elle même alimentée par un système de panneau solaire. L’eau chauffe pendant la journée et s’évapore progressivement. Puis la vapeur d’eau passe par un tuyeau, avant de se transformer en eau douce issue de la condensation, dans le bac inférieur.

L’appareil, appellé Eliodomestico, permet de produire 5 litres d’eau par jour. Il est présenté par son auteur en open-source, c’est à dire que chacun est libre de produire ce système ou de l’adapter, sans risquer de procès.

L’éolienne qui produit de l’eau potable en plein désert

Transformer le vent en eau, c’est une innovation aussi révolutionnaire que poétique. A tel point que l’on a dû mal à comprendre pourquoi son inventeur, Marc Parent, un français qui a bricolé son système de climatisation aux Antilles, ne suscite pas plus d’enthousiasme dans son propre pays (on apprend au détour de plusieurs articles qu’il développe ses prototypes à Dubai et qu’il serait courtisé pour installer son entreprise en Suisse).

Imaginez une simple éolienne en plein désert. Reliée à un condensateur, le cœur des appareils frigorifiques utilisés dans notre climatisation, son énergie permet de faire baisser la température et de récupérer l’humidité de l’air pour obtenir de la rosée.

En plein désert de Dubai, les prototypes testés auraient permis de produit 60 litres d’eau potable par heure. Le tout dans des conditions climatiques très difficiles, et alors que la société annonce qu’elle peut augmenter le rendement en combinant énergie solaire et éolienne. Cette entreprise des Alpes Maritimes, encore artisanale et familiale – n’aurait levé que 3 millions d’euros pour développer son prototype. Ses éoliennes pourraient produire 1 000 litres d’eau par jour, de façon totalement autonome et sans rejeter le moindre polluant dans l’atmosphère !

Le générateur qui produit l’eau potable pour l’armée

Forcément moins poétique, car développée par les armées israeliennes et américaines pour fournir de l’eau potable à leurs soldats dans des zones désertiques, le système Watergen doit pourtant être pris au sérieux. Il utilise comme le projet d’éolienne français, le potentiel de condensation des systèmes de climatisation pour capter l’humidité ambiante. Mais contrairement au système d’éolienne, il est alimenté par un générateur installé sur un char, on suppose donc (la vidéo ne le précise pas) qu’il marche au gazoil et rejette des gaz à effet de serre. Toujours est-il que ses résultats sont spectaculaires : l’un des modèles proposés par la société permet de produire 450 litres d’eau par jour, à une température ambiante de 25°C et dans des conditions d’humidité de 55%. Il pourrait également être utilisé en cas d’urgence humanitaire après des catastrophes humanitaires.

Au delà de la production d’eau, l’autre axe de développement consiste à portabiliser des processus de traitement pour les eaux impropres à la consommation.

Le Jerican qui transforme l’eau sale en l’eau potable

Conçu par Petra Wadström, une biochimiste suédoise, ce jerican transforme l’eau sale en eau potable. Son principe ? Dans beaucoup de pays en développement, on fait chauffer l’eau pour la rendre consommable. Une technique connue depuis l’Antiquité, puisque la majorité des microbes et bactéries ne résistent pas une température supérieure à 45°C. Après avoir versé l’eau dans un jerikan, un système de panneau solaire permet de faire chaufer l’eau. Pour 149 euros, ce jerikan permet de purifier 10 litres d’eau en 3 heures.

La paille qui rend l’eau boueuse potable

On comprend rapidement l’intérêt de cette paille qui permet de filtrer les eaux boueuses ou impropres à la consommation partout dans le monde. Pour un prix de seulement 2$, la paille parvient à filtrer 100% des bactéries et 99% des virus. Elle agit avec efficacité durablement, puisque son filtre peut traiter 700 litres d’eau par an, soit l’équivalent de la consommation d’une personne.

L’embout qui filtre l’eau sale

Très proche du système de paille, il s’agit d’un embout que l’on peut placer sur une bouteille en plastique ou une gourde, préalablement remplie d’eau boueuse ou impropre à la consommation. Inventé par Jeremy Nussbaumer, un étudiant de Zurich, le système fonctionne avec 3 couches de filtres qui permet d’éliminer virus et bactéries. Le produit appellé Drink Pure devrait être commercialise d’ici 2015.


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