Après la mort, l’esprit survit nous enseigne la nouvelle physique

par Bernard Dugué
mercredi 13 janvier 2016

Parfois, l’opinion se pose la question de la vie après la mort. Les matérialistes modernes sont convaincus qu’il n’y a rien mais leur avis est basé sur une connaissance bien approximative de la matière. Les croyants sont convaincus qu’il y a une vie après la mort mais leur avis est basé sur une connaissance approximative de Dieu. La vérité ne pourra émerger que de la gnose. Sinon chacun s’en remettra à ses croyances, y compris en jouant le pari à la Pascal. C’est un pari qui ne présente aucun risque et qui peut combler une âme paresseuse. Une âme conquérante voudra savoir ce qu’il en est mais comment savoir l’au-delà ou du moins ce qui peut se passer après la mort. Sommes-nous anéantis ou bien préservés de la mort mécanique pour une vie non mécanique, non animée ? Je précise animé en référence à l’animal qui est en nous et à l’animation qui caractérise notre capacité à exercer une influence mécanique sur les choses et en premier lieu notre corps qui se meut conformément à notre volonté.

Vous l’aurez compris, la question sur ce qui se passe après la mort de notre corps n’a pas de réponse légitime dans le cadre d’une conception matérialiste héritée de la science moderne ou de la religion héritée d’une époque précédant la modernité. Cette question trouvera des éléments de réponse avec les expériences vécues aux limites de la mort ou de la décorporation pour ce qui relève des sciences humaines et des spéculations métaphysiques dans le cadre de la physique contemporaine. Quelques personnes peuvent témoigner, dans les deux domaines. Une remarque sibylline de Heidegger nous place aussi sur un chemin de compréhension. L’Etre et l’étant ne sont pas dans le même « lieu » selon les dires de Platon.

Et la science, que peut-elle nous enseigner ? La physique contemporaine est appliquée à la compréhension du vivant. Le dogme matérialiste est dominant. La vie repose sur une organisation des atomes, molécules, avec l’ADN comme mémoire phylogénétique et les neurones en tant que producteurs de la vie psychique, de la volonté qui détermine l’agir et de la conscience. Les neurones fonctionnent avec des mécanismes physico-chimiques reposant sur une seule des trois interactions fondamentales, l’électromagnétisme. Lorsque le corps perd son animation, autrement dit, lorsque la personne décède, alors la pensée, la conscience disparaît avec les signaux électriques du cerveau. D’ailleurs, l’absence de détection d’une activité électrique est un critère pour déclarer un patient en état de mort clinique. La conception matérialiste et mécaniste ne permet pas de concevoir une « vie » après la mort, ni une quelconque place pour le divin. Elle est symbolisée par le décret de Monod sur l’alliance rompue.

Admettons maintenant que la conception matérialisme constituant le dogme de la science moderne ne soit pas la réalité et qu’une autre vérité se dessine sur la nature des choses. La science moderne est efficace n’est l’efficacité n’est ni fausse ni vraie, elle est simplement à l’écart de la Vérité. Une toute autre interprétation de la nature s’esquisse à l’écart des dogmes admis, que ce soit en physique quantique, en cosmologie, en thermodynamique, en biologie, en évolution ou en neurosciences.

Une interprétation de la matière et du cosmos émerge actuellement. Elle est en rupture avec le passé et loin d’être achevée ni même esquissée dans les livres savants mais elle se dessine et de mon côté, je dois avouer que j’ai bien avancé. Le schéma universel qui émerge conçoit la Nature sous un angle double, à la fois disposition et communication avec une physique de la disposition héritée de la mécanique et une physique de l’information extraite de la dynamique quantique. Et derrière ces deux déterminations on trouvera une « métaphysique » de l’ordre informationnel. Ce qui signifie que si la disposition mécanique des choses s’éteint, une certaine information subsiste. Autrement dit, ce n’est pas parce que le corps physique meurt et se décompose que l’information liée à l’esprit et la personne se détruit. Une existence après la mort donc est envisageable et presque certaine, une existence sous forme d’essence informationnelle. L’existence crée de l’Etre. Il n’y a aucune raison que l’Etre disparaisse après l’existence temporelle. La vie de l’esprit après la mort est bien plus qu’un pari pascalien. Elle va devenir une vérité.

Je m’interroge néanmoins sur la nécessité d’ouvrir ce champ de recherche qui n’est pas étranger aux Mystères chrétiens de la Trinité et de la résurrection. Un mystère se résout en ouvrant vers un autre mystère. Ou bien il est impénétrable, il se vit. Alors, tant qu’à faire, autant se préoccuper de vivre dans l’ici et maintenant, en se projetant dans un horizon temporel, sans penser à ce qui sera vécu après la mort dans un lieu inconnu, hors du temps et de l’espace. Imaginer ce qui peut se passer après la mort avec une vie informationnelle peut-être éternelle est de nature à susciter quelques angoisses métaphysiques. Mais si l’esprit se laisse gagner par la gnose, la foi et l’espérance, l’idée d’une sur-vie après la mort peut devenir une source de sérénité. Le destin de l’homme est d’avancer, de connaître. Alors si le champ est ouvert, il faut avancer dans le chemin, un chemin de pensée comme aurait dit Heidegger.

Pour résumer la situation, nous avons le choix entre deux interprétations du réel, la première conforme aux dogmes matérialistes et mécanistes qui conduisent vers une option moniste que l’on retrouve chez beaucoup de biologistes et neuroscientifique. L’option alternative que je propose n’est pas encore conçue mais elle se dessine sous un angle complexe et disons dualiste. Avec deux physiques. Disposition et information. Cette conception de la nature ouvre la voie vers une compréhension du psychisme qui dépasse les limites des neurosciences matérialistes. Le spiritualisme devient alors le dogme du 21ème siècle. La nouvelle physique ouvre des portes inédites pour la connaissance de la matière, du vivant et de l’esprit.

Est-ce une bonne nouvelle que cette révélation d’une existence de l’esprit comme structure naviguant dans un univers intelligible et intemporel ? Vous en faites ce que bon vous semble. Sur le plan des conceptions, la nouvelle physique balayera les dogmes matérialistes tout en réduisant à peu de chose les projets nourris par la secte des transhumanistes. Quant à la nouvelle physique, elle naîtra inévitablement car la vérité est au bout du chemin.


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