Après le nucléaire, la France nouveau leader des énergies marines ?

par Enjeux Electriques
vendredi 12 avril 2013

A l’heure où le nucléaire est de plus en plus contesté dans le mix énergétique français, où la part des énergies renouvelables est appelée à augmenter, la quête de nouvelles sources d’énergie est constante. La mer, longtemps négligée, est de plus en plus pressentie comme le nouveau gisement d’énergie de la France.

Derrière l’expression « énergie marines renouvelables » (EMR) se cachent de nombreuses manières d’exploiter le potentiel de l’océan. L’éolien offshore bien sûr, en phase de déploiement le long de la Manche, mais aussi les centrales marémotrices comme celles de la Rance qui utilise le flux et le reflux de la marée, ou encore l’hydrolien, l’exploitation des courants marins, dont les premiers prototypes sont en train d’être testés au large des côtes bretonnes. Il existe d’autres formes d’énergies marines plus originales, comme l’énergie osmotique, reposant sur le différentiel de salinité entre eaux douce et salée, ou la force houlomotrice, l’énergie générée par les vagues. 

Face à cette profusion de manière d’utiliser la mer, la France dispose de sérieux atouts. Elle a en effet le deuxième espace maritime mondial (11 millions de km2), derrière les Etats-Unis. A l’échelle européenne, notre pays détient le second gisement hydrolien, après la Grande Bretagne.

Surtout, fort de sa tradition maritime, l’Hexagone peut compter sur des champions industriels tels que DCNS, STX Europe, Alstom, auxquels s’ajoutent ceux de l’énergie comme Schneider Electric, EDF. Pour Delphine Batho, ce sont 10 000 emplois, d’autres parlent même de 40 000, qui pourraient être créés par le développement des EMR en France. Pour l’heure, le gouvernement souhaite structurer cette nouvelle filière grâce à la création, à la pointe bretonne, d’un institut d’excellence, regroupant industriels et chercheurs.

Sur le terrain, les riverains, en particulier ceux vivant de la pêche et du tourisme commencent à s’interroger sur les conséquences de la présence de ces nouveaux équipements. De même, le coût de l’électricité produite pourrait être élevé à court-moyen terme alors que la situation financière de l’Hexagone est déjà « tendue ».

Malgré cela, les plus optimistes estiment tout de même que 20 GW de capacité de production d’EMR pourraient être installés à l’horizon 2030. Car si la France commence à se rendre compte du potentiel de cette nouvelle source d’énergie, d’autres pays, comme la Grande Bretagne ou les Etats scandinaves sont déjà très engagés dans ce domaine. Il ne faudrait pas que la France passe à côté d’une telle opportunité, surtout à l’heure où l’on souhaite diminuer la part du nucléaire.


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