Au commencement était le quantum ! Il faut recommencer l’aventure scientifique !

par Bernard Dugué
mardi 23 août 2016

Si je dis : au commencement était le quantum, cela n’a aucun sens. Pour aller un peu plus loin en jouant d’une facétie estivale, soyons fous et écrivons que : au commencement était le quantum et le quantum était avec Dieu. Cette formule a quand même de la gueule. La plupart auront reconnu une paraphrase du célèbre prologue de l’Evangile de Jean, celle qui contient le plus de théologie et qui du reste a été écrite dans la langue des ontologues, le grec ancien. Néanmoins, un philosophe averti sait parfaitement que la connaissance des origines est hors de portée de la pensée et relève tout au plus de spéculation qui ne peuvent pas être vérifiées, pas plus le Verbe de Jean que le big bang de l’abbé Lemaître ou le quantum originel qui désigne en fait une multitudes de quanta.

Le quantum renvoie à la quantité élémentaire d’action déterminée par la constant de Planck h. Ou maintenant, au quantum élémentaire d’information si l’on adhère à la nouvelle science du 21ème siècle. Au début l’information n’était pas ordonnée. C’était le chaos et l’informe. Puis elle s’est organisée et nous voilà face à un cosmos complexe, avec une nature et une matière encore plus complexe. Le cosmos est un ensemble d’entités et de systèmes capables de déployer de l’information, de la capter et surtout l’ordonner. Le temps décrit le passage d’un ordre à un autre ordre avec une quantité de chaos que l’on peut interpréter comme de l’information dissipée. Ces quelques lignes n’engagent que moi et se présentent comme des énoncés savants ou des rêveries ontologiques à visée heuristique.

« Au commencement était le quantum » engage aussi un point de départ épistémologique pour ne pas dire ontologique. La physique quantique est un outil mathématique pour réaliser des expériences et les décrire. Elle est aussi un chemin conduisant vers la compréhension de la matière et des choses de la nature.

(A) en étudiant les textes scientifiques, on s’aperçoit que personne ne comprend ce qu’est la matière mais que les manuels scolaires et universitaires décrivent les atomes formés d’un noyau et de nuages électroniques. L’interaction électromagnétique décrit principalement les émissions et réceptions de ces particules qu’on appelle les photons. La matière dans l’espace est décrite par la gravité. La matière organisée repose sur des atomes qui en se liant de manière covalente, constituent les molécules. La vie est faite de réactions chimiques. Les gènes portent une information pouvant être traduite en protéines avec d’innombrables régulations épigénétique. La vie est conçue comme une juxtaposition de mécanismes. La matière se trouve sous trois formes, solide, liquide, gaz, avec en plus le plasma qui est étudié dans les conditions extrêmes du laboratoire. La vie peut se concevoir comme un état particulier de la matière. L’exposé est terminé, je n’ai fait que résumer la science moderne basée sur les objets, particules, atomes, molécules.

(B) La pensée moderne des choses s’inscrit dans le paradigme mécaniste, même si quelques conceptions tendent à dépasser ce cadre mais sans pour autant accéder à la compréhension de la nature. La nouvelle physique permet de penser les choses dans un cadre nouveau qu’on appellera le paradigme quantique, ou mieux encore, le paradigme de l’information. Je précise que ce paradigme conçoit l’information comme une propriété de la matière quantique et en aucune manière comme l’information de Shannon qui est artificielle et concerne la transmission « mécanique » de signaux. La physique quantique permet d’accéder à une phénoménologie mais aussi et surtout une ontologie de la nature. Le monde quantique est le monde réel. Le monde mécanique n’est qu’une apparence, une illusion, une approximation moderne des choses permettant leur manipulation. Dans le monde quantique, l’élément fondamental n’est pas plus l’onde que la particule mais l’information portée par une vibration et dont l’agencement est décrit par le spin. Ni objet ni espace dans le monde quantique. L’ordre global est décrit par d’autres propriétés et notamment l’intrication dans une acception élargie qui inclut l’ordre holographique et gravito-quantique. Pour le dire avec concision, la notion clé de la modernité, l’atome, sera remplacée par une notion élargie, celle de monade, voire de substance monadologique, constituée d’information et d’énergie.

(A) vers (B) Conclusion, de la science moderne à la science quantique. Les dés quantiques ont été jetés. Plus rien ne sera comme avant. La science quantique s’est développée dans le domaine de la cosmologie mais pour l’instant la gravité quantique est dans une impasse, ce qui s’explique par el fait qu’avant de penser la gravité, il faut comprendre la physique quantique. En biologie des recherches récentes ont montré quelques rares mécanismes du vivant sont décrits par des processus relevant d’une description quantique (photosynthèse, boussole des oiseaux migrateurs, olfaction, mécanismes radicalaire). Au passage, je mentionne la chimie quantique qui utilise les descriptions en terme d’orbitales pour confirmer les structures et mécanismes de la chimie classique. La chimie quantique montre ce qu’il ne faut pas faire pour entrer dans la science quantique. Il faut en effet éviter la tentation de soumettre la physique quantique aux objectifs de la science moderne et au contraire, accentuer la description des choses de telle manière que la vision quantique dépasse la conception moderne en offrant une compréhension profonde et complète de la nature. La conception quantique décrit alors le monde vrai et réel tout en contenant la conception mécaniste comme une approximation et une conséquence des propriétés quantiques singulières d’une part, systémique (globale) d’autre part.

Au final, ce qu’annonce ce petit texte, c’est que la science moderne livre une description incomplète, pour ne pas dire fausse, des choses. La physique quantique offre une nouvelle vision de la « matière » mais rien ne garantit qu’une compréhension quantique de la nature soit d’une part accessible et puisse d’autre part résoudre des problèmes que la science moderne ne solutionnera sans doute jamais, comme le cancer ou alzheimer.

Une chose est certaine, c’est que la science quantique ne verra jamais le jour si les chercheurs se refusent d’explorer cette voie. Cette éventualité paraît néanmoins peut probable car les hommes ont toujours montré qu’ils ne reculaient jamais face à l’ignorance et savaient tracer les voies vers la connaissance. Le défi actuel s’avère fascinant. Si le monde quantique se dévoile, il faudra repenser toutes les choses et reprendre la construction des savoirs scientifique depuis le début, de la chimie à la conscience en passant par la cellule, les organismes et l’évolution.

Pour clore le nouvel Evangile : au commencement étaient les quanta, puis la nature a joué aux dés et Dieu a accordé ce qui pouvait l’être !

Tout recommencer depuis le début, c’est aussi une suggestion habilement amenée par Popper dans son prologue à « La logique de la découverte scientifique paru en 1934 : « Savoir si la philosophie parviendra un jour à poser un problème authentique est, en effet, une question qui revient périodiquement aujourd’hui dans les cercles philosophiques. Néanmoins, certains croient encore que la philosophie peut poser des problèmes authentiques à propos des choses et, en conséquence, espèrent que ces problèmes seront discutés et qu’on en aura fini de ces monologues déprimants qui passent à présent pour des discussions philosophiques. Et, s’ils se trouvent par chance incapables d’accepter l’une quelconque des croyances établies, il leur reste à reprendre tout au commencement. »

Par chance, ou grâce à la lucidité, quelques philosophes dont Thomas Nagel, n’acceptent pas les croyances mécanistes de la science moderne et c’est donc l’occasion de tout reprendre. C’est d’ailleurs mon projet, qui est déterminé et pas mal avancé, avec l’information et la physique quantique et le concept de substance monadologique auquel s’ajoute un autre concept décisif, l’ordre gravito-quantique. Ces notes découlent d’une recherche menée sur plus de deux ans et dont les détails sont explicités dans deux textes disponibles pour une édition. Et en ce moment, un projet de livre sur le sens de la physique quantique.

Tout recommencer, quel défi et quelle passion, comme dans les temps anciens, où tout était à construire et maintenant, tout à reconstruire, les monades, l’information, l’énergie, les résonances, l’harmonie. Tout va renaître, toutes les sciences et la compréhension de l’univers. Les hommes savent refuser la lumière mais les visionnaires finiront par gagner la partie et sortir de cet obscurantisme de la science moderne qui convient à la cité des morts. Si vous ne comprenez pas mon propos, c’est que votre âme est morte.


Pour les éditeurs vivants, deux essais à publier ; et d’ici un an, un livre sur l’interprétation de la physique quantique

Après Newton et Einstein, la cosmonadologie quantique (600 000 caractères) De la science à la philosophie, l’information et la scène du monde (300 000 caractères)


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