Bolloré m’a tuer ?

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vendredi 3 décembre 2010

J’ai vu passer les jours et les semaines comme les vaches voient passer les trains. J’ai, comme soeur Anne, attendu et rien n’est venu poindre à l’horizon. En fait, c’est du ciel de Damoclès qu’est descendue la sentence, ils la nommèrent 3G.

Et moi, vulgaire outil mort-né, je pourris dans quelques coins et m’apprête à passer en silence, dans l’au-delà de la technologie et, je m’en irai un de ces jours, rejoindre mon vieil ami « Betamax ».

L’on m’avait dépeint comme un fringant jeune homme avec un bel avenir pourtant, qui allait ratissé tous les égarés de la connexion ADSL, les trop loin du dslan, les inaccessibles du monde des communicants.

Ô c’est qu’en mon nom, l’on devait en tenir des promesses, l’on devait en faire des affaires, même sans sortir de chez soi. Même l’administration ou la poste allèrent me louer, comme on le fit avec les Dieux de l’Olympe.

J’aurai aidé, tracé, trié en un rien de temps, rendu des services comme ils disaient.

Comme une fille de joie, l’on m’avait vendu à prix d’or, une sorte de canasson toujours placé gagnant dans les courses à Vincennes. C’est que je devais en débiter du débit, que mon ami le wi-fi ne pouvait pas offrir, je devais être telle la dernière Angélina Jolie, présent de partout, elle dans les magasines pipole, moi dans les aéroports, les parcs publics, les gares…

Le bifteck était tellement gros qu’ils m’ont coupé et découpé en 49 belles parts, afin que tous soient rassasiés des futures rentrées d’argent que je promettais. Il y en a eu pour tout le monde, c’est normal mon aura allait se déployer bien au-delà de ce que mon pote WiFi pouvait offrir.

Mais voilà, même les plus belles femmes du monde ne peuvent donner que ce qu’elles ont. Et les lendemains qui déchantent ont commencé.

Et pourtant, à l’instar de cette télévision, je devais transmettre par voie hertzienne et ainsi permettre aux endroits reculés de pouvoir bénéficier de toute sorte d’informations accessibles aux ordinateurs des champs, ou à ceux qui sont dans les zones périurbaines. Mais ma vocation était aussi nomade, et contrairement au 3G, je peux offrir une capacité de débit largement supérieur.

 

Alors concrètement qu’est-ce le Wimax ? Tout simplement, une alternative à l’ADSL dans des zones ou celui-ci n’était pas déployé. En terme de puissance de communication, nous obtenons des portées larges allant du kilomètre et jusqu’à 15 kilomètres avec des débits compris entre 10 et 20 mégabits/sec.

Pas de câble à mettre sous terre ou à tirer, juste une onde à mettre en place, avec un appareillage de type « box » permettant de recevoir cette onde. Simple en-soi. Trop sans doute.

Depuis 2010, le grand vizir du Wimax, Vincent Bolloré donc, présent dans 22 régions sur…. 22. Carton plein donc. Remarque être présent ne veut pas forcément dire visible, car à ce jour le taux d’émission ou de pénétration dans les foyers en mal de raccordement est plus que confidentiel.

Mais alors la question la plus pertinente est :

C’est comme si demain la BNP rachèterait toutes les succursales bancaires du pays à la concurrence, et une fois cela fait, elle n’ouvrirait aucune agence en France ou en Navarre dans des endroits un peu reculés. Incompréhensible n’est-ce pas ?

Comme le Français est chouineur, au siège de Bolloré l’on assure que cet envol ne peut pas se faire, car le cout de l’installation (9000 euros) n’est pas couvert par les abonnements reçus. La sacro-sainte rentabilité est défaillante.

Et aucun crâne d’oeuf n’avait prévu cela dans les budgets ? Tout se perd, même la confiance au petit personnel budgétiseur décidément.

La question que l’on pourrait se poser est : est-ce que Bolloré et Free (ayant lui aussi une licence de 4e génération) n’ont pas hérité d’un bâton merdeux (payé au prix fort pour le premier)

Nous pouvons être en droit de répondre par l’affirmative tant l’avenir semble (?) se dessiner sur la fibre et sur le nomadisme tendance 3G.

Et vu que depuis une tentative de putsch manqué en 1997 contre Martin Bouygues, Vincent Bolloré ne fait pas partie des intimes de Sarkozy (malgré l’épisode du bateau d’avant élection) et, des mauvaises langues pensent, que tout ce qui peut nuire au faiseur de papier clope est bon à prendre.

 

Ce que je trouve regrettable c’est que cette technique aurait permis depuis longtemps un accès au net à tout l’hexagone (ou presque), et ce, depuis des lustres. Le coût de la 3G est bien trop élevé et il aurait mieux valu jouer la carte Wimax depuis un certain temps déjà.

Pour l’instant, hors de son chez soi, la seule et bonne solution pour rester en connexion à l’internet est d’avoir un forfait 3G via son fournisseur d’accès.

 

Mais que le futur du Wimax paraît sombre face aux évolutions menées au sein des projets LTE pour (Long Term Evolution), autrement les réseaux de 4e génération, qui eux avancent plus surement.

2010 devait être une année de progression pour le Wimax, mais les faits sont têtus et se traduisent par un bilan de réalisation et de déploiement plus que famélique. Et rien ne dit que 2011 verra partir en flèche des installations dans des zones non couvertes encore.

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