Bonjour les robots, adieu les humains ?

par olivier cabanel
mardi 7 novembre 2017

Le travail disparait de par la volonté des humains lesquels ont inventé des machines, d’abord rudimentaires, puis les siècles passant, les machines sont devenues de plus en plus sophistiqués, et pourraient bien se retourner un jour prochain contre leurs propres créateurs...

Scénario inquiétant qui pourraient inspirer quelques réalisateurs...certains ont déjà approché le sujet, mais ils pourraient creuser un peu plus...

Reprenons depuis le début...

De la première roue au dernier ordinateur, pas mal de chemin a été parcouru.

Le robot de « 2001, odyssée de l’espace » ouvrait un champ de réflexion intéressant, car ayant deviné que l’humain allait le déconnecter, Hal, le robot de la station spatiale, avait tenté en vain d’empêcher le geste fatal.

C’était il y a quasi 50 ans que Stanley Kubrick avait proposé ce scénario fantastique, et à l’époque assez improbable, qui racontait comment le cerveau informatique du vaisseau tentait en vain d’imposer sa volonté à l’équipage pour protéger peut être un secret. lien

Frissons garantis...

Mais si on veut bien aller un peu plus loin, on pourrait songer que ce robot-là n’avait que son intelligence pour se défendre, sans les membres pour se déplacer...coincé dans un triste habitacle informatique.

Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Certains ne voient dans le robot qu’une révolution intellectuelle favorable à l’homme, avec quelques applications : un partenaire incontournable en médecine, une façon de booster la compétitivité, ou même un pionnier de la science...

D’autres craignent que cette homme machine ne vole leur emploi, et pourrait aussi, pourquoi pas, devenir une menace physique.

D’ailleurs, dans un rapport daté du 1er novembre, le Conseil de Stabilité Financière alerte sur les risques que pourrait provoquer l’utilisation sans garde-fou par les banques de l’intelligence artificielle des robots, (lien) soupçonnés qu’ils sont de préparer un nouveau krach boursier. lien

Un robot a réussi à battre facilement un champion du jeu de Go... et mieux, en s’appuyant sur les erreurs de son adversaire, il ne cesse de s’améliorer.

Une enquête récente a démontré que 7 travailleurs sur 8 sont moins performants que l’intelligence artificielle. lien

Pourtant, tout le monde ne partage pas ce pessimisme : Les robots seraient simplement le résultat d’une révolution intellectuelle pour l’homme, des partenaires incontournables dans de nombreux domaines, celui de la médecine par exemple... et puis ils seraient des esclaves corvéables à merci, sans qu’il soit besoin de les payer... ils seraient aussi les fers de lance d’une science qui ne demande qu’à évoluer...

Au-delà de ce tableau idyllique, ne sont-ils pas aussi une menace pour l’emploi si les bénéfices que provoquent son travail ne sont pas distribués à ceux qu’ils ont remplacés ?

Michel Serre a son point de vue sur la question...

Dans sa conférence « l’innovation et le numérique », il affirme que notre mémoire est faillible, alors que, grâce aux ordinateurs, les fonctions purement mécaniques du cerveau sont externalisées, et il rappelle que la mémoire de nos ordinateurs est bien plus importante que la nôtre. Vidéo de la conférence

Il trouve ça positif, car, selon lui, libéré de cette contrainte, notre cerveau pourra se servir de ses autres fonctions, et ainsi déployer toute sa créativité. lien

D’autres, comme le philosophe Damien le Guay, sont moins optimistes et nous alertent contre le risque d’une délégation d’humanité au profit de la machine.

Le philosophe ajoute : « n’assistons-nous pas, comme Nietzsche l’envisageait, à une sorte d’épuisement de l’homme moderne qui est tellement fatigué de lui-même, de l’idée qu’il se fait de son humanisme, qu’il en vient à accepter une vaste délégation d’humanité au profit des robots ? C’est à craindre  ». lien

Ces robots franchissent cap sur cap, et la ligne rouge est sur le point d’être franchie.

Cantonnés jusqu’à présent à faire des taches dans nos usines, ils deviennent de plus en plus présents dans notre vie quotidienne.

Une étude récente estimait que 42% de nos métiers présentaient « une probabilité d’automatisation forte », estimant aussi qu’à l’horizon 2025, c’est-à-dire demain, 3 millions d’emplois pourraient être détruits, et si la hausse de la productivité permise grâce aux robots, et autres machines, générant 30 milliards d’euros de recette publiques additionnelles, y compris 30 milliards d’euros supplémentaires, en investissement dans ces techniques, il n’en reste pas moins que la perspective de voir ces robots prendre nos places dans de nombreux domaines, agriculture, services, hôtellerie, armée, administration, voire journalisme, a de quoi inquiéter. lien

Aujourd’hui, les robots sont de plus en plus performants : on connaissait déjà dans le milieu sportif « l’homme augmenté » qui battait tous les records... il n’y a aucune raison pour que demain les robots ne suivent pas le même chemin.

Allons-nous assister à la naissance de l’homme devenu robot de par les améliorations techniques qui seraient apportées à son organisme ?

On se souvient d’Oscar Pistorius, l’athlète aux jambes de carbone, et les Trans humanistes vont beaucoup plus loin dans leurs rêves de puissance. lien

Ceux qui fabriquent des robots aussi.

Récemment, l’un d’eux prénommé Nao, a fait son entrée dans une maison de retraite : son corps ressemble vaguement à celui d’un humain, il peut tenir une conversation, reconnait les personnes, mémorise les prénoms, et se déplace... bref, on peut le qualifier d’émotionnel,

Contrairement à nous ce genre de robot n’a pas de zones de fragilité, et il est plus dirigé par l’intelligence que par l’émotion... il ne réclame pas un salaire, n’a pas de syndicat, et ne connait quasi pas la fatigue.

A terme, rien ne l’empêche de remplacer des aujourd’hui le personnel soignant...mais pas seulement.

La situation actuelle des personnes isolées, dont le chiffre ne cesse de progresser, 3,7 millions en 2010... 5 millions en 2014..., laisse augurer que demain, des millions de Nao viennent tenir compagnie à nos anciens... d’autant que son prix devient de plus en plus accessible : 375 €...pas de salaire, pas de charges sécu, même si certains modèles ne sont pas à la portée de toutes les bourses... lien

Il peut chanter, raconter des histoires, se programme facilement via un logiciel, et on peut le contrôler avec son smartphone.

Aujourd’hui, au Japon, il existe déjà des hôtesses robots qui ont la taille et l’apparence plastique d’une femme.

Mais revenons à nos anciens...

Ces derniers ont déjà en guise d’abrutisseur une télévision qui tourne en boucle, et Nao viendra leur proposer des doses toujours plus massives d’antidépresseur pour éteindre ce qu’il leur reste d’émotions.

Depuis les dernières décisions macroniennes, la suppression des contrats aidés, la situation s’est aggravée dans les maisons de retraites, les hôpitaux, mais aussi dans le milieu scolaire.

Le terrain est donc mur pour que les Nao prennent le relais.

Toutes ces femmes et ces hommes mis sur la touche se retrouveront fatalement un jour ou l’autre sur la paille, et on est légitimement en droit de se demander si un jour on ne verra pas des robots donnant l’aumône à des humains sans logis.

Même si le grand physicien Stephen Hawking déclare qu’il vaut mieux avoir peur du capitalisme que des robots (lien), Il reste un terrible scénario qui n’est pas si improbable...

Comme les robots pourraient donc théoriquement dépasser les limites humaines, ils pourraient aussi, en se connectant avec d’autres robots, aller bien au-delà des capacités de nos pauvres cerveaux... et ils pourraient contrôler notre internet, nos données, et prendre finalement le pouvoir.

Mais pour quelle raison le feraient-ils ?

On ne peut que constater que nous sommes en train de détruire progressivement et inéluctablement cette planète, malgré les COP qui se suivent et se ressemblent, ces « intelligences artificielles et mobiles » devraient en tirer certaines conclusions : nous sommes dangereux pour la survie de la société humaine, et donc dangereux aussi pour eux.

En toute logique, ayant compris que l’homme va à l’encontre de ses propres intérêt, un robot sophistiqué devrait arriver à la conclusion que pour empêcher ce gâchis, il devra mettre les humains hors d’état de nuire...

Est-ce un scénario catastrophe, ou une fiction improbable ? L’avenir nous le dira.

Le célèbre Asimov avait édicté 3 lois  : un robot ne peut porter atteinte à un être humain, ni rester passif lorsqu’un être humain est exposé au danger...il doit aussi obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si ces ordres entrent en conflit avec la 1ère loi, et il doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la 1ère et la 2ème loi...lien

Mais comme nous le savons bien, les lois sont faites pour être contournées... nos dirigeants nous en donnent la preuve jour après jour...

Car comme rappelle mon vieil ami africain : « le feu qui te chauffe peut être aussi celui qui pourrait te brûler  »

L’image illustrant l’article vient de https://nomdezeus.fr

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Olivier Cabanel

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