Échec des systèmes de vote électronique en Angleterre et en Écosse

par Michel Monette
vendredi 6 juillet 2007

Un organisme qui avait été agréé par Londres pour observer les systèmes de vote électronique, mis à l’essai dans quelques endroits de vote en mai dernier, conclut que ceux-ci ont échoué leur banc d’essai. L’Open Rights Group est d’avis que les problèmes observés lors des élections en Angleterre et en Écosse remettent sérieusement en question l’utilisation à grande échelle du vote électronique.

La technologie n’est vraiment pas au point, selon le rapport rendu public par ORG. Mauvais design des machines, difficulté d’utilisation de celles-ci par les électeurs, difficulté de faire un audit valable, faible sécurité au niveau du logiciel et au niveau de l’accès aux machines, sérieuses lacunes lors du transport physique des données vers les ordinateurs chargés de les compiler, bref plusieurs problèmes qui sembleront familiers à ceux qui ont analysé les causes de l’échec du vote électronique lors des élections municipales de novembre 2005 au Québec.

Une nouveauté cependant par rapport au Québec : l’utilisation du téléphone pour permettre aux personnes ne pouvant se déplacer de voter à distance. Encore là, ORG rapporte de nombreux problèmes, dont celui d’électeurs, s’étant enregistrés pour le vote téléphonique, qui n’ont pas pu exercer leur droit de vote. Le vote par téléphone ne fonctionnant pas, on leur a refusé de pouvoir se rendre voter en personne dans le bureau de vote.

Heureusement dans le cas du vote sur place avec des machines électroniques, le vote se faisait sur un bulletin en papier qui était par la suite balayé par un scanner. Dans deux comtés, Breckland et Stratford, la compilation électronique des divers résultats a dû être abandonnée et il a fallu tout recompter à la main. Dans Breckland, on a ainsi pu constater une
grande différence entre les bulletins comptés à la main et les résultats du vote électronique.

Dans le seul bureau de vote où avait été prévu un décompte manuel des bulletins de vote en parallèle au décompte électronique, le décompte manuel a donné 56,1 % de votes en plus !

ORG rapporte aussi que les représentants des candidats étaient mal préparés, de sorte que plusieurs ont trouvé le déroulement du vote électronique assez opaque. On se demande comment ils pouvaient, dans ces conditions, bien jouer leur rôle de chien de garde au nom de leur candidat.

Même plusieurs responsables électoraux ont avoué ne pas trop savoir ce qui se passait. Encore là, cela semblera familier à plusieurs qui ont vécu de près le déroulement des élections municipales de novembre 2005 au Québec.

De tous les problèmes vécus, conclut ORG, le plus inquiétant est justement d’avoir constaté que la plupart des fonctionnaires électoraux ne maîtrisaient pas les aspects techniques du vote électronique. Ils ont dû s’en remettre aux
techniciens des fournisseurs des systèmes de vote.

Cela vous étonne ?

Open Rights Group. May 2007 Election Report.


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