IGN et Géoportail : l’exemple de La Désirade

par Desirade
lundi 26 octobre 2009

Sur Internet tout le monde aujourd’hui connaît et utilise les services cartographiques offerts par Google, Yahoo ou Microsoft. Toutes ces applications reposent sur la collecte massive de données reçues des utilisateurs, ce qui bien évidemment, pénalise des zones très isolées et à faible densité de population. L’Institut Géographique National, développe depuis quelques années avec le Géoportail, un outil qui devrait permettre de remédier à cette situation.

 Alain Chaumet, ingénieur à l’Institut Géographique National en charge du développement des partenariats Géoportail, a bien voulu répondre à mes questions concernant La Désirade.

Pour rappel, l’Institut géographique national (IGN) est un établissement public à caractère administratif ayant pour mission d’assurer la production, l’entretien et la diffusion de l’information géographique de référence en France.

A partir de 2000, l’IGN développe le concept de Référentiel à Grande Echelle (RGE) ; il s’agit d’achever dans un délai rapproché la numérisation de la cartographie du territoire français avec une précision d’ordre métrique et selon quatre composantes : orthophotographies, topographie, parcelles cadastrales et adresse.

Ce RGE est entièrement achevé fin 2008 et rentre dans un cycle de mise à jour pour maintenir son actualité au plus près des évolutions du terrain en fonction des moyens disponibles.

En juin 2006, l’IGN a ouvert le service Géoportail permettant la visualisation cartographique du territoire français au moyen d’un navigateur Web et utilisant d’une part un fonds de photos aériennes et d’autre part les cartes au 1/25 000 numérisées.

La « phase 2 » du Géoportail a été mise en ligne un an plus tard, avec une nouvelle ergonomie.

Les réponses d’Alain Chaumet concernant La Désirade.

En tant que partition géographique d’un département français, la Désirade est équipée du RGE (Référentiel à Grande Echelle).

Il s’agit de quatre composantes d’information géographique, orthophotographie de résolution 50 cm de pixel, base de données topographiques vectorielles, base de données parcellaires (cadastre géoréférencé et assemblé) et une base des adresses géolocalisées.

La visualisation suivante montre l’intérêt du concept aussi bien que les problèmes d’actualité que de qualité géométrique des référentiels locaux à la Désirade.

La Désirade sur le site Géoportail - Détails actuels bati routes parcelles hydrolique

Les fonds cartographiques à plus petite échelle existent également ; ils s’adressent à tous usagers publics ou privés ; une visualisation de ces fonds est mise à disposition gratuitement au moyen du site geoportail.fr.

La Guadeloupe toute entière est équipée du même RGE ; sur Grande-Terre et Basse-Terre, en zone urbaine, les référentiels de la Délégation interministérielle à la Ville sont également proposés sur geoportail.fr.

Le Géoportail est destiné à permettre la covisualisation de l’ensemble des référentiels cartographiques publics, soit sur geoportail.fr, soit au moyen de l’API Géoportail. Tous ces fonds sont réutilisables par des sites tiers au moyen de l’API.

Par ailleurs, la DIREN de Guadeloupe prépare également un système de cartographie dynamique pour mettre à disposition des citoyens les référentiels locaux en matière d’environnement.

Les principaux référentiels cartographiques environnementaux seront également disponibles sur geoportail.fr dans le courant de l’année 2010.

En revanche, on ne dispose pas encore pour la Guadeloupe de certains référentiels cartographiques disponibles en métropole, par exemple la carte géologique ou la carte d’occupation du sol de type "Corine Land Cover".

Occupation des sols (Corine Land Cover)

 

Les bases de données sont intégrées de la même façon depuis 2008 sur l’ensemble des Antilles et sont l’objet d’une mise à jour dite "en continu". En réalité les mêmes travaux sont bien effectués à quelques mois d’intervalles en Martinique et en Guadeloupe ; c’est du reste le régime commun à tous les départements français.

Aux Antilles, un renouvellement des prises de vues aériennes prévu en 2009 a dû être reporté en 2010 pour différentes raisons organisationnelles. Aux prises de vues devrait s’ajouter une saisie laser destinée à obtenir une définition précise du relief du littoral, tant dans sa partie sous-marine que dans sa partie émergée.

Pour La Désirade, la détermination fine du relief de la frange littorale va déjà constituer une avancée importante ; du point de vue de l’édition, la publication de la totalité des fonds existants sur une même interface sera également un pas important.

Enfin une actualisation plus réactive des fonds cadastraux semble également nécessaire, particulièrement sur la base de la prise de vue à réaliser en 2010 ; peut-être ne faudra-t-il pas se priver d’une image satellitaire à haute résolution si le coût est intéressant en regard d’une mission aérienne et si le satellite se révèle plus agile que l’avion pour saisir le moment opportun d’un ciel sans nuage.

Ce billet a été rédigé à partir d’échanges sur Twitter et via e-mail entre le 15 et le 22 Octobre 2009.

Merci à Alain Chaumet pour la passion avec laquelle il remplit à l’IGN la mission, certainement ingrate, de communiquer au plus grand nombre l’usage et le goût pour la géographie sur Internet.

Qu’il reçoive ici l’expression de toute ma gratitude pour sa participation à ce "spécial #Followfriday" (=^.^=)


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