Informatique pour tous, vingt-trois ans après

par Tonton
mercredi 6 juin 2007

Je ne peux résister à l’écriture d’un billet aujourd’hui tant mes souvenirs viennent d’être mis à l’épreuve par la découverte d’un site internet rappelant dans le détail les épisodes de ce qui allait devenir un des échecs de mon premier septennat, le plan Informatique pour tous...


Je me rappelle avoir ordonné, sur les conseils insistants de Jean-Jacques Servan Schreiber et Gaston Deferre notamment, l’ouverture d’un plan pour développer l’informatique dans l’Education nationale, qui a au final donné lieu à des investissements importants pour des machines qui ont été très peu utilisées car déjà obsolètes. Le choix à l’époque avait été politique, Laurent Fabius mettant tout son poids dans la balance pour que nous favorisions l’achat de matériel français (et non américain, comme le préconisaient les défenseurs de la solution Apple Macintosh). L’image avait sans doute été sauvegardée, mais l’argent dépensé en pure perte !
Un enseignant très bien informé, puisqu’il a été au cœur de ce projet, retrace sur son site toute l’histoire de cet échec, et vient d’ouvrir un blog, encore peu fourni, appellant à une nouvelle phase d’informatisation dans l’Education nationale qu’il intitule "Education 21". On parcourt les premières pages du site avec l’impression d’un grand gâchis, puis on se prend à espérer que sur ce sujet primordial, tellement représentatif des grands enjeux de la France de demain, la "rupture" promise par le nouvel élu puisse permettre la mise en place d’une ambition de ce type, qui permette de revaloriser le travail et le statut des enseignants, de lutter contre l’exclusion scolaire tout en n’étant pas un gouffre financier...
Au fond, être de gauche au XXIe siècle, n’est-ce pas, comme Tony Blair l’a réalisé en partie en Grande-Bretagne, mettre l’éducation au cœur de tout ? Avant que le choix ne soit laissé à nos enfants de rembourser les intérêts de notre dette en coupant les investissements plutôt dans la santé ou dans l’éducation, il est temps d’agir et de réformer en profondeur l’enseignement. Ce sont des projets comme celui-ci qui réconcilient humanisme, égalité des chances et éducation de qualité qui auraient dû être proposés par Ségolène Royal si elle avait vraiment eu l’intention de moderniser le PS autrement qu’en y ajoutant une image plus glamour...

http://education.21.over-blog.com/
http://www.cetec-info.org/JLMichel/ipt.rate.html


Lire l'article complet, et les commentaires